Quand on est en vie,
Il est bon d'avoir envie.
Envie d'aller à Cracovie
En passant par la Transylvanie.
Envie d'escalader les Alpes de Carinthie
Et de revenir par l'Italie.
Mais, il y a d'autres lubies.
Comme par exemple, la poésie.
Ou encore la broderie.
D'autres sont férus de philatélie.
Il y a les amateurs en astrologie.
Ceux qui veulent croire à la cartomancie.
Ceux qui apprennent la chiromancie.
Ceux qui se sont mis à la philosophie.
Il y a ceux qui hésitent entre la généalogie
Et leur passion pour l'archéologie.
Il y a ceux menacés par l'inertie
S'ils continuent dans leur beuverie.
En tous cas, la liste est infinie.
En ce qui me concerne, je vous le confie,
Depuis quelque temps, ma survie
Dépend d'une certaine Aurélie
Rencontrée lors d'un soirée coquinerie.
C'est une jeune fille pleine de fantaisie.
Son fort, c'est sa coquetterie.
De par sa physionomie
Elle me rappelle Noémie
Son ancienne amie
Que j'avais connue après Sylvie.
Toutes deux étaient chéries
Malgré leurs crises d'hystérie.
Je ne les avais jamais desservies,
Mais, leur trop grande jalousie
Etait souvent suivie
Par de fréquentes bouderies.
Elles devinrent lointaines et endurcies.
Fatigué par leur maladie,
J'avais usé de diplomatie
Pour ne pas m'en faire des ennemies.
Ma nouvelle conquête est une vraie éclaircie.
Elle ne connaît ni la flatterie ni la moquerie
Et elle a horreur de la mesquinerie.
Jamais elle me fâche ou me contrarie.
Loin d'elle la plus petite diablerie.
Elle est ma dulcinée et mon égérie.
Elle est mon port d'attache et ma patrie.
Elle n'est cause d'aucune tracasserie.
De mon côté, je la couvre de galanterie.
Je sais que la femme qui se sacrifie
N'admet pas qu'on la crucifie.
Et, si elle est assez hardie,
Elle peut aller jusqu'Ã la perfidie.
Il n'y que celui atteint d'amnésie,
Pour croire à de sorcellerie.
Quand elle me parle, je m'extasie
En l'écoutant avoir de ces réparties
Où se mêlent humour et espièglerie.
De plus, sa voix est une véritable mélodie.
Quant à sa bouche, elle est garnie de pierreries.
Parfois, je la surprends en pleine rêverie.
Quand elle me regarde, elle me sourit, ravie
D'être en si bonne compagnie.
Alors, elle se lève et dans mes bras se réfugie.
A ce moment-là elle est encore plus jolie.
Quand elle se déshabille, elle me stupéfie.
Alors, je regarde et je balbutie,
Ebloui par tant de féerie.
Ses seins n'inspirent pas la mélancolie
Parce qu'ils ressemblent à deux pâtisseries.
Son ventre plat est tel une prairie.
C'est là que je promène avec frénésie
Et mes mains et ma bouche impie
Tandis que ma belle me supplie
De continuer mes cajoleries.
Plus bas, ses cuisses sans cesse embellies
Poussent aux plus grandes folies.
Je ne vous parlerai pas du triangle de la magie.
C'est du domaine privé de la seigneurie.
La nuit, quand elle est endormie,
J'aime la regarder à la lueur de la bougie,
Ses cheveux blonds dans l'incendie
Ressemblant à une symphonie.
Au matin, radieuse, elle mendie
Cette chaleur de mes bras qu'elle apprécie.
Je l'étreints avec une passion inassouvie.
Heureuse et bien blottie
Elle me propose d'annuler notre sortie.
Pour ce qu'elle est et pour ce qu'elle me dédie,
Je l'aime et je la remercie.
Fin.
Mahdaoui Abderraouf.
Le 5 Février 2005.