Oh ma belle . . . Oh mon adorable ingénue. . .
S'il te plait, je voudrais te voir toute nue.
Après, c'est promis, je partirai sans te toucher.
Je partirai avec regret et avec des meurtrissures.
Après, c'est promis, tu pourras aller te doucher.
Je te laisserai laver tout ton corps de la salissure
Dont mes yeux vont fatalement l'éclabousser.
Mais saches que je ne suis ni trop vieux ni émoussé
Pour ne pas avoir fortement envie de ce que tu caches.
Voilà qui est dit ; je tenais simplement à ce que tu le saches.
Maintenant, déshabille-toi . . . Mais pas trop vite . . .
Les yeux écarquillés sous l'impulsion de ton invite,
Je suis déjà haletant ; déjà en extase
Tandis que tout mon corps s'embrase.
Combien de fois n'ai-je pas rêvé de toi !
Et, maintenant que te voilà , j'ai peur ;
Peur d'être victime une énième fois
De mes songes délicieusement trompeurs
Et trop souvent emplis d'égarements.
Mes réveils étaient frustration et angoisse.
Le jour, je maudissais ma poisse.
La nuit j'étais victime d'effarements.
Poursuivi et étranglé par l'émotion,
J'ai souvent rêvé de cette promotion.
Déshabille-toi lentement . . . Très lentement
Pour faire durer cet exceptionnel moment.
Déshabille-toi en commençant par enlever
Ta superbe robe dont j'ai inlassablement rêvé ;
Cette robe aux couleurs chatoyantes
Qui te donne cette démarche ondoyante.
Enlève ton fond de robe bleu en soie
Sans te soucier du quant à soi.
Enlève ce soutien-gorge en dentelle
Pour libérer tes deux superbes rebelles.
N'oublie pas de relever ta chevelure scintillante.
Enlève cette culotte dont l'opacité garde prisonnier
Ce triangle duveteux aux anciens péchés déniés
Et à la toison ô combien accueillante.
Ce triangle capable de susciter chez tes soupirants
Les folies les plus incroyables et les plus inattendues
Quand, las d'avoir trop espéré et trop attendu,
Ils se rendent à leur tour, coupables d'actes délirants.
Maintenant, je suis à genoux et reconnaissant ;
Je suis ébloui par ton effeuillage étourdissant.
Mes yeux sont émerveillés par ton corps d'albâtre
Et mon cœur me fait peur tant il se met à battre.
Je suis à genoux et je remercie dame Nature
Pour tout ce dont elle t'a généreusement dotée.
Assailli par vagues, par des idées impures,
Je repousse toute envie brusque de te tripoter.
Je préfère me délecter de l'instant miraculeux
Où je reçois la révélation de la quintessence.
En choisissant de demeurer pondéré et méticuleux,
J'appréhende ma béatitude et ses conséquences.
Surtout ne m'accuse pas d'inappétence
Car je sens naître en moi, une réelle résipiscence,
Point de départ de l'éternelle réminiscence
Qui me poursuivra jusqu'après mon existence.
Pour l'heure, je demeure ivre devant tant de vénusté.
Ton corps tout entier respire la perfection.
Tes seins aux galbes affriolants et effrontés
Apparaissent au grand jour sans leur protection.
Tes épaules, tes bras, tes cuisses, ton ventre plat
Resplendissent dans leur blancheur immaculée
Comme des trophées inaccessibles aux émasculés.
Décidément, tu n'as rien . . . Rien d'un échalas.
En pensant à ces minutes fascinantes,
Je me demande ce que seront mes jours à venir.
Je vais te laisser et partir la tête bourdonnante . . .
Je ne ferai plus la même expérience à l'avenir.
A dieu chère et adorable enfant d'Aphrodite.
Tu demeureras à jamais inoubliable et maudite.
A dieu petite fille à l'ineffable et magnifique silhouette.
Je te fais le serment que ma douleur ne restera pas muette.
Fin.
Mahdaoui Abderraouf
30 Juillet 2007.