Posté 11 mai 2008 - 06:24
Je lacherais > lâcherai (tout le reste est au futur, donc...)
tu va le faire > vas
milles feux > je changerais le "milles feux" car c'est une expression usée jusqu'à la corde, je suis certain que vous pouvez trouver une formule plus expressive et plus personnelle
Ces phrases inachevées ne me plaisent pas vraiment. Je sens qu'il y a derrière ça une volonté de, par des ellipses, donner un côté "flashs back". Mais à la lecture, c'est assez frustrant. Par exemple "qui me gâche" on aimerait savoir quoi. Je suis resté suspendu, dans l'attente.
Après il y a ces mots que l'on colle pour trouver le compte de ses pieds, nous savons tous, pour le faire régulièrement, qu'on ne trouve pas l'alexandrin du premier jet, et qu'on se rafistole tout ça comme on peut. Mais malheureusement, ça nuit à la fluidité du langage, on le sent forcé. "Donc d'après toi" le donc là n'est pas un lien logique. Encore pourrait-il être un tic de langage, mais ça ne colle pas trop à cet endroit-là .
Ou encore cet "autant que je le sache", dont je cherche encore le sens. Voulez-vous dire "pour autant que je le sache" ou la première proposition est une question à laquelle vous exigez réponse par un "tant qu'à faire autant que je le sache" ? Dans les deux configurations, la proposition ne sert à rien d'un point de vue du sens, l'oralité est faite de lourdeurs qu'à l'écrit on tolère bien moins, et comme l'expression n'est pas très élégante, vous pourriez utiliser ces pieds pour dire autre chose (la gageure de ces poèmes courts n'est-elle pas d'exprimer beaucoup en peu de mots ?).
Je comprends votre recherche de la brutalité, qui d'ailleurs est assez réussie puisque votre poème a suscité en moi l'angoisse et le dégoût, une malsaine curiosité aussi, mais je suis certain que vous pourriez arriver à un résultat tout aussi efficace sur ce plan-là en soignant le style, et ainsi apporter peut-être une autre dimension, par exemple la sensualité dont on sent quelques ébauches, mais que le poème n'exprime pas vraiment, faute de contacts entre les corps, faute de jeux de gestes entre les êtres, par trop supplanté par le dialogue (acide) entre les amants.
Voilà mon humble sentiment.