
Galion
#1
Posté 11 mai 2008 - 09:28
Sur les mers agitées, les océans cruels,
Le lourd Galion se fraie un chemin liquoreux.
Sa coque de bois dur gangrenée par le sel,
Pèse de tous son poids, s'enfonçant dans les creux.
Ce gros vaisseau trapu combattant des tempêtes,
Présente au malheureux terrien resté au bord,
Cette poupe galbée qui procure à la bête,
Des airs de fiancée laissant son homme au port.
Le pont de chêne blond planté de mâts de pin
Aux bras ligaturés, châssis de grandes toiles,
Emet sous la pression un bruit sourd de tapin*
Au tambour énervé jouant sous la grand voile.
Quand la lame se fait aider par le gros temps,
L'impressionnant bateau gonflé de tant d'orgueil,
Se dirige tout droit vers son destin latent.
Il suit sans le vouloir le chemin du cercueil.
Et les traitres rochers l'attaquent de leurs griffes,
Son ventre déchiré laisse pénétrer l'eau,
Les certitudes fuient et le proche récif,
Attrapent par le flanc le vaniteux vaisseau.
Échoué tel un géant remonté des abysses,
Le cétacé de bois au squelette brisé,
Regarde l'horizon enfin devenu lisse,
Et dans un craquement fini par s'effondrer.
Fabrice
*(tapin dans le sens ancien : joueur de tambour.. F)
#2
Posté 11 mai 2008 - 09:38
Je salue à chapeau bas la vie de votre bateau.

Enide.
#3
Posté 11 mai 2008 - 09:42
J'aime ce genre d'histoires... De plus je trouve, magnifiquement contée.
Je salue à chapeau bas la vie de votre bateau.
![]()
Enide.
Merci Enide j'aime raconter.. Merci d'avoir salué la v... mort de mon bateau.
Le capitaine
Fabrice
#4
Posté 11 mai 2008 - 09:51
#5
Posté 11 mai 2008 - 10:02
Effectivement, c'est juste de me corriger... Alors je salue chapeau bas les derniers instants de vie et la mort de votre bateau.
Je ne vous corrige pas, je n'oserais pas... sourire.. Je corrige vos propos.
Merci de votre passage.
Fabrice.
#6
Posté 11 mai 2008 - 11:18
#7
Posté 12 mai 2008 - 08:55
Sur les mers agitées, les océans cruels,
Le lourd Galion se fraie un chemin liquoreux.
Sa coque de bois dur gangrenée par le sel,
Pèse de tous son poids, s'enfonçant dans les creux.
Ce gros vaisseau trapu combattant des tempêtes,
Présente au malheureux terrien resté au bord,
Cette poupe galbée qui procure à la bête,
Des airs de fiancée laissant son homme au port.
Le pont de chêne blond planté de mâts de pin
Aux bras ligaturés, châssis de grandes toiles,
Emet sous la pression un bruit sourd de tapin*
Au tambour énervé jouant sous la grand voile.
Quand la lame se fait aider par le gros temps,
L'impressionnant bateau gonflé de tant d'orgueil,
Se dirige tout droit vers son destin latent.
Il suit sans le vouloir le chemin du cercueil.
Et les traitres rochers l'attaquent de leurs griffes,
Son ventre déchiré laisse pénétrer l'eau,
Les certitudes fuient et le proche récif,
Attrapent par le flanc le vaniteux vaisseau.
Échoué tel un géant remonté des abysses,
Le cétacé de bois au squelette brisé,
Regarde l'horizon enfin devenu lisse,
Et dans un craquement fini par s'effondrer.
Fabrice
superbement écrit !
#8
Invité_souris_*
Posté 12 mai 2008 - 09:07
Belle narration, imagée et triste, je vois maintenant les marins qui rejoignent la côte à la nage et d'autres accrochés à un morceau de bois de l'or plein les poches... très réaliste ton poème m'a entraînée..
Amicalement
Souris
#9
Posté 12 mai 2008 - 09:20
c chouett'! et pis c rigolo le coup du tapin!
oui, le mot est peu connu.. j'ai préféré expliquer.
Merci
F
superbement écrit !
Merci ailebleue.
Merci.
Fabrice
[size="3"]Bonjour Gastair,
Belle narration, imagée et triste, je vois maintenant les marins qui rejoignent la côte à la nage et d'autres accrochés à un morceau de bois de l'or plein les poches... très réaliste ton poème m'a entraînée..
Amicalement
Souris
C'est marrant, à personnifier ce navire, je n'avais imaginé personne à bord comme si il était vivant.. Curieux.
Vous avez raison, je vois ces marins à présent.
Merci pour l'image Souris.
F