1.lettre
pardonne-moi mon ami
si l’étincelle dans mon œil
s’est éteinte, emportée dans la nuit
vers une presqu’île verdoyante
si j’ai oublié trop vite
quelque dieu magnifique
sans qui la vie de chaque jour
n’est que désastre de poussière
le miracle a peut-être eu lieu
mais je regardais ailleurs
est-ce que j'ai renoncé ?
est-ce que je n'ai pas renoncé ?
les dos courbés des enfants
disent le fruit de mes projets
tu as quinze ans de moins que moi
mais j’ai cent ans de moins que toi
*
2.divertissement
vie inutile. Ã la ferme
on travaillait la terre
garrigue sèche. quoi d’autre ?
entre les pierres une femme
infirme dispose
ses menstrues en arc-en-ciel
je n’ai pas de carnet
les mots tombent dans la terre
gerbes de firmament sur
les écrans vidéo numériques
mon image apparaît. cette
peinture de chiasse grisâtre
coule le long du quai en marge
de qui j’étais. migrations
dans mon jardinet de banlieue
je suce le sein de ma mère
*
3.vendredi
au réfectoire reste encore
une basse continue le
balancement mou
œil désorbité de son axe
où sont-ils allés ?
quelle flèche quelle brèche
quel sexe dans mon assiette
flotte un livre vinaigré
laissant par derrière
par décret du mot du mage
l’inatteignable étreinte
caché sous ton bureau ta cage
à moudre à coudre à foutre
la sève vive substance pour
dire comment on s’arrête
à faire le point mort et sortir
*
4.argument
je luttais contre la méthode
une fin de jour doré
comme une descendance
qui ne peut advenir
et qui bat dans tes veines
les cigarettes donnent soif
et j’aime avoir soif
les œillets de feu
dans ma gorge blanche
filaments de joie
argentée prouvent l’inanité
joyeuse de la recherche
inanimée depuis toujours
lanternes à peine consolantes
les corps difformes
transparaissent dans la nuit
*
5.sexuation
ballot guère plus en vigueur
planqué dans sa reliure
d'exécuteur testamentaire
on le devine caché dans le
privé de bras et de lucre
un museau grivois flaire
l'envie mollusque
moulue face à rien
son cauchemar de baise
à la chaîne journalière d'une
présence de voltage nul
ouverte comme volière
prends ta bave et ta boue
mêlée de pâte amorphe
engendrée au hasard
comme un monstre de foire
*
6.art poétique
je suis le chantre d’un lyrisme
critique de la critique de la
péteur assermenté non festif
j’ai posé une clôture haute-tension
autour de mon immeuble
pour neutraliser les maraudeurs
de la bataille des cinq armées
rien ne remplace la senteur
des fleurs écrasées broyées
le destin suicidaire de l’amibe
ou la beauté d’un temple grec
une logique d’extermination
à l’intérieur de ma caboche
impressionné par le porno
un petit flic en moi qui crie
« progéniture ! progéniture ! »

babioles de la non-pensée
Débuté par denis_h, mai 14 2008 05:45
6 réponses à ce sujet
#1
Posté 14 mai 2008 - 05:45
#2
Posté 14 mai 2008 - 06:29
quelle misère !
#3
Posté 14 mai 2008 - 09:04
tu n'aimes pas ?
#4
Posté 14 mai 2008 - 09:35
si. peut être même plus que certains poèmes de ta 'période de fécondité' précédente. seulement, quelle misère ils portent !
#5
Posté 15 mai 2008 - 02:06
j'en avais déjà lus, j'les ai r'lus. J'n'aime pas tout, mais le fait d'les regrouper est une bonne idée, ça leur donne une vraie cohérence. Les réf'rences vous sembleront sûr'ment bidon, mais ça m'fait penser à c'qu'pourrait être l'poèmes d'Houellebecq sans sa poétisation douteuse et maladroite, ou bien à d'Konsstrukt appliqué. Malgré les apparences, ceci est un commentaire positif.
#6
Posté 15 mai 2008 - 05:12
Il n'y a pas grand mal a surpasser ce genre d'essai.
Serait-ce de l'Art ou plutot ce que la plebe tente desperement d'appeler poesie ?
Moi je dirai, la prose batit - ou tout du moins tente vainement de batir - le vers orne. De meme qu'il serait inutile de faire une maison en diamant, il serait presque idiot de fabriquer un collier en beton - ou alors le ciselage devrait etre vraiment impressionnant.
Et ne serait-il pas d'autant plus imbecile de vouloir donner a ce collier une utilité autre que celle du travail qu'il a necessité, et au pis-aller, de l'agrement qu'il propose ?
Quant a mettre l'émotion poetique au service de la pensée ...
Donc etant trop brute pour etre un collier, trop poreuse pour faire un mur ... Entartete Kunst ?
Serait-ce de l'Art ou plutot ce que la plebe tente desperement d'appeler poesie ?
Il est poete celui qui vient pour donner a voir la preciosité des pierres
Moi je dirai, la prose batit - ou tout du moins tente vainement de batir - le vers orne. De meme qu'il serait inutile de faire une maison en diamant, il serait presque idiot de fabriquer un collier en beton - ou alors le ciselage devrait etre vraiment impressionnant.
Et ne serait-il pas d'autant plus imbecile de vouloir donner a ce collier une utilité autre que celle du travail qu'il a necessité, et au pis-aller, de l'agrement qu'il propose ?
Quant a mettre l'émotion poetique au service de la pensée ...

Donc etant trop brute pour etre un collier, trop poreuse pour faire un mur ... Entartete Kunst ?
#7
Posté 16 mai 2008 - 04:24
J'ai rien compris.