Pauvre petite conspiratrice.
Tu ne seras jamais mon Eurydice.
Tu ne seras jamais ma Bérénice.
J'ai connu plusieurs instigatrices.
J'ai croisé d'adorables séductrices.
J'ai aimé nombre d'inspiratrices.
J'ai pleuré pour d'inaccessibles tentatrices.
C'était autre chose que tes caprices.
Tu n'as ni le charisme ni le calice.
Ton gobelet regorge d'immondices.
Au lieu d'une véritable protectrice,
Tu es une de ces piètres novices
Qui veulent jouer aux dominatrices.
Oui je t'érigerai un édifice.
Oui ton nom sera sur les frontispices
Mais pas comme celui d'une impératrice.
On lira les méfaits d'une usurpatrice.
En mettant fin à notre liaison destructrice,
Qui fut jonchée de tant de supplices
Je me libère d'une fausse admiratrice
Pour soigner mes cicatrices.
Ainsi, tu ne me porteras plus préjudice.
Tout à l'heure au bord du précipice,
Je t'ai entendue invoquer les maléfices.
Munie de quelques indices,
Et usant des meilleurs artifices,
Tu avais feins l'ambassadrice
Envoyée par je ne sais quelle administratrice.
Tu avais eu l'audace de faire ton complice,
Mon cœur, ce piètre aruspice.
Ne soupçonnant aucune de tes malices
Il était prêt au sacrifice,
Pourvu que tu lui prodigues tes délices :
Pourvu qu'il tire bénéfice
Ne serait-ce que d'une seconde propice.
Rien ! Aucune joie consolatrice.
Tu ne lui as montré que dédain et avarice.
Pour récompense de ses services,
Tu l'as foulé à tes pieds par vice.
J'aurais dû me douter dés les prémices,
Que tu n'étais pas simple spectatrice ;
Que tu étais une redoutable calculatrice !
Te chasser de ma mémoire n'est que justice.
Fin.
Mahdaoui Abderraouf.
Le 5 Février 2005.