4 réponses à ce sujet

[Ariel]

Questions


Ici :

Des cavaliers, des anges en ordre de bataille
Autour d’un cadre amorphe,
Histoire … que deviens-tu ?
- Abaques, en attente


Là :

Qu’y a-t-il de négligé dans le simple, le geste transmis,
La transcendance ? - L’humilité transcende son absence
Comme un troupeau quitte la bergerie à l’encontre de la bienveillance,
Confiant, et dit un instant de lumière envers toute obscurité à venir

Est-ce un cercle d’or autour du bélier qui le mène, boiteux.


Boue humanitaire
Un enfer taché de verts, de trèfles et d’acanthes
D’où surgit un visage
- Es-tu cadavre, ou espérance ?


Quelle est l’importance de la parole dans le chant des oiseaux
- Ce qu’il dit, d’où il le dit, et ce que de lui-même il engage
Comme la pluie n’est qu’eau
Mais parle à l’écoute jusque la peau du bras où elle ressource une rivière
Et la flaque où elle entrecroise ses cercles dans la patience


Que lira-t-on, un jour, à la lisière du noir
Cette muée, cette dépouille
Prison dont le songe vert de l’idée s’est enfui
Vers des rivages de lait, des poitrines de terres offertes ?


Dans l’effleurée du doute,
Le passage – rouge sang – de l’étamine.
Sommeil replié sous l’aile
Le régulier tire – doucement – son drap, sur la fatigue de la jambe


Brioude, Ally
2 juin 2008

[Carla.]

Je l'ai lu et relu, posé un regard sur les traces laissées...Il y a des passages dont on se détache difficilement:

"Quelle est l’importance de la parole dans le chant des oiseaux
- Ce qu’il dit, d’où il le dit, et ce que de lui-même il engage
Comme la pluie n’est qu’eau
Mais parle à l’écoute jusque la peau du bras où elle ressource une rivière
Et la flaque où elle entrecroise ses cercles dans la patience", etc...

d'autres qui éloignent un peu. Il faudrait pouvoir chausser ton regard, entre doutes et lucidité, entre colères et humanité.

Je reviendrai, c'est un texte qui encercle, trouble, qui donne envie d'observer, de prendre son temps, de ne pas passer à un autre trop vite....

[Carla.]

Je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé au poète Gaston Miron, en te lisant...Peut-être à cause de la transcendance...Et puis d'autres choses.

[Ariel]

La référence à Gaston Miron (tu as donc trouvé ce que tu cherchais ...)
a fait que j'y suis allé voir, je ne connaissais que de nom.
C'est un détour utile.

Je ne suis jamais allé au Canada,
mais je sais ce qui dans mon écriture est né là-bas.
Puis-je te faire connaître, si ce n'est pas déjà fait, Anne Hébert.
Son Oeuvre poétique me couve.
Il y a une interpellation de l'Autre dans le tangible,
le visible, le pays (chausser un regard est une expression terriblement juste),
peut-être encore plus aboutie que dans ce que je viens de lire de Gaston Miron.
Inextricable.

Questions est toute douceur.
Si je peux repérer les traces de colères que tu y semble voir,
elles ne sont pas d'humaine colère.
Je ne crois pas que je pourrais facilement (l'ai-je déjà fait ?) écrire ma colère.
La colère apaiserait trop par son défoulement, la tension nécessaire à l'écriture.
Celle des autres, ou des éléments, surtout : oui.


Grand merci de t'être apesantie (mot choisi avec rigueur) ici, Carla.

[claricorne]

J'aime la spirale dans laquelle tu nous conduis.
C'est très beau.
Amicalement
Claricorne