Partir
Dans les obscurs tréfonds d'un impossible deuil
Où gît le limon stérile de nos plaisirs,
J'ai étranglé la lumière de nos désirs,
D'entre nos âmes désunies muré le seuil.
Pourtant, quelque chose encore vit sous mes nippes.
Alors, sourd aux appels qui se nouent dans mes tripes,
Comme les vils marigots que nous asséchons,
De mon cœur dépecé j'extrais un cabochon.
La pierre est belle mais son éclat est pâle.
J'y vois pourtant le feu de tendres caresses
Et jamais ternies par de fausses promesses,
La douceur moqueuse de tes yeux d'opales.
Mes doigts, desséchés, malgré moi, s'y accrochent
Et épousant ce sublime corps de roche,
Je sombre dans les soleils de joies défuntes
Où mon vœu vacille en de fragiles feintes.
De cette absinthe dont mon âme fait la lie,
N'est revenue qu'une morne volonté froide.
Son cœur, figé dans un baluchon de peau roide,
Rêve de pierres sèches et de parmélies.

Partir
#1
Posté 15 juin 2008 - 07:12
#2
Invité_Gallaumar_*
Posté 15 juin 2008 - 11:22
Une nuée de vautours se régalent ...
Moi, le commun des mortels
Je commande une entrecôte au gorgonzola
et un côte du rhône , un costières de Nîmes ...
Je préfère le bon côté des choses ...
#3
Posté 16 juin 2008 - 07:32
Tel une goule, je dévore cru !
Désenchanté et fou, j'ai crû !
En moi ne vit plus que le horla !
Hisse donc en talisman ton fragile vin
Et évite des choses les noires ombres
Où s'embusque le Funeste Roi Sombre
Mais n'oublie pas que contre sa faim, tout est vain.
Amicalement
Marcheur
#4
Posté 16 juin 2008 - 10:44
J'aime la danse de ses sonorités!
Amicalement
Claricorne
#5
Posté 21 septembre 2008 - 11:03
m'a semblé à la lecture
quelque peu redondant.
#6
Posté 22 septembre 2008 - 07:08
De mon cœur dépecé j'extrais un cabochon.
La pierre est belle mais son éclat est pâle.
J'y vois pourtant le feu de tendres caresses
Et jamais ternies par de fausses promesses,
La douceur moqueuse de tes yeux d'opales.
il reste toujours l'éclat d'une lumière
si faible soit-elle
J'aime beaucoup la force
de tes écrits
mais je crois te l'avoir
déjà dit

AileBleue
#7
Posté 22 septembre 2008 - 09:14
Merci pour votre lecture, Ailebleue et strofk.
strofk, morne et froide ne sont pas synonymes ; je crois que tu veux me dire qu'on ne peut être morne sans être froid ; cela se discute - en tous cas, on peut être froid sans être morne... Personnellement, j'aime bien la sonorité de ce vers et cette "redondance" qui renforce et précise la nature de la volonté. En plus ça rime avec roide....
#8
Posté 22 septembre 2008 - 06:18
Tout en finesse, mais aussi en force, il allie les contraires, jusque dans le vocabulaire où le langage soutenu de "parmélies" côtoie des termes comme "tripes" ou "nippes". Une lutte viscérale est en marche.
Je sens aussi une aspiration, identique à celle que je ressens dans "Marée Noire".
Le dernier vers est très beau et évocateur d'images.
Bravo !
#9
Posté 22 septembre 2008 - 08:11
Merci pour ton commentaire, Louise. Il me flatte. Je vais devoir surveiller mes chevilles