
Pégase
#1
Posté 16 juin 2008 - 07:10
Je contemple l'astre lunaire qui se couvre d'ébène,
Sous la terre je sens ronronner les amphisbènes
La nuit badigeonne le paysage de ténèbres
Et mes oreilles résonnent du crissement de mes vertèbres.
Allongé sur l'auguste beffroi qui voguait dans l'infini planétaire
J'osai poser mes pupilles vénéneuses sur l'éther,
Et le tonnerre ne put que vainement s'évertuer à m'occire
Il advint alors que l'eden et le profond de mes yeux s'obscurcirent.
Ô Pégase, vainqueur des chimères,
Ô Pégase, mon étalon, mon frère,
Ne m'oublie pas
Je veux m'envoler avec toi ...
Peu à peu, le ciel se dérobe à mon attention,
Les ténèbres tiennent captives mes pupilles
Et mon cri, tel une grande que l'on dégoupille,
Se fragmente pour échapper à la détention.
La clameur rebelle de mes cordes vocales
S'estompe inévitablement dans le brouillard
Et se retire élégament en corbillard,
Parée d'un gracieux manteau chrysocale.
La nymphe qui embelissait l'odeur des amaryllis
S'est éclipsé sobrement dans les abysses,
Laissant vulnérables ceux dont son parfum
Avait élevé au rang de Séraphin.
Un lied muséen évapore ma dernière saveur
Emmurant d'avantage mon idéologie de rêver
Dans sa geôle aux barreaux d'acier,
Doucement, mon idiome ne me permet plus de rêver.
Ma liesse s'embourbe dans mon chagrin,
Les palpations sereines de mes mains
Ne ramène plus à mon coeur
Le toucher voluptueux de l'utopie du bonheur.
Ô Pégase, vainqueur des chimères,
Ô Pégase, mon étalon, mon frère,
Ne m'oublie pas
Je veux m'envoler avec toi ...
Alors que je n'en peux plus de lutter,
Perforant ce monde domine par les ténèbres ;
Transcendant la noirceur des paysages funèbres,
Mon coursier ailé et étincellant est arrivé ...
La mélopée se perpétue à travers l'orage,
Mon essence toute entière retourne libre et sauvage
Et je pose l'ultime question de la provenance,
A laquelle Pégase répond avec aisance :
- Je suis venu des abîmes de ton âme. -
Ô Pégase, vainqueur des chimères,
Ô Pégase, mon étalon, mon frère,
Ne m'oublie pas
Je veux, de nouveau, m'envoler avec toi ...
Belou'
#2
Posté 16 juin 2008 - 08:00
Ma liesse s'embourbe dans mon chagrin,
Les palpations sereines de mes mains
Ne ramènent plus à mon coeur
Le toucher voluptueux de l'utopie du bonheur
Pégase t'entendra sûrement!
Bonne soirée
Claricorne
#3
Posté 16 juin 2008 - 09:02
Il me semble que tu décris autant un paysage intérieur qu'extérieur. Démon, ange déchu, Prométhé, supplicié, on est dans l'univers onirique qui me plait. Il me semble malgré tout que tes strophes ne sont pas en liaison avec une progression ; il leur manque un fil conducteur - disons que je ne l'ai pas vu. De même le questionnement n'est pas amené. Il me semble qu'il y a là plusieurs poèmes dont la réunion n'est pas leur forme la plus aboutie.
Quelques questions de sens et de forme :
Sous la terre je sens ronronner les amphisbènes : je n'imagine pas ces mythique serpents ronronner ; gronder, dévorer, engloutir etc oui mais ronronner comme un chat.
La nuit badigeonne le paysage de ténèbres : je trouve paysage un peu faible
Et mes oreilles résonnent du crissement de mes vertèbres.
le crissement peut-il résonner ? J'ai un doute. Je l'imagine plutôt vriller les miennes.
Il advint alors que l'eden et le profond de mes yeux s'obscurcirent.
Je ne comprend pas le parallèle que tu fais entre le paradis et le profond de tes yeux. Il me semble que dans cette strophe, tu racontes un voyage mais je reste à l'extérieur. (J'osais et non J'osai)
Et mon cri, tel une grande que l'on dégoupille,
Se fragmente pour échapper à la détention
Une grande ? Une grenade sans doute mais alors l'expression est, selon moi, trop attendie. On apprend ici que tu es prisonnier. Du coup, j'aurais plutôt écrit ligoté sur (ou coulé dans ) que allongé sur dans les vers du début. Cela permettrait aussi de faire crisser les vertèbres par quelque supplice de bon aloi...
S'estompe inévitablement dans le brouillard
Et se retire élégament en corbillard,
Parée d'un gracieux manteau chrysocale.
Je n'aime pas trop le inévitablement ; inexorablement me parait plus fort. Le brouillard. L'article défini me gêne ; ce brouillard n'a pas été décrit avant et son évidence n'est pas non plus implicite. Le sefond vers me semble faible. Disons qu'il ne me plait pas. chrysocale : Alliage de cuivre, étain et zinc, qui imite l'or . « Une velléité de fausse élégance lui faisait porter [..] une chaîne de chrysocale » (Musset). L'adjectif de gracieux ne me parait donc pas adéquat. La tonalité légère de ce vers me parait aussi œuvrer contre l'effet que décrit la strophe.
Que vient faire la nymphe ensuite ici ? Et comment ce lied muséen (néologisme ?) peut il évaporer une saveur. Je n'adhère pas à ces deux strophes. Comme Claricorne, je trouve la suivante vraiment réussie.
Perforant ce monde domine par les ténèbres ;
Transcendant la noirceur des paysages funèbres
Tu dis deux fois la même chose. Tu peux ne garder que la seconde .
Mon coursier ailé et étincellant est arrivé ...
Ca fait un peu Zorro ou Jolly Jumper...
La mélopée se perpétue à travers l'orage,
Mon essence toute entière retourne libre et sauvage
Et je pose l'ultime question de la provenance,
A laquelle Pégase répond avec aisance :
- Je suis venu des abîmes de ton âme. -La mélopée ? La quelle ? Ton cri ? Il est dissipé, fragmenté. Le lied ? Je croyais qu'il t'avait évaporé, dissout..
Je ne suis pas sûr que la question soit ultime. Le vers suivant ne parait un peu décalé...
#4
Posté 16 juin 2008 - 10:14

@Marcheur : woaw

Il me semble que tu décris autant un paysage intérieur qu'extérieur. Démon, ange déchu, Prométhé, supplicié, on est dans l'univers onirique qui me plait. Il me semble malgré tout que tes strophes ne sont pas en liaison avec une progression ; il leur manque un fil conducteur - disons que je ne l'ai pas vu. De même le questionnement n'est pas amené. Il me semble qu'il y a là plusieurs poèmes dont la réunion n'est pas leur forme la plus aboutie.
Certes. Je l'ai écrit sans vraiment chercher à y mettre un fil conducteur, si je l'ai terminer en cet après-midi je l'ai commencé dans la nuit et je ne retravaille pas vraiment ^-^ Si je devais décrire l'écoulement du poème ce serait en trois parties (séparés par les 'refrains'), avec l'introduction du paysage - la dégénérescence des sens (5 quatrains correspondant chacun à la perte d'un sens) - l'arrivée de Pégase qui me redonne ma vitalié. Et puis, conclusion.
Sous la terre je sens ronronner les amphisbènes : je n'imagine pas ces mythique serpents ronronner ; gronder, dévorer, engloutir etc oui mais ronronner comme un chat.
Amphisbènes : sous ordre particulier de squamates (reptiles à écaille) présentant une ressemblance avec les serpents. Roses, fouisseurs et rares, vivant principalement en Afrique et en Amérique.
Nous n'étions pas sur la même définitions, et le ron-ron, c'était le bruit qu'ils faisaient en mangeant la terre ... C'est peut-être maladroit, mais c'est plus une métaphore qu'une comparaison.
La nuit badigeonne le paysage de ténèbres : je trouve paysage un peu faible
Et mes oreilles résonnent du crissement de mes vertèbres.
le crissement peut-il résonner ? J'ai un doute. Je l'imagine plutôt vriller les miennes.
Ah ? Oui effectivement, là aussi je m'exprime un peu maladroitement. Pour le paysage, ben, je ne comprend pas vraiment ton point de vue mais il y a certainement un mot ou une expression qui conviendrait mieux (monde ?). Mais j'aime bien le mot paysage ^^
Et pour le crissement ... Oui, mais un vrillement peut résonner xD Résonner c'est produire un écho, et dans certaines situations on peut entendre et réentendre plusieurs fois le même son, comme si il ne voulait pas s'en aller. Ici c'est un peu ça.
Il advint alors que l'eden et le profond de mes yeux s'obscurcirent.
Je ne comprend pas le parallèle que tu fais entre le paradis et le profond de tes yeux. Il me semble que dans cette strophe, tu racontes un voyage mais je reste à l'extérieur. (J'osais et non J'osai)
J'ai parlé de pupilles vénéneuses un peu plus bas, le paradis c'est un peu l'opposé des yeux, du coup ... Et c'est pour dire que tout s'obscurcit sans exception, le paradis et les yeux, rien n'échappe aux ténèbres ^^ (petit oubli de -s dans ma relecture mes excuses ^^)
Et mon cri, tel une grande que l'on dégoupille,
Se fragmente pour échapper à la détention
Une grande ? Une grenade sans doute mais alors l'expression est, selon moi, trop attendie. On apprend ici que tu es prisonnier. Du coup, j'aurais plutôt écrit ligoté sur (ou coulé dans ) que allongé sur dans les vers du début. Cela permettrait aussi de faire crisser les vertèbres par quelque supplice de bon aloi...
Oui, une grenade. A ce niveau là c'est plus une erreur de relecture O.O C'est pas moi qui suit prisonnier, c'est mon sens de la vue. Et le cri est là pour symboliser le désespoir, le <<rendez-moi mes yeux>>, et cela fait déboucher sur le strophe suivant ^^
S'estompe inévitablement dans le brouillard
Et se retire élégament en corbillard,
Parée d'un gracieux manteau chrysocale.
Je n'aime pas trop le inévitablement ; inexorablement me parait plus fort. Le brouillard. L'article défini me gêne ; ce brouillard n'a pas été décrit avant et son évidence n'est pas non plus implicite. Le sefond vers me semble faible. Disons qu'il ne me plait pas. chrysocale : Alliage de cuivre, étain et zinc, qui imite l'or . « Une velléité de fausse élégance lui faisait porter [..] une chaîne de chrysocale » (Musset). L'adjectif de gracieux ne me parait donc pas adéquat. La tonalité légère de ce vers me parait aussi œuvrer contre l'effet que décrit la strophe.
Ah mais je n'avais pas envie de faire 'fort'. Ce brouillard symbolise les ténèbres qui cache le paysage, l'engloutit. La tonalité légère est là pour dire que l'envol de ma voix n'est pas celle du sens qui m'importe le plus ^^ Et chrysocale/gracieux c'est volontaire (et surtout parce que ça rime xD).
Muséen j'ai inventé, je connaissais pas d'adjectif rapporté aux muses ^^ Après comment il évapore une saveur ... J'en sais rien

Après là où je dis deux fois la même chose, c'était pour accentué l'importance de l'évènement.
La phrase qui fait un peu 'Zorro' ou 'Jolly Jumper' ... Ouais

Je n'ai pas parlé de la mélopée du cri ^^ Je sous-entendais celle de l'arrivée de 'Pégase', et la question est bien ultime puisque c'est la première et la dernière que je lui pose ^-^