Quand j’aurai de mes godasses
Ensemencé la voie lactée
Des mille feux des mille traces
Que dans mon cœur tu as laissé,
Je reviendrai tendre petite
A mes espoirs et mes pensées
Qu’en troublante météorite
Tu avais si bien bouleversé.
Et puis avec mes souvenirs
Je tresserai de beaux colliers
Les uns du blanc de ton sourire
D’autres du rouge de tes baisers,
Et dans la pluie des soirs d’automne,
Je les passerai à mon cou
En mémoire, petite conne
Du temps ou je te donnais tout.
Un jour, las de forcer le rire
Ou trop fatigué de chagrin
Je m’enfuirai de ton empire
Des larmes prendrais le chemin.
Elles me lav’ront de ton parfum
Du piège ouvriront les mâchoires
Mon cœur me prendra par la main
Serein nous march’rons vers le soir.
Et puis un nouveau temps viendra
Où tu ne seras plus ma reine
Les yeux d’une autre Cassandra
Me rejetteront dans l’arène
Je reprendrai ce doux combat
Entre les bonheurs et les peines
Car ma destiné c’est je crois :
Succomber aux chants des sirènes.
Mais comme jamais rien ne meurt,
En silence tu resteras,
Tapie dans un coin de mon cœur,
Cachée dans les plis de mes draps.
Je garderai ta jolie fleur
Au grand bouquet de mes émois
Qui sera à ma dernière heure
Ce qu’il y a de plus beau en moi.
Cannes 2008
