
Poésies bourgeoises
#1
Posté 21 avril 2007 - 08:57
J’écris des poésies bourgeoises emmitouflée dans mon ennui. Longueur d’une nuit sans envie.
J’écris des poésies bourgeoises sur toi mon amour aplati.
Je suis si sage en compagnie de tes amis l’envie me fuit et je n’aspire qu’à m’endormir, mourir de cette drôle de vie.
J’écris du fond de ton cocon toute la distance qui nous sépare, et j’ai cherché, cherché pourtant à m’évader
de cette démence.
Vomir cette nourriture trop riche.
Tout mon otium à ressasser que je me hais.
Tout mon argent pour transcender juste un instant ma destinée.
Et l’inertie tient lieu d’ersatz à mes envies de destruction. Tomber de ce poids tout entier.
Pour essayer de disparaître au moins un peu je rêve sans cesse jusqu’à ce point où tu t’estompes. Oh me complaire encore un peu dans cette demi démence !
Je ne sors plus de ma torpeur, j’accepte tout ce qu’on voudra. Je dirai tout ce qu’on voudra et je ferai ce qu’il faudra.
J’accepte tout ce qu’on voudra. Et je m’applique à engourdir toutes mes envies tout mon dégoût.
Je sais que le beau est banni de l’univers où nous vivons, toi et moi mon amour pragmatique.
J’écris des choses loin du sublime, entre deux eaux au ras du sol, de la moquette un peu ternie de ton deux pièces. J’écris pour dire que tout se vaut, et sur les questions d’art ou d’existence je laisse parler la voix de la doxa.
Je réitère quotidiennement des mouvements sans sentiment.
Je ne suis plus une ligne pure vers l’infini, et j’ai tant appris à t’attendre sans bruit qu’une torpeur indifférente peu à peu a remplacé mon attirance : ton absence prend le goût fade de l’oubli. Oh m’estomper comme un destin inaccompli !
#2
Posté 21 avril 2007 - 09:39
J’écris des poésies bourgeoises, je me sens si sage avec toi. Et pourtant j’ai cherché, cherché cette extase dont on parle.
J’écris des poésies bourgeoises emmitouflée dans mon ennui. Longueur d’une nuit sans envie.
J’écris des poésies bourgeoises sur toi mon amour aplati.
Je suis si sage en compagnie de tes amis l’envie me fuit et je n’aspire qu’à m’endormir, mourir de cette drôle de vie.
J’écris du fond de ton cocon toute la distance qui nous sépare, et j’ai cherché, cherché pourtant à m’évader
de cette démence.
Vomir cette nourriture trop riche.
Tout mon otium à ressasser que je me hais.
Tout mon argent pour transcender juste un instant ma destinée.
Et l’inertie tient lieu d’ersatz à mes envies de destruction. Tomber de ce poids tout entier.
Pour essayer de disparaître au moins un peu je rêve sans cesse jusqu’à ce point où tu t’estompes. Oh me complaire encore un peu dans cette demi démence !
Je ne sors plus de ma torpeur, j’accepte tout ce qu’on voudra. Je dirai tout ce qu’on voudra et je ferai ce qu’il faudra.
J’accepte tout ce qu’on voudra. Et je m’applique à engourdir toutes mes envies tout mon dégoût.
Je sais que le beau est banni de l’univers où nous vivons, toi et moi mon amour pragmatique.
J’écris des choses loin du sublime, entre deux eaux au ras du sol, de la moquette un peu ternie de ton deux pièces. J’écris pour dire que tout se vaut, et sur les questions d’art ou d’existence je laisse parler la voix de la doxa.
Je réitère quotidiennement des mouvements sans sentiment.
Je ne suis plus une ligne pure vers l’infini, et j’ai tant appris à t’attendre sans bruit qu’une torpeur indifférente peu à peu a remplacé mon attirance : ton absence prend le goût fade de l’oubli. Oh m’estomper comme un destin inaccompli !
Bonjour Laure,
Si la vie est un pendule qui oscille entre l'ennui et la passion, surtout prenez gare!!

#3
Posté 22 avril 2007 - 01:00
Bonjour Laure,
Si la vie est un pendule qui oscille entre l'ennui et la passion, surtout prenez gare!!
Vous faites fausse route: Mon poème se reflette lui-même, non pas ma vie
#4
Posté 22 avril 2007 - 08:39
Ne trouvez vous pas que trop de lucidité tue l'instant passé ? où alors ne serait ce qu'une ponctualité ?
bonne journée !
#5
Posté 22 avril 2007 - 09:33
J'ai juste envie de dire:
mais secoue toi,
rêve un peu,
change de vision
change d'angle
oui d'angle,
c'est ça.
Artemisia
#6
Posté 22 avril 2007 - 11:06
#7
Posté 22 avril 2007 - 01:05
c'est bien là l'essence du poème non ? alors cela traduit fort bien cet "état" dévastateur...
bien joué d'autant plus que je perçois avec un ceratin décalage entre l'écrit et la personne derrière !
encore !
Henri
#8
Posté 22 avril 2007 - 03:15
"Je réitère quotidiennement des mouvements sans sentiment. "
c'est bien là l'essence du poème non ? alors cela traduit fort bien cet "état" dévastateur...
bien joué d'autant plus que je perçois avec un ceratin décalage entre l'écrit et la personne derrière !
encore !
Henri
merci pour ce commentaire !
Oui il s’agit du processus de la création poétique, et de façon plus générale dans toute cette poésie, d’un essai de substitution de l’inertie à l’envolée lyrique (comme deux forces de pressions opposées, l’une qui empêche le mouvement et l’autre qui le provoque). Ca donne un autre genre de rythme, et d’autres images, d’autres variations, c’est ce qui m’a intéressée (avec l'aspect un peu provocateur vis à vis des représentations de l'inspiration poétique, aussi, bien entendu).