L’allumette craque entre les doigts.
Pour un instant incendie du visage
Lunettes incandescentes
- pour un instant seulement -
Alors : douce lueur qui vacille et se meurt
Phosphorescence entre les phalanges
Douleur sourde, infuse-peau
Le carbone rejoint la terre.
L’allumette craque entre les doigts.
Bref éclat des façades
Persistance rétinienne
Et gravures de cris dans la pierre
Crevasses du plafond
Trace évanouie d’une bibliothèque
Hasta Siempre !
Obscurité morne, feutre-murs
Le carbone rejoint la terre.
L’allumette craque entre les doigts.
Pupilles subitement rétractées
Battement de paupières
- cils entremêlés -
Alors : iris frémissant qui aspire le vide
Vide infiltré puis siphon
Révolution qui vacille et se meurt
Irisations vertes aux rosaces
Trépas lourd, drape-idées
Le carbone rejoint la terre.
L’allumette craque entre les doigts.
Morsure sulfureuse à la gorge du silence
Persistance olfactive
Et grésillement de la résine contre les fibres
Fissure des tympans
Echos vibrants du passé
Hasta Siempre !
Résonnance, traverse-pièce
Le carbone rejoint la terre.
L’allumette craque entre les doigts.
Acre nuage soufflé saccadé
Lèvres tremblantes
Alors : flux et reflux de l’air qui se vide
Vide infiltré puis siphon
Doux sourire qui vacille et se meurt
Miroirs dépolis des incisives
Oxyde mat, saigne-poumons
Le carbone rejoint la terre.
L’allumette craque entre les doigts.
Tourbillons affolés dans l’éther
Persistance aérienne
- volutes au néant -
Béance de l’ombre
Idéaux évanouis
Hasta Siempre !
Bise glaciale, givre-cellule
Le carbone rejoint la terre.

Cellule du Sandisniste
#1
Posté 21 avril 2007 - 11:29
#2
Posté 23 avril 2007 - 09:02
Au fait, quelqu'un sait comment modifier le titre d'un sujet ?
Merci d'avance,
Inti
#3
Posté 24 avril 2007 - 09:59
Je (re)garde la première strophe, parce qu'elle contient déjà tout le reste...Avec plus d'intensité. Bon, c'est une vilaine grosse coupe, lol, mais réllement je pense qu'elle se suffit...Isole-là , relis-là , juste pour voir...
#4
Posté 24 avril 2007 - 10:20
Non j'ai le même problème régulièrement.
Je (re)garde la première strophe, parce qu'elle contient déjà tout le reste...Avec plus d'intensité. Bon, c'est une vilaine grosse coupe, lol, mais réllement je pense qu'elle se suffit...Isole-là , relis-là , juste pour voir...
Hum...
Oui...
C'est vrai qu'elle se suffit. C'est vrai qu'elle contient toutes les autres. Avec plus d'intensité.
J'ai donc un bon point. C'est dans le sous-titre : le poème s'évapore.
C'est également vrai que je ne suis pas très sympa avec le lecteur... Assez horrible à lire, ce truc... L'idéal serait de disséminer les strophes le long d'un...
D'un quoi, j'en sais rien !

Bref, pour une éventuelle relecture : je cherchais à peindre le tableau d'un type gorgé d'idéaux (sandiniste, mais ça on s'en fout), qui est dans une cellule depuis déjà quelques temps. La cellule est vide et sans fenêtres.
Et notre héros craque, à intervalles indéterminables, une allumette.
Ce qui permet une série d'instantanés en séquences, sensés illustrer l'évaporation figée de sa "flamme" de révolutionnaire romantique... D'où l'évolution lente vers le rien...
En fait, c'est un film... (ça fait très film de musée d'art moderne, ou tout le monde se demande qu'est-ce qu'il fout là ...). Avec de longs plans noirs entre les séquences...
Voilà ...
Bien à toi, et merci de ta lecture courageuse !
Inti
#5
Posté 24 avril 2007 - 11:12
Hum...
Oui...
C'est vrai qu'elle se suffit. C'est vrai qu'elle contient toutes les autres. Avec plus d'intensité.
J'ai donc un bon point. C'est dans le sous-titre : le poème s'évapore.
C'est également vrai que je ne suis pas très sympa avec le lecteur... Assez horrible à lire, ce truc... L'idéal serait de disséminer les strophes le long d'un...
D'un quoi, j'en sais rien !
![]()
Bref, pour une éventuelle relecture : je cherchais à peindre le tableau d'un type gorgé d'idéaux (sandiniste, mais ça on s'en fout), qui est dans une cellule depuis déjà quelques temps. La cellule est vide et sans fenêtres.
Et notre héros craque, à intervalles indéterminables, une allumette.
Ce qui permet une série d'instantanés en séquences, sensés illustrer l'évaporation figée de sa "flamme" de révolutionnaire romantique... D'où l'évolution lente vers le rien...
En fait, c'est un film... (ça fait très film de musée d'art moderne, ou tout le monde se demande qu'est-ce qu'il fout là ...). Avec de longs plans noirs entre les séquences...
Voilà ...
Bien à toi, et merci de ta lecture courageuse !
Inti
Interessant...Tournons-le ce film-poeme! Je le vois deja se profiler..
#6
Posté 25 avril 2007 - 09:07
Interessant...Tournons-le ce film-poeme! Je le vois deja se profiler..
Aurais-tu l'âme révolutionnaire mais emprisonnée ?
Le regard brûlant mais vaporeux ?
Je cherche un acteur...

Inti
#7
Posté 25 avril 2007 - 08:35
Aurais-tu l'âme révolutionnaire mais emprisonnée ?
Le regard brûlant mais vaporeux ?
Je cherche un acteur...
![]()
Inti
Un Jesus.. en herbe? Je garde l'oeil ouvert

#8
Posté 26 avril 2007 - 08:15
Un Jesus.. en herbe? Je garde l'oeil ouvert
"CITATION(bissecta @ Apr 25 2007, 11:12 PM)
Bah oui, c'est moi en personne dont il est question sur ton post, alors enchanté belle créature à sauver pour l'utile commune.
Oui, je suis entièrement d'accord avec toi, il est temps que l'on parle enfin de moi.
Qui sait, peut-etre figureras-tu dans le film d'Inti?"
Attention à ne pas ouvrir le mauvais ! lol
#9
Posté 26 avril 2007 - 08:17
un texte à lire a haute voix,avec alternances de rythmes lancinants et vifs,sur une scène, beau travail, de très belles images je trouve
à relire et à te lire
Dalm
Merci beaucoup dalm,
Et qui plus que toi me toucherait à parler de mes images...
Bien à toi,
Inti