La femme tatouée
La femme tatouée
n’est pas une femme infâme,
elle traîne son corps usé
dans les rues des faubourgs
à regarder les chimpanzés
avec leurs topinambours.
Il me reste une trace d’encre pour les protéger,
l’homme est une femme qui s’ignore,
la femme est un homme qui s’ignore.
La femme tatouée n’est pas une femme infâme,
les traces sur la peau avec des mains rongées,
la femme tatouée
a des ongles vernis, madame,
la came de l’arbre à came
est belle et silencieuse,
avec ses cris dans les rues,
son cœur d’or renverse l’amour.
Je jette l’ancre vers l’amour, pour la protéger,
l’homme est une femme qui s’ignore,
la femme est un homme qui s’ignore.
La femme tatouée n’est pas une femme infâme.
Des phrases sur la peau
avec des mains écrites
pour protéger son monde,
cette femme est belle, elle a raison,
elle vibre sur les tambours,
elle a la gueule ouverte
avec ses cris dans les rues.
Elle a refait l’alphabet.
Pas un sang d’encre pour l’amour, la protéger,
l’homme est une femme qui s’ignore
la femme est un homme qui s’ignore.
La femme tatouée n’est pas une femme infâme.
Dans la rue, les gens
qui ont les belles sonnettes,
et aussi les belles fenêtres,
regardent d’en haut les gens
qui se battent, qui se battent,
avec les cris dans les rues,
le sourire sur la mort
des gens déchus.
Je ferais le cancre pour l’amour, le protéger,
l’homme est une femme qui s’ignore,
la femme est un homme qui s’ignore.
La femme tatouée n’est pas une femme infâme
Extrait de Nocturnes III
Parhal
http://www.myspace.com/patparhal