Les rétines rêvent - parfois
#1
Posté 23 avril 2007 - 08:16
Une ou deux tombent
Somnolentes
Sur le goudron
Au travers de la surface dépolie du boulevard
On peut
En s’approchant
Entrevoir de larges flammes
Diaphanes
Démêlant leurs mèches cuivrées dans les remous
Vagabonds
Le regard s’abandonne aux vagues de chaleur
Il est seul
Détaché d’un corps translucide –
Presque impalpable -
Plus légers que l’air
Les yeux peinent à fixer l’asphalte
Peu à peu
Les iris
Délestent leur proue
Se cabrent
Arrachant dans leur élan
Quelques plaques gélatineuses
A la route
Prudentes, les flammes palpent la brèche
Esquissent une caresse
Voltigent
Gracieuses
Rebondissent sur quelques racines.
Les gouffres rétiniens coulissent le long du tronc qui se couvre d’anneaux d’or, se dispersent dans les branchages, perdent pied dans le feuillage, retombent dans le couloir central.
L’ascension arque le corps
Elastique
Les mains tardent -
A atterrir
Une chaleur
Se laisse
Attirer par les doigts
Qui s’incurvent
La chevelure est pénétrée
Noue les phalanges
Et chavire
Tendrement
Le corps
Malléable
Plongeon -
Des yeux
Rencontrent
Leur miroir
Unisson
Des surfaces
Aimants
Océans
Le corps s’est perdu
Dans le courant
Rougi
Le sang
L’inexorable
Sang
Ce sang qui s’infiltre
Où qu’on soit
Mon sang
#2
Posté 23 avril 2007 - 08:50
Mais j'aime cette façon de donner une "texture" aux choses, ici par le regard, tout prend corps...
#3
Posté 23 avril 2007 - 09:00
Je remplacerais peut-être "gélatineuses", qui a une connotation particulière, par autre chose.
Mais j'aime cette façon de donner une "texture" aux choses, ici par le regard, tout prend corps...
Merci Carla pour tes commentaires ponctuels et toujours avisés !
Oui, "gélatineuses", ça m'a fait bizarre aussi quand je l'ai vu sortir de mon stylo...
Mais je n'ai pas su le remplacer... Ca colle au papier, ces mots là !
Bien à toi,
Inti
#4
Posté 23 avril 2007 - 05:03
Un moment comment dire... un moment de visite du monde par une face inconnue, une face qui ne se dévoile que si on laisse tomber toute la rationalité...
Artemisia
#5
Posté 23 avril 2007 - 06:50
Les mots savent parfois être légers, et vousf aites ça très bien.
J'ai beaucoup aimé.
Amitié
Hauteur
#6
Posté 24 avril 2007 - 08:28
Merci beaucoup pour ces lectures amicales.
C'est un texte que j'ai d'abord écrit comme une prose, puis disloqué, commme ça, pour voir.
La légèreté n'était a priori pas acquise...
Je suis heureux de voir que ça peut fonctionner ainsi.
A vous lire,
Inti
#7
Posté 25 avril 2007 - 06:36
Merci pour ce poème...Les feuilles bruissent -
Une ou deux tombent
Somnolentes
Sur le goudron
Au travers de la surface dépolie du boulevard
On peut
En s’approchant
Entrevoir de larges flammes
Diaphanes
Démêlant leurs mèches cuivrées dans les remous
Vagabonds
Le regard s’abandonne aux vagues de chaleur
Il est seul
Détaché d’un corps translucide –
Presque impalpable -
Plus légers que l’air
Les yeux peinent à fixer l’asphalte
Peu à peu
Les iris
Délestent leur proue
Se cabrent
Arrachant dans leur élan
Quelques plaques gélatineuses
A la route
Prudentes, les flammes palpent la brèche
Esquissent une caresse
Voltigent
Gracieuses
Rebondissent sur quelques racines.
Les gouffres rétiniens coulissent le long du tronc qui se couvre d’anneaux d’or, se dispersent dans les branchages, perdent pied dans le feuillage, retombent dans le couloir central.
L’ascension arque le corps
Elastique
Les mains tardent -
A atterrir
Une chaleur
Se laisse
Attirer par les doigts
Qui s’incurvent
La chevelure est pénétrée
Noue les phalanges
Et chavire
Tendrement
Le corps
Malléable
Plongeon -
Des yeux
Rencontrent
Leur miroir
Unisson
Des surfaces
Aimants
Océans
Le corps s’est perdu
Dans le courant
Rougi
Le sang
L’inexorable
Sang
Ce sang qui s’infiltre
Où qu’on soit
Mon sang
Amities,H.
#8
Posté 25 avril 2007 - 08:01
Merci pour ce poème...
Amities,H.
Merci à toi d'y avoir vogué quelques instants...
Inti
#9
Posté 08 juillet 2009 - 03:24
#10
Posté 08 juillet 2009 - 03:26
t'as trop raison, on s'emmerde grave, c'est rasoirUne autre envie, relire de belles choses....
c'est l'heure du goûter ou quoi ?
t'as pas un playboy ?