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2 réponses à ce sujet

#1 hamzoun

hamzoun

    Tlpsien

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Posté 09 juillet 2008 - 01:17

A celle qui m'a quittée

Tous les chemins
Mènent à tes bras...
Pour y arriver,
J'ai crucifié
Mes peurs d'antan…
Pour y arriver, maintes fois
J'ai traversé l'Achéron…*
Il m'appelle,
Ce beau refuge,
Délicieux et amer…
Oh ! Que j'aime
Ce berceau charnel,
Où je souffre pour toi,
A mon aise.
A mon aise, je mesure
La profondeur du gouffre avec
des pas ivres de ce sol
Rougeâtre,
Et je m'imprègne de
De ta poussiéreuse absence :
Mon bouclier contre les lances
Haineuse de ton souvenir.
Désormais,
Toutes les couleurs,
Me sont crépusculaires.
Toutes les fleurs,
Me sont chrysanthèmes.
Toutes les joies,
Me sont anathèmes.
Tous les rêves,
Me sont sacrilèges.
Et tous les cieux
Me sont insoucieux…
Rien...
Que pour murmurer
Ton nom,
Ma plume,
Comme impatiente,
Entre mes doigts,
Se veut licorne
Rebelle…
Pour dorloter l'océan,
Elle lui chanterait ton nom
Sur les ondes bleues
évasives,
Sur les iles lointaines
craintives,
Et sur les ailes d'alouettes
pensives.
Pour enivrer l'horizon,
Elle lui écrirait ton nom
Sur les tristes plaines
Arides,
Sur mes carnets
De poète apatride
Et sur les manuscrits
Du destin perfide.

#2 Noctis

Noctis

    Tlpsien +++

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Posté 10 juillet 2008 - 04:58

Ah Ouvert ! (décidément nous avons beaucoup de passions communes)
Je ne résiste pas à vous citer le vers de Virgile en sa version originale, c'est encore meilleur :

"Ibant obscuri sola sub nocte per umbram"

L'hypallage (le fait d'échanger les adjectifs entre les noms qu'ils qualifient) est encore mieux mis en valeur, je trouve (le jeu sur les cas est jubilatoire et le fait de les accoller ainsi, puisque grâce aux déclinaisons la phrase latine est plus libre, c'est comme mettre un gyrophare).


Revenons au poème.

Bonjour hamzoun,
J'ai bien aimé vos vers. En effet, il y a quelque chose de dantesque (de catabase, je préfère celle de la Divine Comédie à celle de l'Enéide, tout de même assez convenue) dans ce passage métaphorique de l'Achéron.

Ce passage :

Toutes les couleurs,
Me sont crépusculaires.
Toutes les fleurs,
Me sont chrysanthèmes.
Toutes les joies,
Me sont anathèmes.
Tous les rêves,
Me sont sacrilèges.
Et tous les cieux
Me sont insoucieux…


Je ne l'ai pas trouvé très réussi. Bien que l'hyperbole soit un motif nécessaire de l'épopée, j'ai trouvé que l'effet ne me touchait pas tellement. Le fait de tout regrouper comme ça, on a la sensation de se dire "bon ça c'est fait" une fois le passage terminé.

Le "Rien..." qui suit est éminemment savoureux.


Merci en tout cas pour cette lecture très agréable et très inspirante je dois dire.

#3 hamzoun

hamzoun

    Tlpsien

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Posté 10 juillet 2008 - 05:00

merci bien j'ai beaucoup aimé tes conseils fructueux