A celle qui m'a quittée
Tous les cheminsMènent à tes bras...
Pour y arriver,
J'ai crucifié
Mes peurs d'antan…
Pour y arriver, maintes fois
J'ai traversé l'Achéron…*
Il m'appelle,
Ce beau refuge,
Délicieux et amer…
Oh ! Que j'aime
Ce berceau charnel,
Où je souffre pour toi,
A mon aise.
A mon aise, je mesure
La profondeur du gouffre avec
des pas ivres de ce sol
Rougeâtre,
Et je m'imprègne de
De ta poussiéreuse absence :
Mon bouclier contre les lances
Haineuse de ton souvenir.
Désormais,
Toutes les couleurs,
Me sont crépusculaires.
Toutes les fleurs,
Me sont chrysanthèmes.
Toutes les joies,
Me sont anathèmes.
Tous les rêves,
Me sont sacrilèges.
Et tous les cieux
Me sont insoucieux…
Rien...
Que pour murmurer
Ton nom,
Ma plume,
Comme impatiente,
Entre mes doigts,
Se veut licorne
Rebelle…
Pour dorloter l'océan,
Elle lui chanterait ton nom
Sur les ondes bleues
évasives,
Sur les iles lointaines
craintives,
Et sur les ailes d'alouettes
pensives.
Pour enivrer l'horizon,
Elle lui écrirait ton nom
Sur les tristes plaines
Arides,
Sur mes carnets
De poète apatride
Et sur les manuscrits
Du destin perfide.