Sur le jadis
#1
Posté 16 juillet 2008 - 11:27
Pascal Quignard, Sur le jadis.
#2
Posté 18 juillet 2008 - 06:29
#3
Posté 18 juillet 2008 - 08:56
#4
Posté 18 juillet 2008 - 09:00
#5
Posté 18 juillet 2008 - 09:11
oui, mais c'est de la litterature alors bon ... en plus, "les guerriers la haine ", pfuii, ça le fait quand même, en litterature, quelque part, quand on y pense.
Qu'est-ce que la littérature ? Un nom connu entraine-t-il l'assurance d'écrits sensés et sensibles ?
J'aime certaines affirmations comme les prêtres la mort, les gendarmes la contrainte.
Par contre, les épouses la jalousie,et surtout les amis l'envie, ne me semblent pas justes.
#6
Posté 18 juillet 2008 - 09:24
Sinon, qu'est-ce que la litterature ?
Pfuii ... quand j'étais petit j'avais un nounours qui faisait "pouet pouet" quand on lui appuyait sur le nez, ça m'a donné envie d'écrire, je crois que c'est ça la litterature.
#7
Posté 18 juillet 2008 - 11:25
#8
Posté 19 juillet 2008 - 05:00
#9
Posté 19 juillet 2008 - 05:55
#10
Posté 19 juillet 2008 - 06:10
#11
Posté 19 juillet 2008 - 08:53
Certaines de ces affirmations ont un fond de vérité, d'autres sont des contrevérités. L'ensemble me parait une généralité hâtive. Non ?
Bof ...
C'est une généralité oui, mais néanmoins globalement assez juste je trouve.
(Quignard ou pas )
#12
Posté 19 juillet 2008 - 09:23
#13
Posté 20 juillet 2008 - 06:11
Adorno - 1949, "Critique de la culture et société", reprise du recueil Prismes (Prismen, 1955 ; Payot, 1986, pour la traduction française)
#14
Posté 20 juillet 2008 - 07:57
"La culture transparente pour le matérialisme n’est pas devenue plus sincère au sens du matérialisme, mais seulement plus vulgaire. Avec sa particularité, elle a perdu le sel de la vérité qui résidait jadis dans son opposition à d’autres particularités. Lorsqu’on lui demande les comptes qu’elle refuse de rendre, on fait le jeu d’une culture qui se donne des grands airs. Neutralisée et refaçonnée, toute la culture traditionnelle est aujourd’hui sans valeur : par un processus irrévocable, cet « héritage » hypocritement revendiqué par les Russes est dans une large mesure devenu inutile, superflu, camelote ; en la traitant comme telle, les profiteurs de la culture de masse peuvent s’en prévaloir en ricanant. Plus la société devient totalitaire, plus l’esprit y est réifié et plus paradoxale sa tentative de s’arracher à la réification de ses propres forces. Même la conscience la plus radicale du désastre risque de dégénérer en bavardage. La critique de la culture se voit confrontée au dernier degré de la dialectique entre culture et barbarie : écrire un poème après Auschwitz est barbare, et ce fait affecte même la connaissance qui explique pourquoi il est devenu impossible d’écrire aujourd’hui des poèmes. L’esprit critique n’est pas en mesure de tenir tête à la réification absolue, laquelle présupposait, comme l’un de ses éléments, le progrès de l’esprit qu’elle s’apprête aujourd’hui à faire disparaître, tant qu’il s’enferme dans une contemplation qui se suffit à elle-même. (Prismes, p. 26)"
Adorno - 1949, "Critique de la culture et société", reprise du recueil Prismes (Prismen, 1955 ; Payot, 1986, pour la traduction française)
Oui il y a eu Auswitch et alors ? Je ne vais pas culpabiliser à perpètte,
surtout que c'est pas mon époque
c'est s'enfermer volontairement dans la barbarie que de renoncer à la poésie
Je n'ai pas de mauvaise conscience à vouloir continuer de vivre
#15
Posté 20 juillet 2008 - 08:01
#16
Posté 20 juillet 2008 - 08:12
#17
Posté 20 juillet 2008 - 08:26
La sempiternelle souffrance a autant droit à l’expression que le torturé celui de hurler ; c’est pourquoi il pourrait bien avoir été faux d’affirmer qu’après Auschwitz il n’est plus possible d’écrire des poèmes. Par contre la uestion moins culturelle n’est pas fausse qui demande si après Auschwitz on peut encore vivre, s’il en a tout à fait le droit celui qui par hasard y échappa et qui normalement aurait dû être assassiné. (DN, p. 439)
Des années après que ce passage [de Brecht] a été écrit, Auschwitz a prouvé de façon irréfutable l’échec de la culture. Que cela ait pu arriver au sein même de toute cette tradition de philosophie, d’art et de sciences éclairées ne veut pas seulement dire que la tradition, l’esprit, ne fut pas capable de toucher les hommes et de les transformer. Dans ces sections elles-mêmes, dans leur prétention emphatique à l’autarcie, réside la non-vérité. Toute culture consécutive à Auschwitz, y compris sa critique urgente, n’est qu’un tas d’ordure. En se restaurant après ce qui s’est passé sans résistance dans son paysage, elle est totalement devenue cette idéologie qu’elle était en puissance depuis qu’en opposition à l’existence matérielle, elle se permit de lui conférer la lumière dont la séparation de l’esprit et du travail corporel la priva. Qui plaide pour le maintien d’une culture radicalement coupable et minable se transforme en collaborateur, alors que celui qui se refuse à la culture contribue immédiatement à la barbarie que la culture se révéla être. Pas même le silence ne sort de ce cercle ; il ne fait, se servant de l’état de la vérité objective, que rationaliser sa propre incapacité subjective, rabaissant de nouveau cette vérité au mensonge. Si les États de l’Est ont en dépit d’un verbiage affirmant le contraire, liquidé la culture et comme pur moyen de domination, l’ont métamorphosée en camelote, il arrive à la culture que cela fait geindre, ce qu’elle mérite et ce vers quoi pour sa part elle tend ardemment au nom du droit démocratique des hommes à disposer de ce qui leur ressemble. Seulement, du fait qu’elle se targue d’être une culture et qu’elle conserve sa monstruosité (Unwesen) comme un héritage qui ne peut se perdre, la barbarie administrative des fonctionnaires de l’Est se voit convaincue de ce que sa réalité, l’infrastructure, est pour sa part aussi barbare que la superstructure qu’elle démolit en en prenant la régie. À l’Ouest on a au moins le droit de le dire. (DN, p. 444)
«L’extermination a ouvert, dans son impossible possibilité, dans son immense et insoutenable banalité, l’après-Auschwitz.»
Pour finir, j'adore lire Paul Celan
Pour tout te dire, mon Cher Bruno, je te donne le lien où j'ai puisé mes sources, et, sur lesquelles, bien entendu, je ne reste pas insensible. Pour le reste, ce n'est que pure littérature, comme tu le fais aujourd'hui, en prenant partie, alors que même juge est absolu, divin dans son humanité :
ici ^^
#18
Posté 20 juillet 2008 - 08:33
si l'enfer a existé sommes nous capable d'y échapper ?
La question est importante dans tous le siècle
Je me repose la question à chaque massacre
Le Vingtième siècle est riche en horreurs
et pas seulement Auswitchz
#19
Posté 20 juillet 2008 - 08:49
que pour cette raison elle ne mérite plus d’être appelée « pensée ».
Je ne cesse de m'interroger !
Bisous.
#20
Posté 20 juillet 2008 - 08:53
Mais après la vie continue avec d'autres naissances
#21
Posté 20 juillet 2008 - 08:55
J'ai appris une chose dans ma vie... Le travail de deuil est important
Mais après la vie continue avec d'autres naissances
Pourquoi as-tu appris cela ?
(s'cuse pour l'indiscrétion)
#22
Posté 20 juillet 2008 - 09:23
Mon père décédé à l'hopital lors d'un examen
Pour moi ça a été dur, Ma mère morte en 4 mois
d'un cancer incurable, j'ai grandi alors sans mes parents
#23
Posté 20 juillet 2008 - 09:33
ben j'ai vu mourir mes parents
Mon père décédé à l'hopital lors d'un examen
Pour moi ça a été dur, Ma mère morte en 4 mois
d'un cancer incurable, j'ai grandi alors sans mes parents
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, nous le savons... Bruno, je pense, que depuis tout ce temps, nous pourrions correspondre, autrement que par cette, voie. Si tu le permets, je t'invite, plus avant à venir partager... (Mp). Enfin, moi, je suis d'accord, c'est toi qui vois ? (t'envoies un MP)...
#24
Posté 20 juillet 2008 - 10:33
Je préfère, devant l’agression, rétorquer que mes contemporains ne savent pas lire -
Sinon dans le journal ; il dispense, certes, l’avantage de n’interrompre le chœur des préoccupations.
Stéphane Mallarmé
#25
Posté 20 juillet 2008 - 10:40
Stéphane Mallarmé
Je n'avais pas relevé. Mais en perpétuelle quête, je n'ignore pas ce qu'est le journal... Un quotidien où il est question, je crois, de dire telle ou telle nouvelle. Parfois l'humanité a une face, et dans ces moments "veillées des chaumières 1901" où l'on peut apercevoir, avec un regard serein, la vie. Je ne peux penser aujourd'hui que la vie soit de joie, comme je n'aurais pu penser, qu'un jour nous puissions être heureux...