
POILU
#1
Posté 20 juillet 2008 - 11:37
Je reviens de Verdun là où tant sont restés
La Madelon ne vint pas leur servir à boire
A tous ceux qui n’avaient que les murs à lécher
Pour vivre encore un peu et puis garder l’espoir
Le salpêtre tout blanc qui leur brûlait les lèvres
Etait lumière faible aux murs du vaste fort
Dans le noir de la soif leur corps avaient la fièvre
Jamais plus ne boiraient que ces gouttes de mort
Le brave pigeon vole avait donné l’alarme
Mais Vaux de vert de gris se vit vite investi
Renfort avait été fauché par d’autres armes
Les poilus ne sortirent pas la fleur au fusil
Lance-flamme et les gaz grillaient biffin à point
Saignant pauvre poilu pourtant bleu horizon
Sa viande était saisie d’effroi et de chagrin
Maman criait celui qu’on tranchait en tronçons
Couteaux et casques à pointes bons pour la galerie
Souterraine et la peur verte de l’arme blanche
Trouait sa puanteur dans le ventre ennemi
Il y avait des tripes au menu le dimanche
Pourtant le gros canon n’avait jamais servi
A Tavannes le son n’en était parvenu
Jamais soleil en Juin n’avait tant ébloui
Seul à ne pas le voir de Vaux maudit poilu
Je reviens de Verdun là où ils sont restés
J’ai vu leurs croix fleuries, j’ai vu leurs baïonnettes
En rentrant lentement à grand-père j’ai pensé
Qui avait fait la Marne, sans danser ses guinguettes
PANAME
#2
Posté 20 juillet 2008 - 11:42
#3
Posté 20 juillet 2008 - 11:48
c'est pourtant vrai, l'atrocité de cet inhumain...
#4
Posté 20 juillet 2008 - 11:50
#5
Posté 20 juillet 2008 - 12:24
l’oeuil humide le cœur gros.
et ces vingt ans offerts
par milliers aux tambours
aux fureurs de la guerre
pourtant bâtirent nos jours.
merci à ton grand père
à cet amour merci
qui passe les frontières
qu'on croyait sans merci
de la haine de la misère
à toi aussi merci.
Amicalement Philippe
#6
Posté 20 juillet 2008 - 12:50
Fais ch...cette p.....de guerre !
Brumes1
#7
Posté 20 juillet 2008 - 01:06
ton fort passage, Philippe
merci pour cette lecture aussi, Brumes 1
#8
Posté 20 juillet 2008 - 01:50
Mais Paname , Jamais je n'ai lu trois fois de suite ces textes comme je l'ai fais ici . Ce n'est pas pour les fautes ( tu le fais trés bien pour moi , continue

#9
Posté 20 juillet 2008 - 02:03
je ne sais pourquoi, je t'imaginais très très jeune...
la magie du pseudo sans doute
amicalement
paname
#10
Posté 20 juillet 2008 - 02:06

A bientôt Paname .
#11
Posté 20 juillet 2008 - 02:12
c'est donc que tu parlais de mon grand-père à moi, hein !
dis donc, à 23 ans, tu sais que j'étais un jeune con
et que j'étais loin d'écrire comme toi ?
maintenant remarque, si j'écris certes un petit peu mieux, je ne suis quand même qu'un vieux con...
bravo à toi
et bonne continuation
paname
#12
Invité_Gallaumar_*
Posté 20 juillet 2008 - 02:25
Bravo pour ce bel hommage!
-Allez sacré bande d'enculés de trouillards, un coup de gniole et on va le faire la fête à ces putains de boches!!!
- Sergent, je peux pas, je me suis chié dessus!
-Mais bordel de Dieu!!! ATTENTI..CHHHHHHHHHHHHHHHHHHHSSSSSSSSSSSSSSSSSSS.....BOUUUUUUUUUUUUMMM!
-MAMAAAAAAAAAAAAAAAAN AHHHHHHHHHHHRGH!
#13
Posté 20 juillet 2008 - 03:10
POILU
Je reviens de Verdun là où tant sont restés
La Madelon ne vint pas leur servir à boire
A tous ceux qui n'avaient que les murs à lécher
Pour vivre encore un peu et puis garder l'espoir
Le salpêtre tout blanc qui leur brûlait les lèvres
Etait lumière faible aux murs du vaste fort
Dans le noir de la soif leur corps avaient la fièvre
Jamais plus ne boiraient que ces gouttes de mort
Le brave pigeon vole avait donné l'alarme
Mais Vaux de vert de gris se vit vite investi
Renfort avait été fauché par d'autres armes
Les poilus ne sortirent pas la fleur au fusil
Lance-flamme et les gaz grillaient biffin à point
Saignant pauvre poilu pourtant bleu horizon
Sa viande était saisie d'effroi et de chagrin
Maman criait celui qu'on tranchait en tronçons
Couteaux et casques à pointes bons pour la galerie
Souterraine et la peur verte de l'arme blanche
Trouait sa puanteur dans le ventre ennemi
Il y avait des tripes au menu le dimanche
Pourtant le gros canon n'avait jamais servi
A Tavannes le son n'en était parvenu
Jamais soleil en Juin n'avait tant ébloui
Seul à ne pas le voir de Vaux maudit poilu
Je reviens de Verdun là où ils sont restés
J'ai vu leurs croix fleuries, j'ai vu leurs baïonnettes
En rentrant lentement à grand-père j'ai pensé
Qui avait fait la Marne, sans danser ses guinguettes
PANAME
superbe texte,
superbe hommage à ceux qui sont partis dans la fleur de l'age,
qui sont morts pour un pays, une idée, une patrie,
mais qui sont surtout morts sans avoir vécu leur vie.
La violence et la guerre ne cesseront elles donc jamais ??
hélas.... quel lourd tribu à payer !!
Ailebleue
#14
Posté 20 juillet 2008 - 04:31
alors j'avais bien deviné !
c'est donc que tu parlais de mon grand-père à moi, hein !
dis donc, à 23 ans, tu sais que j'étais un jeune con
et que j'étais loin d'écrire comme toi ?
maintenant remarque, si j'écris certes un petit peu mieux, je ne suis quand même qu'un vieux con...
bravo à toi
et bonne continuation
paname
Non , je parlais de mon grand père qui n'à pas fait la première mais la deuxième guerre . Tout simplement cette image de ses yeux fixés dans le vide pendant toute mon enfance . Merci à bientôt
#15
Posté 20 juillet 2008 - 06:48
Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu
Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu'un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l'ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n'être plus du jeu
Les bonshommes là -bas attendent la relève
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit
Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s'efface
Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri.
#16
Posté 20 juillet 2008 - 06:49
Tes images tombent comme des bombes...et la cible est atteinte
La rigueure et la densité du poème t'honorent.
Sari
#17
Posté 20 juillet 2008 - 10:31
Ta poilue expression à ma nuit
Ne dormira en chien de fusil
Bravo cher Paname aguerri !
#18
Posté 20 juillet 2008 - 11:33
POILU
Merci Paname, de ce magnifique hommage, il en fallait un et merci de l'avoir fait, tu es
plus grand à mes yeux que l'état qui n'a même pas respecté les voeux du dernier poilu !! amitiés laireveuse
PANAME
#19
Posté 21 juillet 2008 - 10:06
il vous salue
et vous remercie tous d'avoir un peu pensé à lui
paname
#20
Posté 22 juillet 2008 - 11:09
Mon grand-père a fait Verdun.
Il a été gazé.
Il a mis fin à ses jours, incapable de se recaler dans la vie "ordinaire".
On ne parlait pas encore du Syndrôme de Stress Post Traumatique...
Bisou
Claire
#21
Posté 23 juillet 2008 - 09:24
un brave
et deux fois sacrifié
#22
Posté 23 juillet 2008 - 12:04
Un bien bel hommage à ces poilus qui ne sont plus ! merci Paname de les faire vivre dans tes textes ....POILU
Je reviens de Verdun là où tant sont restés
La Madelon ne vint pas leur servir à boire
A tous ceux qui n’avaient que les murs à lécher
Pour vivre encore un peu et puis garder l’espoir
Le salpêtre tout blanc qui leur brûlait les lèvres
Etait lumière faible aux murs du vaste fort
Dans le noir de la soif leur corps avaient la fièvre
Jamais plus ne boiraient que ces gouttes de mort
Le brave pigeon vole avait donné l’alarme
Mais Vaux de vert de gris se vit vite investi
Renfort avait été fauché par d’autres armes
Les poilus ne sortirent pas la fleur au fusil
Lance-flamme et les gaz grillaient biffin à point
Saignant pauvre poilu pourtant bleu horizon
Sa viande était saisie d’effroi et de chagrin
Maman criait celui qu’on tranchait en tronçons
Couteaux et casques à pointes bons pour la galerie
Souterraine et la peur verte de l’arme blanche
Trouait sa puanteur dans le ventre ennemi
Il y avait des tripes au menu le dimanche
Pourtant le gros canon n’avait jamais servi
A Tavannes le son n’en était parvenu
Jamais soleil en Juin n’avait tant ébloui
Seul à ne pas le voir de Vaux maudit poilu
Je reviens de Verdun là où ils sont restés
J’ai vu leurs croix fleuries, j’ai vu leurs baïonnettes
En rentrant lentement à grand-père j’ai pensé
Qui avait fait la Marne, sans danser ses guinguettes
PANAME