Comme une aube en la nuit que tous deux embrassions,
L’ombre semblait plus douce, plus tendre l’émotion ;
Et le zéphyr du soir, sous nos draps aoûtés,
Mariaient les parfums de nos corps envoûtés
Dans cette aube en la nuit nous nous enlacions.
S’épanchait la tendresse du creux de mes sillons,
Et le zéphyr du soir qui frôlait mes collines
Rafraichissait ta main audacieuse et câline.
Dans cette aube en la nuit, amoureuse attention,
Sur mes flans haletant, en annonciation,
Court une main ouverte qui mon désir avive
Impatiente j’attends ton initiative.
Dans cette aube en la nuit naissait une passion,
Et mes doigts sublimaient son anticipation,
Et dans ce clair obscur me sentant entrainée
Me voulait courtisane, catin, putain, trainée.
Et la nuit devient aube, les ombres s’ensoleillent
Tes mains sont plus précises et tous mes sens s’éveillent
Prends-moi vite à présent, lentement, lentement,
Tout de moi est à toi, rien de moi ne te ment.
Ondulante pieuvre, je deviens plus féline ;
Mes mamelons sont durs sous ta langue câline
Et mes seins engorgés pressent ton corps tendu
Quémandant sans vergogne le plaisir attendu.
Je te sens fier galion avec ton mât dressé,
Mes voiles sont au vent, je te sais empressé,
D’entreprendre un voyage aux fragrances marines.
Tu chavires ravi en mes sources cyprines.
Tu as beau te débattre et redoubler d’efforts,
Ma tendre caravelle t’enferme en son trésor,
J’engendre une tempête dont tu n’es pas le maître
Et tes élans furieux ravissent mon être.
Volcans en éruption en lèvres purpurines
Tu jaillis en fontaine de perles cristallines,
Cordes d’un violon, nos deux corps joints tendus
Jouent crescendo l’extase du plaisir attendu.
Et nos langues gourmandes lapent encor assoiffées
Les larmes clandestines en ultime trophées.
Des écumes d’étoile se perdent aux doux creux,
De nos corps endormis , de nos cœurs amoureux.