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27 réponses à ce sujet

#1 J.G. Mads

J.G. Mads

    J.G. Mads

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  • Une phrase ::Sans haine ni espoir.

Posté 26 juillet 2008 - 01:14

« Encore te veux-je avertir de hanter quelquefois, non seulement les savants, mais aussi toutes sortes d’ouvriers et gens mécaniques, comme mariniers, fondeurs, peintres, engraveurs et autres, savoir leurs inventions, les noms des matières, des outils, et les termes usités en leurs arts et métiers, pour tirer de là ces belles comparaisons et vives descriptions de toutes choses. »



Joachim Du Bellay, Défense & Illustration de la langue française.



« Trouver le mot juste, la phrase exacte, le ton précis, c’est se trouver soi-même, et rencontrer les autres. Le langage peut être une ouverture, un accomplissement, une liberté. Etre maître de sa langue, c’est l’être aussi de soi, de l’univers. Mais le langage peut être une prison, une muraille, il peut nous retenir dans les rets du malentendu qui naît du mal dit. Réduire la part d’ignorance, d’approximation et d’incertitude dans l’usage des mots, c’est accroître notre être, c’est augmenter nos ressources, c’est nous rendre plus homme. »



Claude Roy.



« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment, ils ont l’air de rien les mots, pas l’air de dangers bien sûr, plutôt de petits vents, de petits sons de bouche, ni chauds, ni froids, et facilement repris dès qu’ils arrivent par l’oreille par l’énorme ennui gris mou du cerveau. On ne se méfie pas d’eux des mots et le malheur arrive. »



L-F. Céline.

#2 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 27 juillet 2008 - 04:14

« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment, ils ont l'air de rien les mots, pas l'air de dangers bien sûr, plutôt de petits vents, de petits sons de bouche, ni chauds, ni froids, et facilement repris dès qu'ils arrivent par l'oreille par l'énorme ennui gris mou du cerveau. On ne se méfie pas d'eux des mots et le malheur arrive. »



L-F. Céline.


J'ai lu de " petits soins de bouche " ….

…

Je trouve assez intéressant de mettre en relation Céline et Amos Oz .

" La seconde " qualification " — après la relation au lecteur — est la relation intime avec la langue : une personne qui passe la moitié de sa vie à choisir entre différents adverbes et adjectifs, à examiner des noms et des verbes, à se tourmenter au sujet de la ponctuation peut aussi être bien équipée pour déceler les premiers signes de la corruption du langage. Comme je l'ai remarqué ailleurs, une langue impure annonce souvent les pires atrocités. Partout où des groupes particuliers d'êtres humains sont désignés sous le terme d'" éléments négatifs ", de " parasites " ou " étrangers indésirables ", par exemple, ils seront traités tôt ou tard comme des sous-hommes.
Les écrivains sont donc armés pour jouer le rôle de détecteurs de fumée du langage, et peut-être de pompiers de la langue. Ils peuvent être les premiers à déceler un vocabulaire déshumanisant, d'où leur obligation morale de crier " Au feu ! " dès qu'ils le sentent. Quelqu'un leur prêtera-t-il attention ? C'est une autre question […]
Qu'il s'agisse de déplacer des montagnes ou des points-virgules, les écrivains sont experts avant tout dans le choix des mots, qu'ils disposent et redisposent sans relâche. Je pense que le choix et l'organisation des mots est, à une petite échelle, un choix moral. En préférant un verbe particulier, en évitant les clichés et les idiomes, ou en les utilisant à l'envers, on prend une décision qui peut avoir au moins une conséquence éthique microscopique. Les mots peuvent tuer : nous ne le savons que trop, mais ils guérissent aussi parfois, dans une certaine mesure.
Tel est mon dilemme : que doit faire un homme de mots s'il côtoie l'injustice, le préjugé et la violence ? Comment doit-il agir quand il possède une plume, une voix, et souvent, un public relativement attentif ? Que faire quand la décence élémentaire exige que vous tentiez de combattre le mal politique au lieu de vous contenter de l'observer, de le décrire, de le déchiffrer ? Comment résoudre ce choix, en apparence impossible, entre la décence civique et l'intégrité artistique ?
Est-il immoral pour un écrivain de transformer sa plume en arme politique, ou bien en instrument de polémique ? "

Amos Oz, Les deux morts de ma grand-mère, Editions Calmann-Lévy, 1995





#3 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 27 juillet 2008 - 04:52

Je ne connais pas A. Oz. Merci pour cette citation : elle est bienvenue ici en effet !



Voici en vrac ce qu’elle m’inspire (hélas ! je ne suis pas de très bonne humeur aujourd’hui : ça n’a rien à voir avec toi, évidemment, ni avec ta citation d’Oz, d’ailleurs, que je trouve intéressante... mais je risque de m’exprimer brutalement : d’avance, pardonc !) ; J’écris un peu comme ça vient :



« Une langue impure annonce souvent les pires atrocités » ... mais qu’est-ce qu’une langue impure, au juste ? Une langue charriant des expressions telles que : éléments négatifs, parasites et étrangers indésirables ? C’est ça ? C’est ce que semble dire Amos Oz... et c’est, je trouve, une très drôle d’idée !!! (Doit-on alors interdire ces mots ?)



Je pense, au passage, que l’inverse tient aussi bien : « Une langue pure annonce souvent les pires atrocités », non ? Pas le courage de développer...



Le problème, c’est sûrement l’utilisation de l’adjectif « impure » (ou « pure ») pour qualifier la langue... Moi j’aime plutôt la langue « impure », justement, avec barbarismes (qui n’impliquent aucunement la barbarie !), néologismes, jurons, etc.



Est-il immoral pour un écrivain de transformer sa plume en arme politique, ou bien en instrument de polémique ?



Cette question est débile, vaine, creuse, fleur bleue, je trouve ! (Même si j’aime bien sa série de questions)... Mais c’est sûrement parce que, en plus d’avoir un problème avec les adjectifs « pur/impur », j’ai un problème avec la morale (qui est, selon le mot célèbre de Rimbaud, la « faiblesse de la cervelle »)...



Je pense aussi à Oscar Wilde qui a écrit (je cite de mémoire, c’est très approximatif) : « Dire d’un livre qu’il est immoral est une absurdité. Un livre est bien ou mal écrit, c’est tout. » Et encore (là, c’est la citation exacte) : « Les bonnes intentions ont été la ruine du monde. Les seules personnes qui sont parvenues à faire quoi que ce soit sont celles qui n’avaient aucune intention. » (Aphorismes)



Bref, Oz m’a tout l’air d’avoir des bonnes intentions... Donc je me méfie...



Je suis las, j’ai peut-être écrit des âneries... On peut en reparler un autre jour, peut-être ?



Amicalement, Povoite.



Merci encor.



#4 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 28 juillet 2008 - 05:24

Oui, je comprends et je m'attendais d'ailleurs, très à propos, à cette réflexion sur " la langue impure ".

Pour situer le contexte — qui n'est pas sans importance —, il faut savoir qu'Amos Oz est un écrivain israélien de réputation mondiale, né en 39, de formation littéraire et philosophique, fortement engagé dans le mouvement pour la paix, " La paix maintenant ". J'ai trouvé ici opportun de le confronter à Céline dont le talent est mondialement reconnu également mais dont sont aussi connus, malheureusement, ses sympathies pour le nazisme et son racisme. J'ai aimé les mettre en relation, entre autres points, pour parler de la langue. Pure, impure : ce n'est pas très net tout cela, n'est-ce pas … J'en conviens totalement. Mais j'aime une certaine insolence, impertinence, provocation, dans le sens de susciter la réflexion. J'ai trouvé la confrontation intéressante, percutante, entre ta citation de Céline - et ce que l'on sait de ses sympathies funestes - et celle d'Amos Oz - prix de la Paix 1993 - mais, à contrario, usant d'une notion inspirant méfiance ou inquiétude : impureté de la langue en l'occurrence. Il y a ce choc des paradoxes. Des mots et des faits. Dans la bouche d'Amos Oz, il ne s'agit nullement d'interdire quoi que ce soit. Il s'agit simplement de la responsabilité des écrivains, leur vigilance ; celles aussi des lecteurs. Oz parle des " mots qui tuent " et ceux qui " parfois guérissent ".

Je défends l'idée que dans l'Art, et en particulier dans la Poésie, il n'est jamais question de morale. Je réfléchis à cette conviction, mais aussi au poids des mots. A la nécessité de la responsabilité de ses mots. Alors, pour vivre avec ce paradoxe, plutôt que de morale qui concerne des principes considérés à priori comme licites ou illicites, nous parlerons d'éthique qui recouvre des convictions, engagements et responsabilités. A l'intérieur de celle-ci, dans cet espace de compromis, librement consentis, nous essaierons de bouger. Jouer, créer des liens, puis … évoluer. Créer.

En ceci, à mon sens, un livre ne se contente jamais d'être simplement " bien ou mal écrit ". Ce serait très réducteur de ce qu'est l'écriture, de ce qu'est le mot, de ce que sont auteur et lecteur réunis. De ce qu'est le livre. Il se passe quelque chose d'intime entre le livre et le lecteur. Quelque chose se définissant autrement, bien plus amplement, que par l'insipide " bien ou mal écrit ", ressemblant tant aux commentaires plats de nos plus mauvais professeurs se suffisant d'un " pourrait mieux faire...". Oz écrit ces quelques lignes qui me semblent résumer avec talent - et profondeur - cette sorte d'alchimie :

" Et c'est là le grand miracle de l'art en général, et de la littérature en particulier, la possibilité d'une grâce. La réconciliation, finalement, avec cette part de nous-mêmes dont nous aurions voulu qu'elle meure ou qu'elle n'existe pas. ".

Des voix, quelque part, traînent.







#5 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 28 juillet 2008 - 04:10

Ok, merci. J’ai réfléchi autrefois à certains des problèmes soulevés ici... mais je ne me souviens plus de ma conclusion ! Pour tout te dire, je ne sais plus où j’en suis avec l’éthique, etc. Je n’ai pas le temps d’y réfléchir en ce moment. Je n’ai pas envie. Je réfléchis en effet avec difficulté et il fait chaud, trop chaud pour réfléchir en ce moment. Mais j’y reviendrai évidemment ! Merci encor,



Amicalement,



Povoite.







#6 LeGénéralHamilton

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Posté 28 juillet 2008 - 04:31

La première réaction d'un animal frustré est généralement d'essayer avec plus de force d'atteindre son but. Par exemple une poule affamée (Gallus domesticus), empêchée d'obtenir sa nourriture par une clôture en fil de fer, tentera avec des efforts de plus en plus frénétiques de passer au travers de cette clôture. Peu à peu, cependant, ce comportement sera remplacé par un autre, apparemment sans objet. Ainsi les pigeons (Columba livia) becquettent fréquemment le sol lorsqu'ils ne peuvent obtenir la nourriture convoitée, alors même que le sol ne comporte aucun objet comestible. Non seulement ils se livrent à ce becquetage indiscriminé, mais ils en viennent fréquemment à lisser leurs ailes ; un tel comportement hors de propos, fréquent dans les situations qui impliquent une frustration ou un conflit, est appelé activité de substition. Début 1986, peu après avoir atteint l'âge de trente ans, Bruno commença à écrire.

In les particules élémentaires, Michel Houellebecq.

#7 Lé Clone

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Posté 28 juillet 2008 - 08:47

La première réaction d'un animal frustré est généralement d'essayer avec plus de force d'atteindre son but. Par exemple une poule affamée (Gallus domesticus), empêchée d'obtenir sa nourriture par une clôture en fil de fer, tentera avec des efforts de plus en plus frénétiques de passer au travers de cette clôture. Peu à peu, cependant, ce comportement sera remplacé par un autre, apparemment sans objet. Ainsi les pigeons (Columba livia) becquettent fréquemment le sol lorsqu'ils ne peuvent obtenir la nourriture convoitée, alors même que le sol ne comporte aucun objet comestible. Non seulement ils se livrent à ce becquetage indiscriminé, mais ils en viennent fréquemment à lisser leurs ailes ; un tel comportement hors de propos, fréquent dans les situations qui impliquent une frustration ou un conflit, est appelé activité de substition. Début 1986, peu après avoir atteint l'âge de trente ans, Bruno commença à écrire.

In les particules élémentaires, Michel Houellebecq.



Très intéressant. Je vais occulter l'auteur dont le pessimisme ne me convient pas vraiment pour tenter une interprétation de ces quelques lignes, dans le contexte du topic. Plusieurs niveaux s'interposent : les besoins fondamentaux, l'instinct, la frustration, la recherche de solutions, l'instinct de survie, la compensation. Il est habituel de dire que ce qui différencie l'homme de l'animal c'est le sourire, le rire ou bien les larmes. Or, on passe ici de l'animal à l'homme par l'évocation soudaine de l'écriture. Est-ce à dire que l'écriture serait une manifestation supérieure de l'émotion ? Que la frustration, domestiquée, engendrerait des attitudes instinctives de compensation dont l'écriture serait la forme suprême ? Plus encore, symboliquement, est-ce à dire que l'Homme ne prendrait identité (Bruno) qu'à partir de l'écriture ? Que celles-ci ne viendraient qu'à maturité (30 ans) ? Quelle maturité ? Celle de la frustration ou celle du découragement ? On pourrait multiplier et largement croiser les questions. Notamment celles concernant le lissage des ailes. Ce n'est pas anodin. Celui-ci a-t-il trait à la beauté ou à la séduction ? Naturelle ou sophistiquée ? Ou ne serait-ce qu'un trouble compulsif ? Compulsion préfigurant de l'évolution de l'homme ou de ce que sera l'écriture ?

Et si tout cela était la même chose ? ...

Questions volontairement impertinentes et ouvertes tant les réponses ne sauraient être figées.

#8 Castillon

Castillon

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Posté 28 juillet 2008 - 10:22

« Encore te veux-je avertir de hanter quelquefois, non seulement les savants, mais aussi toutes sortes d'ouvriers et gens mécaniques, comme mariniers, fondeurs, peintres, engraveurs et autres, savoir leurs inventions, les noms des matières, des outils, et les termes usités en leurs arts et métiers, pour tirer de là ces belles comparaisons et vives descriptions de toutes choses. »



Joachim Du Bellay, Défense & Illustration de la langue française.



« Trouver le mot juste, la phrase exacte, le ton précis, c'est se trouver soi-même, et rencontrer les autres. Le langage peut être une ouverture, un accomplissement, une liberté. Etre maître de sa langue, c'est l'être aussi de soi, de l'univers. Mais le langage peut être une prison, une muraille, il peut nous retenir dans les rets du malentendu qui naît du mal dit. Réduire la part d'ignorance, d'approximation et d'incertitude dans l'usage des mots, c'est accroître notre être, c'est augmenter nos ressources, c'est nous rendre plus homme. »



Claude Roy.



« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment, ils ont l'air de rien les mots, pas l'air de dangers bien sûr, plutôt de petits vents, de petits sons de bouche, ni chauds, ni froids, et facilement repris dès qu'ils arrivent par l'oreille par l'énorme ennui gris mou du cerveau. On ne se méfie pas d'eux des mots et le malheur arrive. »



L-F. Céline.


" Quand on mé marché sour lé pied, j'écris."

Général Alcazar



#9 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 29 juillet 2008 - 04:07

" Quand on mé marché sour lé pied, j'écris."
Général Alcazar

-----------------


Caramba ! Aïe aïe aïe ...
Fatalément, quand on mé marché sour la tête, jé baisse la tête.
Ou bien, quand on mé marché sour la tête, jé lui baise la tête.

#10 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 29 juillet 2008 - 04:05

Bon, il fait moins chaud et mes chagrins divers ont refroidi. Reprenons.



Au départ, si je me souviens bien, j’ai posté des citations sur le thème de l’écriture. Pourquoi faire ?... Certains TLPsiens m’ont fait savoir qu’ils appréciaient ces contributions.



Tu en fais partie, on dirait ? Tant mieux !



Toi tu t’es arrêtée (c’est à Lé Clone que je cause : je ne me souviens pas de ton sexe – pardon pour la formulation ! mais tu es une fille, il me semble... d’où l’accord) sur Céline. Je commence à comprendre pourquoi. Je crois.



Tu veux sans doute qu’on mette sur la table les sujets suivants : Antisémitisme, Racisme, Pacifisme, Ethique, Conscience, Pessimisme, Cynisme, Collaboration, Solitude, Humanisme et j’en passe... n’est-ce pas ? Tu veux évoquer le cas Céline ?... Tu as raison !



Il vaut mieux pour tout le monde discuter de tout cela par écrit, à distance... Parce que, face à face, c’est preque impossible, crois-en ma petite expérience !



A ce que je peux lire, Amos Oz m’a tout l’air de quelqu’un de bien. D’un subtil provocateur intelligent. Tant mieux pour tout le monde.



Tu as peut-être remarqué, de ton côté, que je comptais Louis-Ferdinand Céline parmi mes chouchous ?



Aussi je vais te dire – rapidement – pourquoi : 1) C’est un immense écrivain comique, y compris dans ses sordidissimes pamphlets : le phénomène, évidemment, est exceptionnel, ex-tra-or-di-nai-re : les textes en question (par lui interdits, et non par la censure) sont... à vomir de rire, si je puis me permettre cette expression... et moi, bah, j’en connais pas beaucoup des écrivains qui soient en même temps des philosophes-artistes de génie et des comiques... Diogène de Sinope... et pis c’est tout... ; 2) Cet homme, contrairement à ce qu’on croit, contrairement à ce que lui-même disait de lui, cet homme, dis-je, était un humaniste... au sens « hypersensible »... médecin des pauvres... très pauvre lui-même... créateur d’un médicament contre les règles douloureuses... 3) J’ai envie de faire une pause pipi... 4) Voilà, je reviens... Je relis... Voilà, voilà... Céline, qui est, certes, un menteur de première classe, a/aurait écrit ses pamphlets antisémites... par pacifisme ! Evidemment, nous, en 2008, on ne peut pas comprendre un truc pareil ! Mais rappelons-nous que Céline était un Poilu de 14, blessé à l’ennemi, converti au pacifisme absolu suite à cette boucherie... Oui, je crois qu’il était vraiment pacifiste... au moins autant qu’il était hygiéniste, antisémite et raciste... Comme beaucoup de gens à l’époque, comme beaucoup de Poilus rescapés, il a été victime de la propagande selon laquelle « les Juifs souhaitaient une nouvelle grande guerre »... et il s’y est opposé de toutes ses forces !... Son père était antisémite... Beaucoup de gens, à l’époque, étaient antisémites... C’était « facile » de l’être... Et c’est difficile, aujourd’hui, de se figurer cette période, les idées d’alors, etc. 5) Vers 1945, Céline aurait confié à Lucette Almansor, son épouse : l’horreur de l’extermination... qu’il avait pourtant réclamée haut et fort, quelques années plus tôt (sans y croire, apparemment)... La réalité dépassait le cauchemar... « Je me suis trompé », a-t-il dit ? Je crois que c’est ce qu’il a dit à Lucette, mais je n’en suis pas sûr... Oui, ses mots à lui avaient contribué à l’émergence de l’Enfer sur terre... Oui, ses mots rigolos... avaient tué ! Cet homme si intelligent fut le plus bête, le plus con de son époque... Cet homme si sensible fut... inhumain... Cet homme si drôle, si doux, si délicat !... Ce prophète de malheur avait permis l’avènement de ses propres chimerdes !... 6) J’abrège : La liste des salauds qui ont procuré du bonheur à l’humanité est infinie ; la liste des fumiers qui nous ont offert – nous offrent encore – de la Beauté, cette liste, en effet, n’est pas close...



J’ai été long... Je ne suis même pas sûr que c’est de ça que tu voulais causer, chère Lé Clone...



Je finis – pour l’instant – sur une citation : « Des immatures jugent les errements de Céline sans se rendre compte que l’oeuvre de Céline, grâce à ces errements, contient un savoir existentiel qui, s’ils le comprenaient, pourrait les rendre plus adultes. Car le pouvoir de la culture réside là : il rachète l’horreur en la transsubstantiant en savoir existentiel. »



Milan Kundera, in Les Testaments trahis, Gallimard, 1993, p. 273.



PS n°1 : Houellebecq exècre Céline... du moins, c’est ce qu’il dit !



PS n°2 : Les Pessimistes sont plus favorables à l’humanité que les Optimistes... du moins, c’est ce que je crois !

#11 Lé Clone

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Posté 29 juillet 2008 - 08:17

Bon, il fait moins chaud et mes chagrins divers ont refroidi. Reprenons.



Au départ, si je me souviens bien, j'ai posté des citations sur le thème de l'écriture. Pourquoi faire ?... Certains TLPsiens m'ont fait savoir qu'ils appréciaient ces contributions.



Tu en fais partie, on dirait ? Tant mieux !



Toi tu t'es arrêtée (c'est à Lé Clone que je cause : je ne me souviens pas de ton sexe – pardon pour la formulation ! mais tu es une fille, il me semble... d'où l'accord) sur Céline. Je commence à comprendre pourquoi. Je crois.



Tu veux sans doute qu'on mette sur la table les sujets suivants : Antisémitisme, Racisme, Pacifisme, Ethique, Conscience, Pessimisme, Cynisme, Collaboration, Solitude, Humanisme et j'en passe... n'est-ce pas ? Tu veux évoquer le cas Céline ?... Tu as raison !



Il vaut mieux pour tout le monde discuter de tout cela par écrit, à distance... Parce que, face à face, c'est preque impossible, crois-en ma petite expérience !



A ce que je peux lire, Amos Oz m'a tout l'air de quelqu'un de bien. D'un subtil provocateur intelligent. Tant mieux pour tout le monde.



Tu as peut-être remarqué, de ton côté, que je comptais Louis-Ferdinand Céline parmi mes chouchous ?



Aussi je vais te dire – rapidement – pourquoi : 1) C'est un immense écrivain comique, y compris dans ses sordidissimes pamphlets : le phénomène, évidemment, est exceptionnel, ex-tra-or-di-nai-re : les textes en question (par lui interdits, et non par la censure) sont... à vomir de rire, si je puis me permettre cette expression... et moi, bah, j'en connais pas beaucoup des écrivains qui soient en même temps des philosophes-artistes de génie et des comiques... Diogène de Sinope... et pis c'est tout... ; 2) Cet homme, contrairement à ce qu'on croit, contrairement à ce que lui-même disait de lui, cet homme, dis-je, était un humaniste... au sens « hypersensible »... médecin des pauvres... très pauvre lui-même... créateur d'un médicament contre les règles douloureuses... 3) J'ai envie de faire une pause pipi... 4) Voilà, je reviens... Je relis... Voilà, voilà... Céline, qui est, certes, un menteur de première classe, a/aurait écrit ses pamphlets antisémites... par pacifisme ! Evidemment, nous, en 2008, on ne peut pas comprendre un truc pareil ! Mais rappelons-nous que Céline était un Poilu de 14, blessé à l'ennemi, converti au pacifisme absolu suite à cette boucherie... Oui, je crois qu'il était vraiment pacifiste... au moins autant qu'il était hygiéniste, antisémite et raciste... Comme beaucoup de gens à l'époque, comme beaucoup de Poilus rescapés, il a été victime de la propagande selon laquelle « les Juifs souhaitaient une nouvelle grande guerre »... et il s'y est opposé de toutes ses forces !... Son père était antisémite... Beaucoup de gens, à l'époque, étaient antisémites... C'était « facile » de l'être... Et c'est difficile, aujourd'hui, de se figurer cette période, les idées d'alors, etc. 5) Vers 1945, Céline aurait confié à Lucette Almansor, son épouse : l'horreur de l'extermination... qu'il avait pourtant réclamée haut et fort, quelques années plus tôt (sans y croire, apparemment)... La réalité dépassait le cauchemar... « Je me suis trompé », a-t-il dit ? Je crois que c'est ce qu'il a dit à Lucette, mais je n'en suis pas sûr... Oui, ses mots à lui avaient contribué à l'émergence de l'Enfer sur terre... Oui, ses mots rigolos... avaient tué ! Cet homme si intelligent fut le plus bête, le plus con de son époque... Cet homme si sensible fut... inhumain... Cet homme si drôle, si doux, si délicat !... Ce prophète de malheur avait permis l'avènement de ses propres chimerdes !... 6) J'abrège : La liste des salauds qui ont procuré du bonheur à l'humanité est infinie ; la liste des fumiers qui nous ont offert – nous offrent encore – de la Beauté, cette liste, en effet, n'est pas close...



J'ai été long... Je ne suis même pas sûr que c'est de ça que tu voulais causer, chère Lé Clone...



Je finis – pour l'instant – sur une citation : « Des immatures jugent les errements de Céline sans se rendre compte que l'oeuvre de Céline, grâce à ces errements, contient un savoir existentiel qui, s'ils le comprenaient, pourrait les rendre plus adultes. Car le pouvoir de la culture réside là : il rachète l'horreur en la transsubstantiant en savoir existentiel. »



Milan Kundera, in Les Testaments trahis, Gallimard, 1993, p. 273.



PS n°1 : Houellebecq exècre Céline... du moins, c'est ce qu'il dit !



PS n°2 : Les Pessimistes sont plus favorables à l'humanité que les Optimistes... du moins, c'est ce que je crois !



Ok, merci.

Non, je ne cherchais pas particulièrement à détailler le " cas Céline ", son antisémitisme, racisme etc. Ce qui m'intéressait essentiellement était, disons globalement, le paradoxe. Le paradoxe du langage, des citations et des faits. Que vaut l'écrire ? D'un côté nous avons un Céline presque plaintif nous mettant en garde contre les mots et le " malheur " (lui qui ne manqua pas d'user de mots qui " tuent "…) et, d'un autre côté, nous avons Amos Oz (qui aurait pu être une cible pour Céline), prix de la Paix, membre fondateur de " La paix maintenant " (paix avec les Palestiniens et restitution des territoires occupés etc.) qui parle de " langue impure ". Impure ? ! Je comprends l'idée d'Amos Oz mais sa formulation me dérange. Elle me fait trop penser à " race impure ". Là, simplement, cependant, s'arrête ma comparaison.

Je ne crois pas Amos Oz provocateur. Il a le verbe libre. Il a des convictions qu'il défend avec beaucoup d'intégrité morale. C'est un pessimiste.

Je te laisse tes mots et ta passion pour Céline. Nul ne conteste qu'il ait eu du talent mais le talent n'autorise pas tout. Le talent n'autorise pas de participer, d'une manière quelconque, à un génocide. De le réclamer. Un " humaniste ", dis-tu ? ! Nous n'avons pas la même conception de l'Humanité !

Transcender l'horreur en l'écrivant, certainement. Mais y participer ce n'est plus de la transcendance.
Dans le cas évoqué, il ne s'agit pas de culture (littérature) mais d'Histoire (faits) ; de barbarie.

.

#12 .ds.

.ds.

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Posté 29 juillet 2008 - 08:24

Je me permets une réponse rapide, d'une part pour saluer Lé Clone, ainsi que Povoite, et tous les auteurs, lecteurs, etc. de TLP, et d'autre part dire, que l'échange devient intéressant. En l'état actuel des choses, je n'ai pas ce soir, cette capacité de réflexion qui me pousse à venir répondre, mais je le ferai certainement dans les jours à venir, afin de pouvoir également échanger mes pensées sur le sujet.

Bonne soirée.

#13 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 30 juillet 2008 - 03:57

PS n°2 : Les Pessimistes sont plus favorables à l'humanité que les Optimistes... du moins, c'est ce que je crois !


Il serait facile de démont®er cela et son exact contraire. Je crains fort qu'on ne puisse jamais généraliser et porter de tels préjugés. Mais puisque nous sommes, pour quelques mots encore, sur Amos Oz, voici ce qu'il écrivait très poétiquement à propos du pessimisme et de l'optimisme * :

" Je crois que les gens sont nés pour jouer avec le feu, que nous le faisons tous, mais que nous nous brûlons. Nous essayons de panser nos plaies, et nous nous aventurons au-dehors une fois encore, pour nous consumer des pieds à la tête. Il s'agit du tragique dilemme entre le feu et les cendres. Le feu est presque intolérable — trop chaud, trop dévorant, il est merveilleux, mais dangereux. Les cendres sont grises, ennuyeuses, monotones, assez pour vous conduire au désespoir. Je pousse l'un de mes personnages à découvrir que s'il est impossible de vivre avec l'un ou l'autre, on peut, du fond des cendres, désirer ardemment le feu. Et, du cœur des flammes, tendre vers les cendres. Nous désirons deux choses simples, la paix et l'excitation. Seulement nous ne pouvons les acquérir ensemble. La littérature est le seul lieu où elles se rencontrent. "

* Les deux morts de ma grand-mère




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#14 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 30 juillet 2008 - 08:47

Lé Clone,



Tu ne souhaitais pas causer de Céline, j’ai fait erreur. Tu m’en vois désolé.



De plus, j’ai cru qu’Amos Oz en faisait exprès de parler d’ « impur »... par provoc’ ! Je suis décidément un imbécile...



« Le talent n'autorise pas tout. » écris-tu : cette phrase, je n’arrête pas de la lire en ce moment ! C’est dingue, ça ! Il faut dire qu’elle est juste, aussi !



Le problème, dans le cas de Céline, c’est qu’on ne parle plus du tout de talent mais de génie... Or, j’ai déjà écrit tout ce que j’avais à écrire sur le génie (page de présentation de mon blog). Je ne souhaite pas ici me répéter.



Céline fut le complice d’un génocide. Qu’on le veuille ou non.



Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous complices de génocides.



On peut lui reprocher ce qu’on veut, à la condition de ne pas s’exclure.



Un " humaniste ", parfaitement, et je peux le prouver. Et je l’ai déjà fait plus haut, si ça se trouve... Et je n’ai pas l’habitude de me payer de mots !


A propos du Pessimisme : « Il serait facile de démont®er cela et son exact contraire. » Je ne suis pas d’accord. Pas d’accord du tout. Et ennuyé que tu reprennes mes formules dans ton argumentation...



A propos de la dernière citation d’Oz : Je me retrouve à 100% dans ce qu’il écrit !!! Oui, je désire la paix et l’excitation, et j’en souffre !!!



Merci Lé Clone, sincèrement, pour tout cela... Maintenant, pour moi, Céline, c’est du passé... J’ai un mal fou à me détacher de lui, mais il va le falloir !... J’ai eu souvent cette discussion. Jamais elle ne fut aussi riche qu’ici. Merci encor, vraiment !



Mais il faut que j’avance...



Je te souhaite une excellente journée,



Amicalement,



Povoite.

#15 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 30 juillet 2008 - 03:58

Céline humaniste ? pas ?...




Voyons voir... Quelques éléments par moi grapillés...



1) chez Robert :



Humaniste, (n. m.) :



1) Lettré qui a une connaissance approfondie des langues et littératures grecques, latines. (cf. lettrés de la Renaissance qui se consacrèrent à l’étude des écrivains antiques...)

2) Partisan de l’humanisme philosophique.





2) chez Wikipédia



« L'humanisme implique un engagement à la recherche de la vérité et de la moralité par l'intermédiaire des moyens humains en solidarité avec l'humanité. En mettant l'accent sur la capacité d'auto-détermination, l'humanisme rejette la validité des justifications transcendantes, comme une dépendance à l'égard de la croyance sans raison, du surnaturel, ou de textes présentés comme d'origine divine. Les humanistes supportent une morale universelle fondée sur la communauté de la condition humaine, suggérant ainsi que des solutions humaines aux problèmes sociaux et culturels ne doivent pas être égoïstes.



(...) L'humanisme pratique ou moral consist[e] à s'imposer, vis-à-vis de tout être humain, des devoirs et des interdits éthiques : ne pas tuer, ne pas torturer, ne pas opprimer, ne pas asservir, ne pas violer, ne pas voler, ne pas humilier…»





Analysons les termes essentiels...

Commençons avec Robert (c’est Povoite qui cause) :



1) Si l’on ne peut pas dire que Céline était un lettré... alors qui doit-on appeller ainsi ? Même si, c’est vrai, Céline n’était sans doute pas aussi cultivé qu’il le faisait croire... L’étude des écrivains antiques ?... Céline s’identifiait à Pline l’Ancien ; il dédia L’Ecole des Cadavres à Julien l’Apostat... Oh ! je dis ça comme ça me vient... Je ne fais pas ici une étude... exhaustive ! Mais bon, avant de « se reconnaître », il faut, je crois, connaître... Céline connaissait Pline l’Ancien... Julien l’Apostat... et d’autres Anciens évidemment ! Céline était un passionné d’Histoire !... Il avait une excellente connaissance de la Renaissance... En ce sens, oui, on peut dire qu’il était un « humaniste »... (Ouh ! Ouh ! Povoite joue sur les mots !... C’est normal, Povoite est un povoite !)



2) Partisan de l’humanisme philosophique ?... là, j’avoue, ça se corse ! Mais qu’est-ce que c’est que ce machin-là ?... Jetons un coup d’oeil à Wikipédia... « Engagement à la recherche de la vérité et de la moralité par l'intermédiaire des moyens humains en solidarité avec l'humanité » ?... Bien... Recherche de la vérité ? Qu’en pense l’intéressé ?



« La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi. »



Céline identifie la vérité à la souffrance. A la mort.

Quand on lit l’intégralité de son oeuvre, on ne peut plus rien faire d’autre qu’être en accord avec la conclusion suivante : Céline a voué sa vie à la recherche de la vérité !



« Engagement à la recherche de la vérité et de la moralité... » ?



Zut !... Qu’est-ce que c’est que ça encore la « moralité » ? On dirait que c’est synonyme de « conscience » ?... Plus ou moins ?... Si l’on se fraye un chemin à la hache, à la tronçonneuse voire, dans les dictionnaires, la « moralité », c’est une manière d’honnêteté, de probité... (Ouh ! Ouh ! Povoite n’y va pas par quatre chemins ! Il abrège ! Il simplifie ! Oui, mais Povoite ne va quand même pas y passer l’après-midi !)... Quelle meilleure preuve de son honnêteté que son franc-parler ?... Céline a toujours appelé un chat « un chat » ! A l’instar de Diogène de Sinope, je pense que la moralité gît dans le cynisme... pas celui contemporain à toutes les sauces, je cause pas, moi, du cynisme frelaté détourné avili d’aujourd’hui ! Je parle du cynisme philosophique ! En ce sens, oui, Céline était moral, honnête...



« En solidarité avec l'humanité » ?... Un écrivain n’est-il pas, de fait, solidaire de l’humanité à laquelle il offre les plus beaux fruits de son imagination ? Un médecin n’est-il pas, de fait, solidaire de l’humanité qu’il prétend, sinon guérir, au moins soulager ? Un médecin des pauvres, à plus forte raison ? Un médecin des pauvres sans le sou ?... Céline était tout ça à la fois !



« En mettant l'accent sur la capacité d'auto-détermination, l'humanisme rejette la validité des justifications transcendantes, etc. » ?... Céline, cela va de soi, ne croyait pas au paradis !



« Communauté de la condition humaine » ?... C’est notamment parce qu’il croyait à l’existence de cette communauté qu’il était raciste ; ainsi, cette réflexion « à vomir de rire » déjà postée par moi, un jour, en commentaire à un poème de Gallaumar-le-Brésilien (Rio de Janeiro) :



"Ce qui est important, c'est ce qu'on ne voit pas, c'est le facteur qui trousse la bonne. Il y a un tas de choses qu'on ne voit pas. Par exemple, le mélange des races, on est en train de devenir des Brésiliens. Eh bien, personne ne s'en rend compte."

in Cahiers Céline 2 (interview), p.185.

« On est en train de devenir des Brésiliens » n’implique-t-il pas une telle croyance ?...



« S'imposer, vis-à-vis de tout être humain, des devoirs et des interdits éthiques : ne pas tuer, ne pas torturer, ne pas opprimer, ne pas asservir, ne pas violer, ne pas voler, ne pas humilier… » ?... Alors... « Ne pas tuer » ?... J’ai bien voulu, versant autant que possible de l’eau de mon vin, accepter jusqu’ici, chère Lé Clone, ton « les mots tuent »... Mais je dois t’avouer que j’ai toujours trouvé cette expression douteuse... Sauf dans le cas, bien sûr, d’un ordre militaire comme : « Feu ! »... et encore... Ce n’est pas le mot « feu » qui transperce la poitrine du fusillé ! C’est la balle, nom de dieuse ! Il faudrait réviser Magritte ! (« Ceci n’est pas une pipe ! », nom d’une pipe !)... Céline – champ d’honneur mis à part – n’a jamais tué personne... à ce que je sache ! « Ne pas torturer, opprimer, asservir, violer, voler » ?... Céline n’était pas un bon médecin : il a pu, je veux bien le concéder, torturer des patients qu’il souhaitait soulager... ça arrive ! « Opprimer, asservir » ?... Pour faire cela, il faut disposer d’hommes de main... C’est difficile d’opprimer du monde quand on est seul, non ?... Or, cet homme aimait trop la liberté pour venir donner des ordres pareils !... Et à qui ? Pour asservir qui ? Cela le ferait plutôt rire qu’on pense qu’il fut un oppresseur ! « Ne pas humilier » ?... Ok, Céline, par son génie écrasant, a certainement humilié tous les écrivains de sa génération ! hihi ! Ok, Céline a humilié du monde ! A commencer par son éditeur Gaston Galimmard, qu’il traitait mal ! hihi ! par courrier !... mais c’était tellement drôle... C’est tellement rigolo !!! Peut-on pas lui pardonner ce péché ? Ne dit-on pas « Errare humanum est (et non « Errare human est » comme dit quelque part Vercingétorix l’Anglolatin, hihi !), diabolicum perseverare » ? Oui, ça aussi je te l’accorde : Céline a passé son temps à humilier tout le monde ! Il n’a cessé de le faire... de façon diabolique ! hihi ! Céline doit être le Diable ! hoho !... C’est vrai qu’il était malheureux... Avec Charlie Parker, Céline fut peut-être « le plus malheureux de la terre »...



Amicalement,



Povoite !



Humanisme, humanité... En guise de conclusion :



« L’Homme il est humain à peu près autant que la poule vole. Quand elle prend un coup dur dans le pot, quand une auto la fait valser, elle s’enlève bien jusqu’au toit, mais elle repique tout de suite dans la bourbe, rebecqueter la fiente. C’est sa nature, son ambition. »



In Mea Culpa.

#16 Lé Clone

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Posté 30 juillet 2008 - 08:54

Je vais commencer par répondre à ce qui m'interpelle le plus.
J'ai du mal à laisser dire sans nuances :

Qu'on le veuille ou non, nous sommes tous complices de génocides.
On peut lui reprocher ce qu'on veut, à la condition de ne pas s'exclure.


Comment faire entendre sa voix dans le combat contre l'injustice et la barbarie ? Comment désarmer les bourreaux ? Peut-on demander à chacun de porter tout le poids du monde ? Que peut faire l'homme seul ? La complicité implique une participation volontaire et/ou active. Nous sommes bien obligés de considérer qu'il existe des voix qui portent et d'autres qui resteront à jamais muettes ou inaudibles. La passivité par le silence, la peur, l'impuissance, la méconnaissance, l'irresponsabilité, le manque de charisme ou notoriété, etc. peut être regrettable, critiquable, blâmable, compréhensible ou incompréhensible… mais il est inconsidéré de mettre sous le même " chef d'inculpation " initiateurs, participants ou témoins d'un génocide. La plus grande complicité, peut-être la seule véritable, est celle du politique. Par manque de volonté ou d'éthique ; quand les Etats réagissent à l'intolérable en fonction de leurs intérêts économiques ou géostratégiques propres (façon d'parler !) au lieu de se préoccuper des Droits Humains.

Pour revenir au cadre de la littérature, celle-ci est un puissant moyen pour faire entendre sa voix : mener une certaine forme de résistance ou, au contraire, comme un Céline, donner des armes supplémentaires aux bourreaux ! Il s'agit bien d'un choix volontaire, n'est-ce pas ? La littérature, la poésie, l'art en général, permettent de résister mais ils ne peuvent, à eux seuls, transformer le monde ou changer le cours de l'Histoire.



...

J'essaierai de répondre sur l'humanisme lorsque j'aurai un peu plus de temps.



#17 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 30 juillet 2008 - 10:06

J'ai écrit et posté ici un petit texte (que je retoucherai un jour) il y a un mois environ intitulé "Kif" (sous-titré guérilla) dans lequel j'évoque (notamment) la mort industrielle des animaux (je sais qu'il est formellement interdit de comparer les massacres des animaux et ceux des humains, mais bon... je n'ai toujours pas compris pourquoi... alors, je continue de le faire... !) ;

Cette mort industrielle, nous en sommes les complices actifs en mangeant du jambon blanc, par exemple... Mais tu es peut-être végétarienne ?

Et les poussins vivants dans les broyeurs ? (fabrique des oeufs)... Mais tu es peut-être végétalienne ?

Etc.

Tu trouves peut-être cela ridicule, mais plus ça va, plus je me dis que nous sommes sans doute les complices actifs d'horreurs, d'atrocités inouïes... A NOTRE INSU !!! SANS LE SAVOIR !!!

"Comme un Céline, donner des armes supplémentaires aux bourreaux !" écris-tu ?

Mais, quand il l'a fait, il n'était encor ni question de "bourreaux", ni encor moins de "génocide" !

Anachronisme !

Bonsoir, chère épistolière,

Povoite.

#18 Lé Clone

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Posté 31 juillet 2008 - 05:34

J'ai écrit et posté ici un petit texte (que je retoucherai un jour) il y a un mois environ intitulé "Kif" (sous-titré guérilla) dans lequel j'évoque (notamment) la mort industrielle des animaux (je sais qu'il est formellement interdit de comparer les massacres des animaux et ceux des humains, mais bon... je n'ai toujours pas compris pourquoi... alors, je continue de le faire... !) ;

Cette mort industrielle, nous en sommes les complices actifs en mangeant du jambon blanc, par exemple... Mais tu es peut-être végétarienne ?

Et les poussins vivants dans les broyeurs ? (fabrique des oeufs)... Mais tu es peut-être végétalienne ?

Etc.

Tu trouves peut-être cela ridicule, mais plus ça va, plus je me dis que nous sommes sans doute les complices actifs d'horreurs, d'atrocités inouïes... A NOTRE INSU !!! SANS LE SAVOIR !!!

"Comme un Céline, donner des armes supplémentaires aux bourreaux !" écris-tu ?

Mais, quand il l'a fait, il n'était encor ni question de "bourreaux", ni encor moins de "génocide" !

Anachronisme !

Bonsoir, chère épistolière,

Povoite.


C'est léger, navrant, de comparer l'élevage en batterie, les mauvais traitements faits aux animaux, à l'abattage industriel des hommes. Ce n'est pas plus sérieux d'excuser l'antisémitisme de Céline sous le prétexte superfétatoire – et qui plus est complètement erroné -, d'un " Mais, quand il l'a fait, il n'était encor ni question de "bourreaux", ni encor moins de "génocide" ! ". Car, selon toi, l'horreur, l'intolérable, la barbarie ne commenceraient qu'avec l'acte lui-même ? La pensée n'anticiperait l'acte ? Paroles et mots ne seraient que jolies vocalises ou innocents dessins ? Je crois davantage aux desseins de la parole, des mots.

Globalement, moralité et vérité ne sont que ce que l'on veut considérer comme telles.

Pour répondre à ton commentaire échevelé sur l'humanisme, je vais citer mon ami Théo Klein. Cela résume assez bien, je crois, les différents liens de causalités dans l'humanisme : " […] l'humanisme, cette tendance à voir dans l'homme le maître de sa destinée. "


.

#19 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 31 juillet 2008 - 11:16

Bonjour Lé Clone,



« C'est léger, navrant, de comparer l'élevage en batterie, les mauvais traitements faits aux animaux, à l'abattage industriel des hommes. » Tu as peut-être remarqué, Votre Honneur, que je m’attendais à cette objection ? Mais pourquoi, bon sang, cette comparaison serait-elle « légère, navrante » ? S’il te plaît ?… Sé-ri-eu-se-ment ?!!!… C’est très décevant ce que tu me réponds là !… Tu ne fais que répéter ce que tout le monde aime à rabâcher, pour s’en convaincre, probablement… Mais les hommes sont des animaux comme les autres ! (Et, pour une fois, ce n’est pas un jeu de mots !)



S’il te plaît, d’avance, épargne-moi la liste des vertus spécifiquement humaines ! Cette liste n’est plus du tout à jour ! C’est comme tous ces gens qui croient qu’on voit vraiment la muraille de Chine, quand on se promène sur la Lune…



L’homme, Dieu sait pourquoi peut-être, demeure intimement persuadé qu’il est le vrai roi des animaux, le Dieu unique des animaux… A l’échelle inhumaine de l’univers cette prétention est… dérisoire, s’il en est ! pathétique et pas qu’un peu ! Je pense que l’homme s’est forgé cette conviction le jour obscur où, ses yeux d’homme-singe plantés dans les yeux du tigre, il est passé, un javelot dans une main, une torche dans l’autre, de proie à chasseur… C’est à pleurer de rire… Ainsi, tu n’avais pas remarqué que notre modernité est l’héritage du nazisme ?



Moi je prévois d’écrire des poèmes sur le génocide des tomates ; des poèmes sur la souffrance du plastique au travail ; des poèmes sur le piétinement atroce des graviers ; des poèmes, des poèmes…



Au fait, je n’excuse pas l’antisémitisme de Céline : Je n’ai rien à excuser à personne, moi ! Je ne distribue pas les bons points ni les blâmes, moi !… A fortiori à des morts, c’est-à-dire à des gens qui ont vécu à une époque que je suis, je le sais, hélas, parfaitement incapable de comprendre !



Pour conclure, je pense que tu es très sûre de toi… Tu ne doutes de rien !



Je peux donner moi aussi cette impression (tu vois, je prévois d’ici ton objection), mais je te jure que j’ai cessé de m’accrocher aux idées. Je change d’avis tous les jours, non pas parce que je suis une girouette inconséquente, mais parce que j’ai appris – merci Montaigne ! Nietzsche ! Cioran ! Céline ! merci les amis ! – que « le pire ennemi de la vérité, ce n’est pas le mensonge, ce sont les convictions » (Nietzsche).



Amicalement, vraiment amicalement,



Povoite.



Et puis, pendant qu’on y est : « Che non men che saper, dubbiar m’aggrada »… « Car non moins que savoir, douter m’est agréable. » (Dante, Enfer, XI, 93). Bonne journée à toi.





#20 Lé Clone

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Posté 31 juillet 2008 - 01:15

Bonjour Lé Clone,



« C'est léger, navrant, de comparer l'élevage en batterie, les mauvais traitements faits aux animaux, à l'abattage industriel des hommes. » Tu as peut-être remarqué, Votre Honneur, que je m'attendais à cette objection ? Mais pourquoi, bon sang, cette comparaison serait-elle « légère, navrante » ? S'il te plaît ?… Sé-ri-eu-se-ment ?!!!… C'est très décevant ce que tu me réponds là !… Tu ne fais que répéter ce que tout le monde aime à rabâcher, pour s'en convaincre, probablement… Mais les hommes sont des animaux comme les autres ! (Et, pour une fois, ce n'est pas un jeu de mots !)



S'il te plaît, d'avance, épargne-moi la liste des vertus spécifiquement humaines ! Cette liste n'est plus du tout à jour ! C'est comme tous ces gens qui croient qu'on voit vraiment la muraille de Chine, quand on se promène sur la Lune…



L'homme, Dieu sait pourquoi peut-être, demeure intimement persuadé qu'il est le vrai roi des animaux, le Dieu unique des animaux… A l'échelle inhumaine de l'univers cette prétention est… dérisoire, s'il en est ! pathétique et pas qu'un peu ! Je pense que l'homme s'est forgé cette conviction le jour obscur où, ses yeux d'homme-singe plantés dans les yeux du tigre, il est passé, un javelot dans une main, une torche dans l'autre, de proie à chasseur… C'est à pleurer de rire… Ainsi, tu n'avais pas remarqué que notre modernité est l'héritage du nazisme ?



Moi je prévois d'écrire des poèmes sur le génocide des tomates ; des poèmes sur la souffrance du plastique au travail ; des poèmes sur le piétinement atroce des graviers ; des poèmes, des poèmes…



Au fait, je n'excuse pas l'antisémitisme de Céline : Je n'ai rien à excuser à personne, moi ! Je ne distribue pas les bons points ni les blâmes, moi !… A fortiori à des morts, c'est-à-dire à des gens qui ont vécu à une époque que je suis, je le sais, hélas, parfaitement incapable de comprendre !



Pour conclure, je pense que tu es très sûre de toi… Tu ne doutes de rien !



Je peux donner moi aussi cette impression (tu vois, je prévois d'ici ton objection), mais je te jure que j'ai cessé de m'accrocher aux idées. Je change d'avis tous les jours, non pas parce que je suis une girouette inconséquente, mais parce que j'ai appris – merci Montaigne ! Nietzsche ! Cioran ! Céline ! merci les amis ! – que « le pire ennemi de la vérité, ce n'est pas le mensonge, ce sont les convictions » (Nietzsche).



Amicalement, vraiment amicalement,



Povoite.



Et puis, pendant qu'on y est : « Che non men che saper, dubbiar m'aggrada »… « Car non moins que savoir, douter m'est agréable. » (Dante, Enfer, XI, 93). Bonne journée à toi.



On va vite passer sur le doute et l'assurance car le sujet n'est ni toi ni moi : " Pour conclure, je pense que tu es très sûre de toi… Tu ne doutes de rien ! ". Tu as dû remarquer le nombre important de questions dans mes développements, je ne pense pas que ce soit la manifestation de certitudes bien établies mais la démonstration d'un long questionnement. Certes, il y a de la conviction dans certains de mes propos mais je ne vais tout de même pas m'excuser de réfléchir et défendre ce à quoi je crois. En ceci, ou par ailleurs, je ne vois pas l'intérêt d'un " Votre Honneur " si ce n'est de biaiser le débat d'idées, le mettre sur un plan personnel ironique. Il n'y a rien de personnel, il y a des idées. Mon " objection " n'est vis-à-vis de toi, elle est vis-à-vis des idées. Elle restera vis-à-vis des idées. Pas davantage, je n'ai pas à te décevoir ou pas : cela ne change rien au débat d'idées. Le fait de répéter ce que tout le monde dit - paraît-il - ne retire ou n'ajoute rien à la problématique, voire à la valeur des arguments. Je me sais assez intègre pour parler en fonction de ce que je crois foncièrement. Et non pas en fonction d'une unanimité, majorité ou je ne sais quel opportunisme ou séduction. Et ne va pas confondre " convictions " et " certitudes ". — La conviction, entre autres, que l'abattage des poulets, veaux, vaches, cochons n'a rien à voir avec un génocide ! Que j'épouse la majorité de l'opinion ou que je m'en écarte radicalement, cela ne change et ne changera jamais l'horreur d'un génocide… par définition humain.

.

#21 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 31 juillet 2008 - 01:26

Tu perds ton sang-froid, Lé Clone !

Oui, tu aimes farcir tes textes de questions... que tu assènes, je trouve !

Je ne biaise ni ne baise rien ni personne : l'humour, c'est ce que j'aime chez Céline, c'est parce qu'il est D'ABORD un écrivain comique que je le qualifie d'humaniste... On ne dit pas assez que Céline est un écrivain COMIQUE... Personne ne le lit plus de toutes façons...

La conviction, entre autres, que l'abattage des poulets, veaux, vaches, cochons n'a rien à voir avec un génocide !

Sois honnête : ai-je parlé de génocide à propos des animaux ? Je sais trop bien que ce mot est sulfureux !

Aussi bien, j'aurais sans doute pu le faire !

Cette conversation, on dirait, commence à t'agacer ? Finissons, si tu veux ?

#22 Lé Clone

Lé Clone

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Posté 31 juillet 2008 - 02:22

Tu perds ton sang-froid, Lé Clone !

Oui, tu aimes farcir tes textes de questions... que tu assènes, je trouve !

Je ne biaise ni ne baise rien ni personne : l'humour, c'est ce que j'aime chez Céline, c'est parce qu'il est D'ABORD un écrivain comique que je le qualifie d'humaniste... On ne dit pas assez que Céline est un écrivain COMIQUE... Personne ne le lit plus de toutes façons...

— La conviction, entre autres, que l'abattage des poulets, veaux, vaches, cochons n'a rien à voir avec un génocide !

Sois honnête : ai-je parlé de génocide à propos des animaux ? Je sais trop bien que ce mot est sulfureux !

Aussi bien, j'aurais sans doute pu le faire !

Cette conversation, on dirait, commence à t'agacer ? Finissons, si tu veux ?



Je répondais " sé-ri-eu-se-ment ". Agacée, sang-froid perdu ? Pas particulièrement, non. C'est seulement ton interprétation exclamative. L'écran ne le dit pas mais mon ton est calme. Ma voix claire. Ma parole suspendue. A quoi ? Je ne sais pas. Envie de poursuivre ? Pas particulièrement, non plus. A moins que de nouveaux éléments m'interpellent suffisamment pour que je rogne sur un emploi du temps chargé. Humour ? Chacun dans son domaine, chacun le sien. Je n'ai, personnellement, dans l'enfilade de nos commentaires, pas rencontré d'éléments à rire — Flûte, voici que j'assène à nouveau des questions. —

.

#23 Erika_Edmond

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Posté 31 juillet 2008 - 03:30

Céline était pas un humaniste. Ou pas.


ça vous dérangerait vraiment de penser à un auteur sans le ranger dans vos jolies boites pleines de chiures de mouches, de penser qu'une oeuvre comme celle de Céline ne se réduit pas aux polémiques maintes fois abordées sur ses opinions politiques, de penser qu'une telle oeuvre, comme celle d'un Brasillach, se lit et ne se détourne pas, qu'on n'en dissocit pas les bons des mauvais penchants, dans une pure visée manichéenne de base, qu'il est, enfin, possible d'aimer sans justifier d'un accord aveugle, d'aimer jusque dans l'immonde, et que tout écrivain y descend de toute manière, et qu'à prétendre l'homme un ange sans vices c'est justement ainsi qu'on en arrive aux pensées les plus dangeureuses pour l'humanité ?


Allez, retournez faire de la conversation de comptoir sur des sujets qui le méritent, mais pas sur ça.


Ah, et Povoite, arrête d'enfiler des gants qui sont trop fins pour toi. Quand on a tes moignons, ça ne sert qu'à les déformer.

#24 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 31 juillet 2008 - 03:35

Toi je te conseille sérieusement la même chose qu'aux cloportes qui s'autorisent avec moi la méchanceté

1) Arrête de lire ce que je poste

2) Ne viens pas m'emmerder avec tes sarcasmes boutonneux...

Et j'ajoute :

3) Toi tu fais vraiment pas le poids madame

#25 Lé Clone

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Posté 31 juillet 2008 - 07:13

Céline était pas un humaniste. Ou pas.


ça vous dérangerait vraiment de penser à un auteur sans le ranger dans vos jolies boites pleines de chiures de mouches, de penser qu'une oeuvre comme celle de Céline ne se réduit pas aux polémiques maintes fois abordées sur ses opinions politiques, de penser qu'une telle oeuvre, comme celle d'un Brasillach, se lit et ne se détourne pas, qu'on n'en dissocit pas les bons des mauvais penchants, dans une pure visée manichéenne de base, qu'il est, enfin, possible d'aimer sans justifier d'un accord aveugle, d'aimer jusque dans l'immonde, et que tout écrivain y descend de toute manière, et qu'à prétendre l'homme un ange sans vices c'est justement ainsi qu'on en arrive aux pensées les plus dangeureuses pour l'humanité ?


Allez, retournez faire de la conversation de comptoir sur des sujets qui le méritent, mais pas sur ça.


Ah, et Povoite, arrête d'enfiler des gants qui sont trop fins pour toi. Quand on a tes moignons, ça ne sert qu'à les déformer.



" la conversation de comptoir ", " …des sujets qui le méritent " ? Ah ! pardon ! Je ne savais pas qu'il existait sur tlp des conversations de salon et d'autres de comptoir. Je ne savais pas qu'il y avait des sujets méritants et puis les autres. Avoir une opinion sur un point précis, essayer de l'exposer, n'est pas " ranger un auteur dans une petite boite ". Tu as raison de dire que l'œuvre de Céline ne se réduit pas à son antisémitisme etc. (personne n'a soutenu le contraire, refais une lecture attentive) mais le sujet traité n'était pas l'œuvre de Céline ! Je ne crois pas que nous ayons prétendu, à un quelconque moment, ni l'un ni l'autre malgré nos approches différentes, que nous traitions de l'oeuvre de Céline. Je ne crois pas non plus avoir prétendu l'homme " un ange sans vices ". Alors, change de ton. Toi qui es si doué, fais-nous donc une conversation de salon et expose-moi tes pensées qui ne soient pas " dangeureuses pour l'humanité " (sic). Cela peut toujours servir. Je te lirai avec attention, pour peu que tu sortes du registre de tes cours et de l'agressivité.


.







Et j'ajoute :

3) Toi tu fais vraiment pas le poids madame


Tu m'en vois honorée.

#26 J.G. Mads

J.G. Mads

    J.G. Mads

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Posté 31 juillet 2008 - 07:30

Hey c'était pas pour toi Lé Clone ! c'était pour l'autre !

C'est bien ce que tu as compris, n'est-ce pas ?

(oui, sous-entendu : toi Lé tu fais le poids !)

#27 Lé Clone

Lé Clone

    Tlpsien +++

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Posté 31 juillet 2008 - 07:55

Oui, Povoite, j'ai cru que tu t'adressais à moi par le biais du " madame " vu ta réponse scindée et sachant la fameuse Erika être en réalité un mec. Que je fasse ou pas le poids n'a aucune importance — l'important n'est que l'échange d'idées — mais ce que j'avais, à tort donc, pris pour de l'agressivité soudaine de ta part coupait court à une envie quelconque de discuter davantage. Excuses.

#28 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 31 juillet 2008 - 09:16

Oh là là !

Les malentendus sur internet ! Moi je ne savais pas qu'Erika est un mec !

Ma réponse était scindée parce que la première partie, j'avais déjà eu l'occaze de l'envoyer à un autre merdouilleux qui m'avait agressé ! A Erika (dont j'avais lu un texte), j'ajoutais qu'elle ne faisait pas le poids...

Sache que je n'agresse JAMAIS en premier (c'est ma seule règle) ; toujours en vengeance !

Excuses.

Povoite.