Dans vos deux bouches vagabondes
vos langues tendres se mêlaient
membres liés de soie blonde
au ciel de mon lit, vous voyais
Vos langues tendres se mêlaient
vos corps en ondes successives
au ciel de mon lit, vous voyais
le feu de vos ombres lascives
Vos corps en ondes successives
s'épousant de secrets ravis
le feu de vos ombres lascives
brûlait mon regard plein d'envies
S'épousant de secrets ravis
vos doigts en ouvrant leurs coffrets
brûlait mon regard plein d'envie
et mon ventre dur vous offrais
Vos doigts en ouvrant leurs coffrets
huilaient l'intime mécanisme
et mon ventre dur vous offrais
à voir un chemin, un isthme
Huilaient l'intime mécanisme
vos langues tendres s'y mêlaient
à voir un chemin, un isthme
mon corps tout entier en râlait
Vos langues tendres s'y mêlaient
et se posaient vos yeux rieurs
mon corps tout entier en râlait
ébloui par vos deux senteurs
Et se posaient vos yeux rieurs,
vos bouches sur vos seins tendus
ebloui par vos deux senteurs
je contemplais vos peaux mordues
Vos bouches sur vos seins tendus
vos mains en douce exploration
je contemplais vos peaux mordues
je vis mon vit en éruption
Vos mains en douce exploration
et vos deux langues en coups de sondes
je vis mon vit en éruption
dans vos deux bouches vagabondes...
**********
La Vue
#1
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 08:04
#2
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Posté 28 juillet 2008 - 08:14
Vous maîtrisez vraiment le pantoum à la perfection : pas une anicroche. Et quel érotisme ! Je me demande même pourquoi l'appeler la vue, tant la sensualité est complète. Sans doute pour rappeler sans cesse le point de départ et le point de vue.
En tout cas, merci. Je discutais à l'instant de faiblesse, et d'à quel point j'aimerais être éclaboussé de classe. Eh bien voilà , j'ai été exaucé. Rah, Pascal avait raison, il y a un Dieu quelque part.
#3
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 08:24
Rah je suis étourdi d'admiration !
Vous maîtrisez vraiment le pantoum à la perfection : pas une anicroche. Et quel érotisme ! Je me demande même pourquoi l'appeler la vue, tant la sensualité est complète. Sans doute pour rappeler sans cesse le point de départ et le point de vue.
En tout cas, merci. Je discutais à l'instant de faiblesse, et d'à quel point j'aimerais être éclaboussé de classe. Eh bien voilà , j'ai été exaucé. Rah, Pascal avait raison, il y a un Dieu quelque part.
Mon cher Noctis,
Venant de vous un tel compliment me touche profondément. Je dirai même que son excès m'effraie quelque peu. Je me souviens de l'esclave portant la couronne de laurier pendant le triomphe de César et ne cessant de lui répéter:
memento mori , memento mori !!
Souviens toi que tu es mortel...
Mais je vous remercie. Très sincèrement.
#4
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Posté 28 juillet 2008 - 08:51
Ce pantoum est empreint de délicatesse, charme, légèreté, douce mais chaude sensualité ....
Comme dit Noctis, tout y est, on se demande avec quoi tu vas nous éblouir pour les pantoums des autres sens !
mais je te fais confiance...
#5
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 08:54
Ah quel délice ...la poèsie érotique n'a plus de secret pour toi !
Ce pantoum est empreint de délicatesse, charme, légèreté, douce mais chaude sensualité ....
Comme dit Noctis, tout y est, on se demande avec quoi tu vas nous éblouir pour les pantoums des autres sens !
mais je te fais confiance...
Ravi que tu aies apprécié cette rêverie sensuelle mon doux nuage... Mais ne me fais pas monter la pression pour les quatre autres pantoums à venir
#6
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Posté 28 juillet 2008 - 09:21
Merci encore
Domie
#7
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Posté 28 juillet 2008 - 09:26
va devenir un classique de la franche déconnade.vos corps en ondes successives
#8
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 09:34
Bonjour Apocope,
Je rejoins le commentaire de Noctis, quelle maîtrise !
C'est un réel plaisir que de te lire
l'amour donne des ailes à ta plume
aux contours immaculés voluptueux
Amicalement
Merci Eadenil
Donner du plaisir à lire est ma première ambition.
je ne sais que rajouter après ces commentaires, un sublime n'est point trop.
Merci encore
Domie
Merci à toi, surtout.
Pantoum qui met de bonne humeur en début de journée :va devenir un classique de la franche déconnade.
Dans le genre, tu me dépasses allègrement, pour ce que j'ai pu lire de toi
...Merci de ton sympathique passage.
#9
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Without face
Posté 28 juillet 2008 - 09:40
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
C.B.
Merci d'avoir tel talent, Margod
#10
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Tlpsien +++
Posté 28 juillet 2008 - 09:43
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#11
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 09:48
plus de mots disponibles ! Sauf ceux-ci: votre pantoum vaut ceci:
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
C.B.
Merci d'avoir tel talent, Margod
Voilà un judicieux choix qui me remet à ma place et me laisse contempler le chemin qu'il me reste à parcourir avant d'atteindre ne serait ce que les premiers contreforts de cet Himalaya là ...
Merci de ton passage Margod.
Merci Apo, de cette merveille, éblouissement à mes yeux ravis, bravo, amitiés cher Apo et bonne journée.. laireveuse
Merci de ton passage laireveuse, ravi que tu sois touchée...
#12
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Without face
Posté 28 juillet 2008 - 10:32
Voilà un judicieux choix qui me remet à ma place et me laisse contempler le chemin qu'il me reste à parcourir avant d'atteindre ne serait ce que les premiers contreforts de cet Himalaya là ...
Merci de ton passage Margod.
Ce n'est pourtant pas ce que je constate ! A moins que tu ne veuilles surpasser la perfetion ce qui ferait de toi un prétentieux
#13
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 10:40
Si j'arrive au camp de base, je serai déjà content...Ce n'est pourtant pas ce que je constate ! A moins que tu ne veuilles surpasser la perfetion ce qui ferait de toi un prétentieux
#14
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Posté 28 juillet 2008 - 10:50
Je lisais un commentaire du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne très intéressant sur la relation entre le professeur Lindenbrock et Axel, son neveu. C'est une relation presque symbolique du travail du pédagogue : au départ contact froid, puis complicité et enfin lorsque l'élève a dépassé le maître, le maître s'efface (Lidenbrock meurt) : le pédagogue n'existe-t-il pas uniquement pour enseigner ?Ce n'est pourtant pas ce que je constate ! A moins que tu ne veuilles surpasser la perfetion ce qui ferait de toi un prétentieux
Il courant de dire qu'il est normal et nécessaire de dépasser le maître.
Toutefois, dépasser Baudelaire... Nous n'en sommes pas là . Comparez la puissance évocatrice, le choix calculé des mots, la maîtrise du rythme et de tous les paramètres de la poésie. Et surtout l'impact ! (on ne ressort jamais indemne de Baudelaire)
#15
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Without face
Posté 28 juillet 2008 - 11:09
Je lisais un commentaire du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne très intéressant sur la relation entre le professeur Lindenbrock et Axel, son neveu. C'est une relation presque symbolique du travail du pédagogue : au départ contact froid, puis complicité et enfin lorsque l'élève a dépassé le maître, le maître s'efface (Lidenbrock meurt) : le pédagogue n'existe-t-il pas uniquement pour enseigner ?
Il courant de dire qu'il est normal et nécessaire de dépasser le maître.
Toutefois, dépasser Baudelaire... Nous n'en sommes pas là . Comparez la puissance évocatrice, le choix calculé des mots, la maîtrise du rythme et de tous les paramètres de la poésie. Et surtout l'impact ! (on ne ressort jamais indemne de Baudelaire)
Fichtrement vrai !
#16
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 12:29
Fichtrement vrai !
Je confirme.
La problématique est œdipienne. Il faut symboliquement tuer le père . Pour oser. Quitte à être moins bon, et l'assumer. C'est ce que nous faisons tous ici... quelque part. Enfin surtout nous, les hommes je crois.
#17
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Posté 28 juillet 2008 - 01:59
Tout y est : l'érotisme, la belle progression lente, forte et lancinante ainsi que l'émotion qu'elle procure.
J'attends déjà avec impatience tes autres pantoums.
En ce qui concerne les échanges à propos de Baudelaire, nous ne surpasserons sans doute jamais ce génie. Il est allé au bout de sa voie, au sommet. Nous devons inventer autre chose, en nous servant de certains de ses acquis, de certaines de ses découvertes et je crois qu'Apocope est sur une belle et intéressante route.
#18
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Posté 28 juillet 2008 - 02:06
Enfin surtout nous, les hommes je crois.
Oui je confirme aussi . Enfin je parle pour moi ^^
#19
Invité_Apocope_*
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Posté 28 juillet 2008 - 05:31
Je me joins au chœur, louant la beauté de ce pantoum.
Tout y est : l'érotisme, la belle progression lente, forte et lancinante ainsi que l'émotion qu'elle procure.
J'attends déjà avec impatience tes autres pantoums.
En ce qui concerne les échanges à propos de Baudelaire, nous ne surpasserons sans doute jamais ce génie. Il est allé au bout de sa voie, au sommet. Nous devons inventer autre chose, en nous servant de certains de ses acquis, de certaines de ses découvertes et je crois qu'Apocope est sur une belle et intéressante route.
Tracer son sillon propre. C'est la seule vérité. Il m'a fallu longtemps pour oser. C'est sans doute ce qui donne du poids à ce que j'écris, l'audace qui vient à la maturité, l'envie de progresser avec cette obsession maladive chez moi que la quête est plus importante que le Graal. Que le Graal, c'est la mort et la recherche, la vie. Que tant que je rechercherai, je serai vivant. L'inassouvissement de son propre travail comme raison de vivre et de continuer.
Et la poésie érotique a cette vertu de pouvoir s'adresser au sens du lecteur plus encore que n'importe quel autre genre. Et la voie secrète qui réalise ce miracle entre le lecteur et l'écrivant qui passe par les mots pour aller au cœur se trouve ici complétée, au sens de la plénitude, par l'éveil des sens. Plus que tous les autres, mes poèmes érotiques sont de véritables manifestes esthétiques de ce que je recherche dans l'écriture.
Oui je confirme aussi . Enfin je parle pour moi ^^
Les figures tutélaires et paternelles sont chez les hommes des statues du commandeur qu'il faut défier au risque des enfers. C'est un moteur qui reste je pense, encore culturellement très ancré dans l'imaginaire masculin. Encore qu'il y ait de somptueuses exceptions. On peut penser, par exemple, que l'œuvre d' Eugène Guillevic s'est bâtie toute entière sur la haine de la mère. Mais les mécanismes qui nous conduisent à l'écriture, tous ici, mériteraient sans doute d'être dévoilés, ne serait ce pour qu'on en découvre et la variété et la richesse.
#20
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Posté 29 juillet 2008 - 06:23
J'attends les suivants!
Epatée et enthousiaste
Clari
#21
Invité_Apocope_*
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- Invité
Posté 30 juillet 2008 - 10:21
Délicieux, délicat et... parfait quoi!
J'attends les suivants!
Epatée et enthousiaste
Clari
Merci de ta fidélité Clari.
