La vieille Miss Moore, inspirée, compte
les doigts recroquevillés, telles des serres avisées
en chasse de beaux vers irréguliers
A moins qu'elle ne batte la mesure
de l'aile noire de sa lourde cape,
la huppe de son tricorne de jais relevée,
prête à s'envoler pour d'autres cieux,
Cieux des albatros et oiseaux de Paradis
dont elle porte déjà quelques dignes insignes.
De sa collerette blanche, tel le condor, surgit son cou tendu,
puis son visage rond autour duquel s'enroule sa fine chevelure duveteuse d'harfang blanc.
Ses lèvres minces tristes et tombantes égrainent doucement quelque chant
De l'invisible qu'elle seule perçoit derrière ses paupières baissées,
et s'échappe un fabuleux bestiaire raffiné, dont elle est la gardienne,
Ibis sacré.