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Encore quelques mots...


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#1 Marygrange

Marygrange

    Tlpsien +++

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  • 553 messages

Posté 03 août 2008 - 01:26

Encore quelques mots à ces textes pesants et malhabiles que j'aurais dû finir de corriger et que j'ai laissés à l'abandon. Pour quoi dire ? Je n'en sais trop rien. Peut-être juste pour laisser errer encore mon cœur et occire ce mal qui m'étreint toujours.
Je ne veux rien te demander ni te faire la morale. J'espère que tu t'en rendras compte. Ce n'est qu'une ultime explication. C'est ma conclusion !
Je n'aime pas cette tendance qu'a mon cerveau de trop parler ou bien de se cabrer devant l'impromptu, ou l'exigence qu'ont les gens parfois à vous faire réagir ou prendre des décisions sur l'instant. Je n'aime pas que ma tête et mon cœur s'emballent et prennent brusquement ma main pour transcrire à l'encre le feu de leurs émois tumultueux. Mais on ne peut contrarier toujours la nature, comme trop souvent on le fait. L'important, c'est de prendre son temps et brouillonner le plus possible ses idées avant leur tournure finale et leur exposition au public. Tu ne peux pas savoir comme j'aime ces brouillons qui nous libèrent, même si les jets qui les suivent contrefont un tant soi peu leur produit. Et puis, parfois ces jets, il faut accepter de les déchirer sans que personne n'en prenne lecture…
Néanmoins, je sais que les mots écrits, plus que dits à la légère à un interlocuteur impatient, d'autant si on est en proie à une invalidante timidité qui vous fait balbutier des incongruités, peuvent peut-être arranger les choses plus que nuire. Ils vous apportent l'ordre nécessaire à vos pensées, du moins est-ce mon sentiment issu de ma propre expérience.
J'admets enfin que tu ne me parles ni ne m'estimes plus jamais. Et c'est normal. Peut-être apprécies-tu encore mon écriture et viens la lire où qu'elle soit en te taisant comme il se doit, comme je le ferais s'il s'avérait que tu t'exprimes à nouveau publiquement. Et en quoi cela serait gênant ? Cela ne nous engagerait à rien, nous resterons toujours les inconnus que nous sommes redevenus l'un pour l'autre. Ce serait ce genre de relations qui existent entre un romancier et ses lecteurs, rien d'autre. Et ce serait fort bien ainsi. Cela dit, aucun de nous n'oserait faire signer le livre de l'autre, le cas échéant, évidemment. Mais ce n'est pas grave. Rien n'est grave, si ce n'est la vie bien menée à son terme.
Je ne sais pas s'il a été bon pour nous que nous soyons entrés en amitié. Il est évident que je le regrette infiniment, car aucun n'aurait souffert des suites de ce qui nous est arrivé. Mais, mon livre, je l'aurais quand même écrit, car il aurait fallu que je règle ses comptes, un jour ou l'autre, à ce « Vilain Petit Canard » mal grandi que je suis. Mais je ne l'aurais pas fait, bien sûr, sous l'emprise de la déception de ta perte.
Malgré tout, grâce à cette histoire, peut-être je pourrai réaliser correctement mon existence. Je reçois encore d'autres coups à cause de ma marginalité, comme il m'est arrivé récemment. Mais tout cela ne peut que nourrir ma compréhension des choses et me mûrir enfin. Et je vous en suis à tous très reconnaissante.
Je ne m'aime pas. Mais il faut bien continuer à vivre et apprendre à se supporter soi-même, donc se donner les moyens de s'aimer un jour autant qu'on aime les autres, si l'amour est le soutien de la vie, davantage si on est seul. Ayons pitié de notre âme malheureuse et quelquefois en dérive ! Il le faut, tu sais. Il le faut…
Heureusement que parfois la solitude se brise à l'appel d'un ami, d'un parent, d'une connaissance de voisinage ou d'une activité. Heureusement que la culture est là, à notre portée, dans nos livres, nos musiques, nos balades sur Internet pour nous priver de l'ennui.
L'amour, comme l'amitié (c'est la même chose dans le fond), est à chaque coin de rue, chez soi, sur le bureau où l'on écrit. Il nous rappelle à la vie à chaque fois qu'on lève les yeux vers lui. Au fait, si cela peut apaiser tes inquiétudes à mon sujet, je connais depuis peu un homme. Déjà, nous sommes amis…

****


Je ne peux trop en dire par respect pour lui, mais je puis préciser que nous ne nous sommes pas connus sur Internet et que nos conditions de vie nous rapprochent. Il est à même donc de me comprendre, et moi lui, ce qui est fort soulageant pour tous les deux. De plus, c'est un homme très cultivé et intelligent et qui semble posséder un cœur généreux et très humain. Et il me parle si gentiment que j'en suis tout émue, même si j'ai l'impression de ne pas mériter ses égards.
Depuis mon retour de l'endroit où nous avons lié connaissance, il me téléphone régulièrement et moi je lui écris des lettres « classiques », ce qui m'enchante ! Cela dit, je maîtrise enfin mes engouements, mon envie de lui parler. J'attends patiemment ses nouvelles, et si elles tardent, je ne m'empresse pas de le recontacter. En cela, je pense avoir changé depuis deux ans. Si vraiment j'ai besoin de m'exprimer, je recours aux textes habituels, la poésie, la prose, mes brouillons, sans faire appel à un interlocuteur, sans lui mettre la pression, quoique parfois il m'arrive de conter mes peines encore à mes proches. Oh, je sais que ce n'est pas bien, et j'y remédierai à l'avenir. J'y compte bien ! Et nous avons encore une autre chose bien plaisante, mon ami et moi, c'est notre vouvoiement si poli, pas distant cependant, mais amical et sincère et qui n'empêche pas l'intimité. J'aime, même si un jour peut-être il virera au « tu »…
J'éprouve, pourtant, encore beaucoup de méfiance et de perplexité envers mes réactions. Vois-tu, je ne pleure plus notre amitié à toi et à moi, mais la rupture m'a renvoyé un reflet de moi si négatif ! J'ai pris conscience de combien ma demande d'affection était grande, combien mes complexes me dominaient, et combien cette reconnaissance de mes capacités, si quémandée auprès de toi et des autres, était excessive et ennuyeuse. Si tu lisais mon livre, peut-être comprendrais-tu l'importance de mon vécu et que c'est lui qui a brouillé mes relations avec toi et tous ceux qui n'ont pu, ou n'ont su, me juger. En tout cas, ce n'est pas une excuse, maintenant que je le sais, pour recommencer avec quelqu'un d'autre, qui que ce soit.
Oui, j'ai peur d'abuser encore des sentiments d'un homme même libre, même s'il s'intéresse à moi et m'estime.
Pourtant, comme tout le monde, j'ai aussi droit au bonheur, non ? Tu ne peux pas le nier.
J'existerai quand même, seule ou accompagnée par moments si c'est possible. J'aimerai comme cela me sera permis, et libre, si libre enfin de mes craintes, des préjugés, de mes appétences, et qui sait du regard des autres…
Ecrire arrivera-t-il à me libérer ? J'ose l'espérer après tout.
Merci de m'avoir fait involontairement comprendre toutes ces choses, toi.
Puis-je enfin mener à bien mes nouvelles amitiés…


Pour conclure, je veux te dire que, si je te rencontre dans la rue un jour, ne t'en fais donc pas, je changerai de trottoir ou détournerai la tête sur ton passage. Je crois que cela correspondrait à tes attentes, non ? En tout cas, je le comprends et l'accepte.
Mais sache que je te pardonne comme à tous ceux par qui j'ai souffert, et qu'un jour peut-être je me pardonnerai à moi-même. Je n'aurai pas ton propre pardon, mais tant pis.
Il faut maintenant apprendre à oublier ses souffrances et concevoir que l'on peut devenir quelqu'un d'à peu près bien peut-être. J'essayerai de laisser à ma mort, à ceux qui me seront encore proches, le souvenir d'avoir réalisé quand même quelque chose, de n'avoir pas vécu pour rien. Je ne veux pas que l'on se fasse des reproches à cause de moi. Que l'on fête plutôt mon départ au lieu de le pleurer ! Mais… j'espère que ce ne sera pas pour bientôt quand même. J'ai tant à entreprendre encore, tout !