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[jc-blondel]

AU MILIEU DE LA NUIT


Quand tout est apaisé, au milieu de la nuit
Au salon, le miroir nous offre cette image
De la femme écrivant sur le bord de son lit.
Sur des chemins secrets, elle part en voyage.

Elle aligne des mots pour en faire une histoire,
Sur le papier posé sur le bureau d’ivoire.
Elle fait son roman racontant ses envies,
En s’inventant parfois d’autres nouvelles vies.

Et son corps dévêtu recherche des plaisirs
Qu’elle n’a plus connu, perdu dans ses silences.
Elle a souffert longtemps de leurs longues absences
Pour s’endormir enfin dans de tendres soupirs.

La lueur des bougies sur le plafond dessine,
Dans sa froide blancheur un nouveau bal des ombres,
Où ses vieux cauchemars reviennent en nombre,
Pour venir la narguer quand le sommeil décline

Au milieu de la nuit une femme écrivait,
Elle alignait des mots pour en faire une histoire,
Et le papier jeté, gisait sur l’écritoire,
Où son roman d’un soir, dans le noir, s’étiolait.