
Le miroir de l'Homme
#1
Posté 27 mai 2007 - 10:20
Haine.
Je l'ai vu agir en SS,
Se croire fort quand il blesse.
Je l'ai entendu nier ses bassesses
Et vouloir cacher sa faiblesse.
Egoïsme.
Je l'ai vu rêver d'or,
Dire de ce métal qu'il l'adore.
Je l'ai entendu gémir dehors
En frissonnant quand il dort.
Fanatisme.
Je l'ai vu prier Dieu
En refusant d'ouvrir les yeux.
Je l'ai entendu tuer des non pieux
A toute heure, en tout lieu.
Abrutissement.
Je l'ai vu devant sa télévision
Ebloui par les images des émissions.
Je l'ai entendu donner ses convictions
En associant réalité et fictions.
Bêtise.
Je l'ai vu concevoir la Science
Puis agir en toute inconscience.
Je l'ai entendu répandre son ignorance
Ou bien masquer son indifférence.
Désenchantement.
Je l'ai vu dans la glace, c'est l'Homme.
Il a eu peur quand il a vu sa pomme.
Je l'ai entendu faire cette somme
Et gémir "non, moi je ne suis pas comme..."
#2
Posté 27 mai 2007 - 11:08
#3
Posté 27 mai 2007 - 11:09
#4
Posté 27 mai 2007 - 11:10
#5
Posté 28 mai 2007 - 12:32
Je pensais qu'il y avait un genre de pacte de non agression dans ces cas là ?
Merci de cette franchise en tout cas... Je me sens tout de suite bien accueilli.
Tous les gouts sont dans la nature, MC Solaar et Grand corps malade,
je ne pense qu'on puisse dire que c'est mal écrit, même si on apprécie pas.
Ou alors c'est être soit très talentueux, soit très arrogant.
Sinon, je ne cherche pas spécialement des compliments,
mais je rêverait d'une critique un peu plus argumentée.
Bonne continuation.
#6
Posté 28 mai 2007 - 05:42
Le miroir de l'Homme.
Haine.
Je l'ai vu agir en SS,
Se croire fort quand il blesse.
Je l'ai entendu nier ses bassesses
Et vouloir cacher sa faiblesse.
Egoïsme.
Je l'ai vu rêver d'or,
Dire de ce métal qu'il l'adore.
Je l'ai entendu gémir dehors
En frissonnant quand il dort.
Fanatisme.
Je l'ai vu prier Dieu
En refusant d'ouvrir les yeux.
Je l'ai entendu tuer des non pieux
A toute heure, en tout lieu.
Abrutissement.
Je l'ai vu devant sa télévision
Ebloui par les images des émissions.
Je l'ai entendu donner ses convictions
En associant réalité et fictions.
Bêtise.
Je l'ai vu concevoir la Science
Puis agir en toute inconscience.
Je l'ai entendu répandre son ignorance
Ou bien masquer son indifférence.
Désenchantement.
Je l'ai vu dans la glace, c'est l'Homme.
Il a eu peur quand il a vu sa pomme.
Je l'ai entendu faire cette somme
Et gémir "non, moi je ne suis pas comme..."
Bonjour chromatic,
Et welcome on board. Certes, ton texte est assez pauvre.
De mon point de vue, d'abord parce qu'il mélange un peu tout. Ramasser là la philosophie dudit penseur... c'est un peu, enfin... un peu : c'est neutraliser l'idée autant que l'émotion. La philosophe nécessitant, en gros, un raisonnement construit. La poésie étant, à mon sens, quelque chose de bien plus irrationnel, plus furtif, usant de procédés totalement différents du raisonnement.
Ensuite, le texte est comme il est, mais dans ton prochain, il sera interessant que les mots soient plus variés, moins convenus. La langue française en est si riche ! Pomme, somme et homme... télévisions, fiction, émissions... sincèrement ?
La tournure des phrases aussi... l'organisation, la variation de la place des mots. L'alternative...
Quant à la construction sur le "je l'ai vu" et le "je l'ai entendu" : ces mots-là sont forts pour toi. Tu as vu, tu as entendu. L'impact est sur toi. Or il serait généreux de nous en donner un peu aussi. Nous, on est gentils et on n'attend qu'une chose : lire des textes qui produisent un mouvement en nous.
Disons que mon impression générale est la suivante : tu prends des thèmes (de untel ou un autre, ça importe assez peu) et tu écris quatre vers qui riment sur ce thème.
Mais quelle idée est nouvelle, dans ton texte ? Où est la sève, l'inédit ? Quelle partie secrète de ton âme nous montres-tu ? Je vais te dire quelque chose qui, encore aujourd'hui, me fait beaucoup souffrir : "le poète se remarque au nombre de pages insignifiantes qu'il n'écrit pas". Mais c'est comme ça.
C'est ce que je comprends quand je lis le com de Baptiste (qui me semble assez juste, en effet). Faiblard s'oppose à solide... peut-être.
Voilà quelques idées. Qui n'engagent que moi.
Jaguar.
#7
Posté 29 mai 2007 - 09:06
Merci pour cette analyse très concrète qui va me permettre d'avancer.
Je te suis sur le fait que les champs lexicaux sont pauvres dans ce texte, tout comme le style en général.
Ceci dit, je ne pense pas qu'un poème doive forcément utiliser des mots recherchés, compliqués. L'émotion et la magie, cela peut se dire avec des mots d'enfants (comme l'a fait Prévert par exemple). Et puis, je dois t'avouer que je suis trés préoccupé par le message qu'il y a dans mes textes et donc trop jouer sur la forme, tue le sens (je ne souhaite pas faire des textes hermétiques et beaux). j'ai écris une fois cette devise "quand j'ai décidé d'écrire, ce n'était pas pour décrire, mais pour m'écrier."
Pour ce qui concerne l'enchainement de thèmes, j'avais imaginé un sens : l'homme (que je représente) liste tour à tour ses plus grands défauts, puis regarde les choses en face : je suis moi aussi un homme, donc je porte une part de responsabilité dans tous ces comportements (haine, fanatisme, bêtise, égoïsme, etc). Et la question qu'il y a derrière est philosophique: Que va devenir l'Humanité?
Pour ce qui est du manque d'émotion qui passe, là effectivement c'est un échec. J'avais cru faire passer l'idée que j'ai du mal à admettre mon statut d'homme avec tout ce qu'il implique de méchanceté. C'est vrai que ce n'est pas inédit, que je ne suis pas le premier à en parler, que je n'en parle pas le mieux et que je n'apporte rien de nouveau, mais je parle de ce qui me travaille, c'est tout.
Au passage, j'ai jetté un oeil sur deux ou trois de tes poèmes et c'est agréable à lire.
#8
Posté 29 mai 2007 - 06:13
Ceci dit, je ne pense pas qu'un poème doive forcément utiliser des mots recherchés, compliqués. L'émotion et la magie, cela peut se dire avec des mots d'enfants
Et la question qu'il y a derrière est philosophique: Que va devenir l'Humanité?
mais je parle de ce qui me travaille, c'est tout.
chromatic,
Je fais mon com de ton com de mon com. La première phrase que je cite, révèle une mésentente involontaire. Je ne dis pas que les mots doivent être recherchés ou compliqués ou longs ou autre. Je dis, que plus la palette est large et plus la subtile diversité apparaît. Plus on peut jouer. Plus on peut essayer de choses.
La question de la simplification extrême, je m'y frotte comme tout le monde. Epurer les textes un max... la question est permanente et si tu vas sur le forum de discussions, tu trouveras de longs échanges à ce sujet.
Seulement comme tu le dis, il faut de la magie.
Quant à la philosophie... et au fait que tu parles de ce qui te travaille (et nous le faisons tous), c'est épineux. Je trouve qu'un texte poétique peut suggérer la pensée, mais pas la décrire. Ni la commenter. Et encore, le sens d'un texte me parait même échapper au sens des mots. C'est au-delà du sens des mots.
Tu parles de ce qui te travaille... et si je peux me permettre de jouer sur les mots... il faut paintenant que tu écrives ce qui te travaille. C'est, sommes toutes, assez différents.
Jaguar.
#9
Posté 30 mai 2007 - 02:17
#10
Posté 30 mai 2007 - 10:56
Je constate avec étonnement et satisfaction, que tout le monde n'est pas la pour me tirer dessus...
Débarqué cette semaine sur ce forum, il m'a fait une drôle d'impression.
On y croise plutot du talent, il n'y a pas de poèmes en style SMS ou sans recherche aucune, mais en même temps, on dirait que beaucoups ici ont un côté très élitiste.
C'est un peu à qui détient la vérité poétique ancestrale, qui connait les lois naturelles de la belle écriture.
Le côté académique c'est très bien, mais à condition de le dépasser, ce n'est pas une fin en soi. Si l'on observe les poètes (je veux dire ce qui ont été reconnus comme tels par le passé), aucun n'a suivi le style en vogue, les règles et codes en vigueur. De l'eau a coulé sous les ponts depuis Ronsard et consorts. Si le sonnet classique a une certaine élégance, le rédiger en style de l'époque me parait anachronique...
L'important me paraît donc de trouver SON style.
Pour en revenir à ce que vous dites :
- F?lice : "Je trouve qu'un texte poétique peut suggérer la pensée, mais pas la décrire. Ni la commenter. "
Je ne suis pas d'accord avec ça, je lis en ce moment les fables de La Fontaine, c'est on ne peut plus poétique et c'est bourré de ce qu'on appelle des "morales" ou des "maximes".
- Carla : "si au passage le lecteur "voit" quelque chose, pas obligatoirement comme toi, mais une émotion, un mouvement (là je rejoins Felice), tant mieux."
Là par contre je suis d'accord. Voici une citation de Paul Valéry "le poète n'est pas celui qui est inspiré, mais celui qui inspire".
Bonne continuation et bonnes lectures.