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Frederic échoué sur les bancs socialisant


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2 réponses à ce sujet

#1 Jean-Marie Vidal

Jean-Marie Vidal

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Posté 28 août 2008 - 12:21







,,,,Frédéric, une dizaine de possibilités, à ce propos, dans un cadre dégradant, lorsque la pointe grasse de son crayon à papier finement taillée ne vînt à dessiner ce qui résume sans doute une vie,,,



Frédéric était certes un élève médiocre mais aux prédispositions rêveuses qui en faisait un cancre passablement doué pour les cours de législation. Il n’avait jamais entendu de sa vie parlé de philosophie slalomant entre les mots et les nuages passés par la fenêtre pour échapper à cette notion.





Le professeur prit une courte respiration, un instant avant que la pointe ne fasse sa funeste opération. En une sorte d’apogée de son éloquence professorale, il fit tinter dans le cerveau médiocre en tant normal de Frédéric, la phrase qui résumera la vie de son élève.



J’ai rencontré Frédéric dans un patio où il m’a raconté cette anecdote. Je la relate sans talent particulier usant seulement de mon droit de narrateur, avec, il faudra m’en excuser, les maladresses de l’ordre de la pensée.



L’absence de qualité littéraire de ce contre rendu sera pardonnée par les lapalissades de ces vies aux demeurant hors du commun.



Mais revenons en à notre Frédéric et son crayon finement taillé. Il n’écoute que bon gré mal gré le professeur, d’ailleurs de géographie. Il va dans un instant être saisi par une prise de conscience que son manque de vocabulaire ainsi qu’une propension aux élucubrations, littéralement « pensées élaborée la nuit », vont pousser, jusqu’à son dernier cri, dans les retranchements de la pensée.



Cette pensée qui va le prendre, dans notre patio un jour d’hivers, il me la conte comme un acte héroïque mais en bredouillant, en cherchant sous sa tignasse comment il a pu en arriver là – Et y être resté.



Le professeurs fit le tour de la classe de ses yeux devenus petits et brillants, et se décide enfin à dire : «… Alors, vous apprendrez à philosopher… » tandis que la pointe du crayon de Frédéric achève d’un trait son dessin.



Une plus ample histoire de notre dessinateur nous montrerait, d’ailleurs, à ce niveau du parcours de Frédéric que ce dessin était comme parfaitement anodin et sans intérêt.



Le fait est que Frédéric, alors sut, avec précision, qu’il avait littéralement, en dessinant, ce dernier trait, « Philosophé », sans savoir rien de ce que signifiait ce mot. Le fait est que le ciel aurait pu trembler, cela n’aurait pas fait d’autre effet sur Frédéric, qui n’avait jamais entendu d’autre signification du mot philosopher.



Permettez maintenant que je prenne un exemple en tant que malheureux entreprenant de divers fragments poëtiques qui tous sont demeurés vains. Bon nombre ceux qui conviendront avec moi que l’on passe toujours par le chemin par lequel on est passé. De même j’ai écrit en passant par les mots qui passaient à ma gauche vers un point que je ne devinais jamais sans y aller plus ou moins.



Mais ce qui m’apparaît singulier dans le cheminement de Frédéric ce n’est pas sa difficulté à bien s’exprimer mais malgré cela à quel point sa pensée avec le recul me paraît claire. A quel point, il était à cet endroit où aurait du se clore la pensée, là où elle se faisait.



Il aura donc voulu non passer par où il est passé mais se tenir là où il était faisant ce qu’il faisait. De ce pauvre mot qui a surnagé de son désarroi, il appelait « philosopher » le même acte de dessiner et de penser. Il avait saisit ne serait ce qu’une fois qu’il pouvait se créer comme être pensant en train de se faire.



Faut-il dire jusqu’à quel point son omnibulalion l’a mené aux confins de la déchéance ? Faut–il rajouter à ce qui est évident pour tous qu’on ne tient pas une telle vérité comme seul flambeau d’une vie ? Qu’il aurait mieux valut qu’il s’occupât de lui et des urgences matérielles que de le mener là, dans ce patio, avec moi-même aux aguets de quelques signes venus pour nous dire vous êtes dans le droit chemin contre tous, vous avez raison, nous venons vous relever de votre garde c’est à nous de porter la lumière dans le Monde ?



Frédéric lorsque je le vis faisait des erreurs en algèbre qu’un enfant aurait pu résoudre et en tirait des conclusions sur la perfection du monde dans des balbutiements qu’il me faut taire.



Certains, mettent tout une vie à comprendre ce que la vie attend d’eux et le trouve dans un trou fait pour eux dans la terre en suppliant les cieux. D’autres le cherchent dans les continents lointains ou les explorations dangereuses. D’autres mettent un point d’honneur à prendre des risques contre d’autres gens qui prennent les mêmes risques et finissent militaires. D’autres montent et descendent des hosties comme si c’était le signe de leurs propre élévation ou de la descente des grâces. Frédéric sut précisément mais sans avoir les mots pour jamais se l’expliquer que sa vie se passerait à philosopher.



Mais de même, moi qui ai couru la lande de l’imaginaire, qui me suis secoué la tignasse en vain, qui ai vaincu les dragons et les monstres marins, moi dont les bardes chantent les exploits, ne suis-je pas plus pitoyable d’une vie plus commune d’avoir voulu sauvé du désastre un amour misérable ?



Un long panégyrique des héros véritables de notre temps qui achètent les tubes des succés suaves contant leurs déroutes montrerait mieux que ce que je me propose : raconter combien sont pauvres en imaginations ceux que l’amour a laissé seul avec leur petit état d’âme dans un meublé à ruminer le temps passé. Ah on n’est pas original s’exclamait un assoiffé au terme d’une confession pour une âme sœur plus encline à refaire sa vie qu’à regretter le solitaire délaissé.



Mon amour chevaleresque aurait de quoi tirer des larmes si ce n’était comme Frédéric d’échouer lamentablement sa vie sur les rives socialisante des décrypteurs d’énigmes insolubles.



Je tiens pour évident que l’aventure de Frédéric est par certains égards plus fantastique, rejoignant mieux la philosophie de la vie des origines, que mon conte ébouriffant. Aussi avant de ne le quitter pour un temps terminons cette première partie par les bredouillements incultes de Frédéric avec son professeur.



Une longue période de temps se passa à tergiverser avec lui qui argua tout d’abord du fait que les professeurs de philosophies ne sont pas des philosophes. Frédéric hésitait de son faible dessin d’un abord si nul qu’il ne lui paraissait pas possible d’en faire mention et sans avoir les moyens langagiers d’argumenter du seul fait possible qu’il avait, bel et bien : philosophé - Il était prêt à en jurer devant une cours qu’il imaginait déjà contre lui.



Quant à moi je suis né en 1967, le jour de Pâques, au moment des cloches, à 12 heure 30. Je suis né, en cette vie, pour devenir fou et marquer de mon insignifiance le nombre considérable des êtres humains.



Ce jour de fête peut à bien des égards paraître une de ces coïncidences qui leurre le vulgaire. J’eus pour ma part l’absence de révélation pour signe de bien venue sur cette terre.



Tout commence après le baccalauréat que j’obtins comme j’aimais à le dire « Tout juste » avec pile 10 / 20.



J’avais depuis un an été déniaisé. J’usai de psychotropes légers pour penser et surtout parler plus vite que de normal. Je voulais changer de niveau de conscience pour, est-on naïf, devenir écrivain.





Abandonné par cette femme plus triste que méchante je noyais mes yeux de larmes rougies cherchant à satisfaire mes passions le plus rapidement possible. Et pour cela je me cuisis aux feux du Désir violent et de l’insatisfaction mêlée de jalousie.



Nick était un mutant des années 1989. Il avait une guitare des pastilles pour la toux codéiné, un vêtement turquoise en plein été et un psychiatre.





3 semaines plus tard j’entendais des voix . Cela commence par le sentiment que l’on parle de vous. Puis Nick sur une musique de Peter Hamill lance « LA VOIE ! » tambourine un rythme sur ses hanches et rageait un accord avec un majeur ironiquement dressé pour me signifier mes insuccès en matière amoureuses. Mais Nick, il me faudra 4 ans pour en être totalement sûr, n’y est pour rien. Ma personne seul, est, je le revendique, responsable de la chute qui allait s’augurer.





Cela dure 15 jours. 15 jours durant le temps duquel je ne dors pas, je fume, je chante en hurlant dans ma tête. La ville devient bleue. Je deviens alors réceptacle de Voix dont la première commence par une petite mélodie rythmique un balancement « écoutes comme ça balance, on dirait un petit jouet. » J’écoute poussant au maximum ma capacité d’acuité. Je « vois » Patricia la locataire du logement où nous faisons de la musique du matin au soir et où je m’initie. Puis j’entends la musique répéter « je t’aime je t’aime ».



Innocent de ce jeu nouveau voulant devenir hors pair dans l’art d’entendre en vue d’écrire je réponds « encore » .



La petite voix me répond « écoute écoute ». Il fait beau. Je suis capable de répondre à une terrasse entière d’un simple petit mouvement de l’index. Le monde entier m’aime.



Je sais que cet amour peut permettre de changer le Monde. Je lance intérieurement « je m’appelle Jean marie Vidal ! ». Une voix comme un coup de revolver répond « ça commence bien ».



L’année suivante, je reprends les études en philosophie à la faculté de Tours. Au bout d’une semaine, je reste à récupérer dans ma chambre à fumer et à dormir. Les quatre heures par jour où je veille se passe complètement dépressif à dormir ou bien à prendre des douches. J’essaie d’écrire mais tout est trop difficile . Aucun résultat n’est visible.



Une anecdote pourtant me revient : je suis avec mon ex, Nina, et son copain Patrice. Je me lance dans une analyse de la situation névrotique dans laquelle je suis et dans laquelle l’humanité est. « Elle serait… » j’hésite Nina m’encourage de la tête, visiblement tout le monde est fou. Mais nous n’avons pas pris de drogue. Je conclue en bredouillant que le monde est en contact. Patrice semble dire de la même manière que l’amour est la communauté des hommes et des femmes. Je regarde Nina et Patrice qui sourient bêtement. Je revois la douleur psychiatrique qui m’a cloué un an auparavant. Je m’écrie alors contre tout bon sens : « VOUS ÊTES DES… CRAPAUDS INFORMES !! »



Cela fait rire tout le monde et me soulage d’avoir été prêt de m’engager sans en avoir la force de nouveau dans une contagion de l’esprit tant l’inattendu de cette réponse à autant d’acuité mentale dans pareille situation semble prendre en défaut le bon sens qui aurait été de me jeter dans un monde fusionnel, la Grande Vérité de l’Amour.



Encore une fois J. M. aura été assez génial pour échapper à ses propres conclusions. Ce ne sera pas la dernière.





#2 Paname

Paname

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Posté 28 août 2008 - 05:42

Je lance intérieurement « je m’appelle Jean marie Vidal ! ». Une voix comme un coup de revolver répond « ça commence bien ».


Moi, j'ai rien dit !


Mais j'ai lu.
Jusqu'au bout.
Sérieux !

#3 Jean-Marie Vidal

Jean-Marie Vidal

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Posté 28 août 2008 - 05:49

Merci . JM chartres .