Cette nuit J’ai respiré, alanguie aux heures si lentes,
Ce parfum têtu et suave qui montait de mon jardin
Et j’ai entendu le vent chuinter et caresser les plantes
En affolant aussi branches et fines aiguilles du sapin
Le jour sur la ligne violacée du Vercors rayonnant
Naît peu à peu en éclaircissant la nuit chancelante
Et la voix du vent se dilate et devient si hurlante
Que l’on croirait entendre les pleurs d’un enfant
Je trottine pieds nus sur mon parquet blond ciré
Et vais à mon balcon regarder la voûte céleste
La constellation de la vierge, Vénus, Orion et Circé
Et mon âme légère, soudain, a des pensées agrestes
Je pense à mes roses couleur de flammes ardentes
Qui s’épanouissent doucement dans le petit matin,
Aux grains poudrés de pruine dorée de mes raisins,
Aux figues gorgées de miel et à la plus humble plante
Et pour elles j’implore du ciel la bienfaisante pluie
Qui viendra les gorger de vie et gonfler leurs fruits
Et rendra à cette terre assoiffée par l’ardeur estivale
Avec générosité, couleurs et saveurs en un festival

cette nuit
Débuté par ELYSE, sept. 24 2008 04:39
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