Il me faudra des couleurs vives
Du rouge sang du vert bouteille
De l’épaisseur et de l’odeur
Pour figurer cette colère
J’entacherai le bleu du ciel
J’en ferai un fleuve à noyer les mots creux
Un seuil à remplir de vents mauvais toutes embrasures
J’en garderai le noyau dur pour en faire un soleil
Jaune éclaté orange en feu et flammes pourpres
Pour faire de l’ombre à consommer, consumé
Con assumé c’est tout pareil
Je peindrai avec mes doigts des aveux
Dans tous les yeux que j’ai croisé
Dans mon dos une croix cible
Pour les remords des imbéciles
Une petite mort rien qu’à moi
Pour les couleurs qui vont avec
Et la douleur au dehors à sourdre luxure
De tous les pores et orifices
J’en oublierai la peur rouge violacée
Exsangue dans les mains fortes du désir de l’autre
J’en oublierai le vice vaste noir opaque
Qui claque les portes du droit au devenir
Pâle et translucide enfin
Cette mécanique à rejouer sans cesse
Cet air d’hier fuite en avant dans des bras de rien
J’en garderai l’ivresse et l’hypnotique
L’ivraie en liesse posée lÃ
A côté
Non plus dedans
Comme avant à l’intérieur délavait la couleur des mots.
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