J’irai surplomber tes chimères
Tout beau comme un sou neuf redonner de l’eau à tes terres
Et abattre, chevalier de ton empire, les chagrins qui te rossent.
Vastes océans de torture et vertes pâtures d’Ecosse
Où délicatement, se dérouleront tes parchemins de vie
Et où, comme un libraire trop seul, un trop grand érudit,
Avec ses tombeaux d’argile et ses émaux de cœur,
Je me demanderai : pouquoi si grand malheur ?
Je reconstituerai le puzzle de tes conquêtes
Un peu jaloux sans doute, mais studieux, esthète,
Muet comme une carpe, espiègle comme un gamin , comme un géant un peu saoul,
Ralliant à ma cause toutes les barbe à papas et pommes d’amour
Qui excitaient mes papilles d’enfant pour venir, à bout,
De tout, de toi, petit bout de femme tombée en chemin sous un ciel bien lourd…
A cause de ces salauds de cailloux trop bien polis, ces trous après ces bosses,
Ces ingénieux liserons noirs et ces rosiers emplis de pucerons
Envahisseurs destructeurs de partout, débarquant sur le poumon et débordant sur le [foie jusqu’à l’os !
Je répèterai nuit et jour à ton chevet et promis, sans failblir, toutes mes leçons,
Les poèmes endiablés, les colères passées
Les carnets de note brouillés, collés, déchirés,
Mais aujourd’hui , tu as le diable au corps ; c’est lui, qui,ce soir, va gagner
M’arrachant l’âme seule à laquelle jamais plus, je ne pourrai accoster…