L’homme protestait
ils lui ont dit de se taire
mais il a refusé
alors ils l’ont frappé
un peu plus tard
ils l’ont arrêté
absurdement
ils lui ont dit de parler
mais il s’est tu
il ne comprenait plus
eux frappaient toujours
pour faire un exemple
ils ont arraché
la langue du chêne voisin
pourtant il n’avait rien dit
sa bonne santé les injuriait
si vous passez par lÃ
son écorce vous le contera
avec ses impacts
vu qu’il n’a plus de langue
pendant ce temps
dans la clairière voisine
une bibliothèque flambe
les livres brûlent sans fin
comme l’histoire de l’homme
sans espoir
des livres flambent
l’homme aussi
le chêne sagement
saigne
sous l’ample tilleul des fous
ce n’est plus le simple qui dort
ni les enfants qui jouent
des soldats boivent et rient
avec sur les mains le sang du chêne
lui est lÃ
retenant à grand peine
les bourgeons
de sa langue neuve
car il parlera
l’imprécation mûrit
haute comme les flammes
d’une bibliothèque qui meurt
belle comme la plus grande colère
le plus beau poème

HISTOIRE DE L'HOMME
Débuté par l'aubergiste, juin 09 2007 02:59
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