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Trois Poèmes du Saule


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34 réponses à ce sujet

#1 Gardia

Gardia

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Posté 09 octobre 2008 - 10:02




Trois poèmes du Saule




I



Pas un mot, pas un vent… Rien, mon Saule, n'effeuille
Un si frêle miroir où déjà le jour meurt…
Mais entière et parfaite est la paix qui m'accueille,
Et mes pas semblent faits pour ces lieux sans rumeur.



Te voici, mon bel Arbre, et si doux je les veuille,
T'approcher de ces pas ne m'en fait pas moins peur :
Moire offerte à mes yeux par un ciel couleur feuille,
Trop d'espoir, trop d'amour peuple et hante mon cœur.



Qui ne sait, beau Miroir, que la vie est un leurre ?
Que la mort est légère à qui veut que tout meure ?
Les bois purs de tes bras sont d'un tendre cercueil…



Tu m'as dit bien souvent que tout vient à son heure ;
Mais du mal - mais du bien, je ne sais - que j'effleure
Pas un mot, pas un seul, qui défende le seuil.








II



Me voici devant toi… Découvrant mon histoire…
Me voici découvrant - mon regard dans le tien -
Quels chemins j'ai suivis en longeant l'onde noire,
Quels chemins jusqu'aux bords où la soif me retient…



Me voici devant toi... Libre à toi de m'en croire :
Tant d'amour est en moi que nulle eau n'y peut rien…
J'ai marché tout le jour dans l'espoir moins de boire
Que de perdre en tes bois maint chagrin toujours mien.



Mon pur Saule, aide-moi… Mon bel Arbre de gloire.
S'il est vrai que mon bien m'est trop grand pour le croire,
Mes chagrins sont d'un poids que trop d'ombre entretient :



Aide-moi, d'une branche, à franchir cette eau noire…
Terme pur des chemins dont mes pas font mémoire,
J'ai marché, tout le jour, sans espoir d'autre bien.








III



Ou bien Moire ou miroir… Ou mon Arbre aussi bien...
Plus d'un nom vous convient, composant l'or et l'ombre ;
Et plus d'un vous sait peindre, à la fois clair, et sombre,
Et soignant ou blessant plus d'un cœur - dont le mien...


Ou bien Moire ou miroir… Plus d'un nom vous convient ;
Plus d'un nom qui m'est cher - et mon Saule est du nombre...
Mais un seul, deviné dans vos yeux faits d'eau sombre
Est doré de moissons dont l'été ne sait rien.



Ou bien Moire, ou miroir, ou mon Arbre au besoin :
N'en crois donc point mon cœur m'être lourd à ce point
D'être sourd à ce nom, moi qui suis moins qu'une ombre ;


Mais au moins, d'un regard, donne-moi le moyen
De ne point me noyer dans l'émoi qui m'en vient...
Dans la chair de tes bois -
me voici moi qui sombre.

</SPAN>

#2 bernard1949

bernard1949

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Posté 10 octobre 2008 - 06:05




Trois poèmes du Saule




I



Pas un mot, pas un vent… Rien, mon Saule, n'effeuille
Un si frêle miroir où déjà le jour meurt…
Mais entière et parfaite est la paix qui m'accueille,
Et mes pas semblent faits pour ces lieux sans rumeur.

(
Me voici devant toi… Découvrant mon histoire…
Me voici découvrant - mon regard dans le tien -
Quels chemins j'ai suivis en longeant l'onde noire,
Quels chemins jusqu'aux bords où la soif me retient…



Me voici devant toi... Libre à toi de m'en croire :
Tant d'amour est en moi que nulle eau n'y peut rien…
J'ai marché tout le jour dans l'espoir moins de boire
Que de perdre en tes bois maint chagrin toujours mien.



Mon pur Saule, aide-moi… Mon bel Arbre de gloire.
S'il est vrai que mon bien m'est trop grand pour le croire,
Mes chagrins sont d'un poids que trop d'ombre entretient :



Aide-moi, d'une branche, à franchir cette eau noire…
Terme pur des chemins dont mes pas font mémoire,
J'ai marché, tout le jour, sans espoir d'autre bien.








III



Ou bien Moire ou miroir… Ou mon Arbre aussi bien...
Plus d'un nom vous convient, composant l'or et l'ombre ;
Et plus d'un vous sait peindre, à la fois clair, et sombre,
Et soignant ou blessant plus d'un cœur - dont le mien...


Ou bien Moire ou miroir… Plus d'un nom vous convient ;
Plus d'un nom qui m'est cher - et mon Saule est du nombre...
Mais un seul, deviné dans vos yeux faits d'eau sombre
Est doré de moissons dont l'été ne sait rien.



Ou bien Moire, ou miroir, ou mon Arbre au besoin :
N'en crois donc point mon cœur m'être lourd à ce point
D'être sourd à ce nom, moi qui suis moins qu'une ombre ;


Mais au moins, d'un regard, donne-moi le moyen
De ne point me noyer dans l'émoi qui m'en vient...
Dans la chair de tes bois -
me voici moi qui sombre.

</SPAN>

Quand j'étais enfant,les branches de saule me servaient à franchir les ruisseaux




L'arbre
Tout seul,
Que le berce l'été, que l'agite l'hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.

Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd'hui morts, les yeux
Des aïeules et des aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.
Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;
Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;
Il abritait leur sieste à l'heure de midi
Et son ombre fut douce
A ceux de leurs enfants qui s'aimèrent jadis.

Dès le matin, dans les villages,
D'après qu'il chante ou pleure, on augure du temps ;
Il est dans le secret des violents nuages
Et du soleil qui boude aux horizons latents ;
Il est tout le passé debout sur les champs tristes,
Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s'épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
- Lèvres folles et bras tordus -
Il jette un cri immensément tendu
Vers l'avenir.

Alors, avec des rais de pluie et de lumière,
Il frôle les bourgeons de ses feuilles premières,
Il contracte ses noeuds, il lisse ses rameaux ;
Il assaille le ciel, d'un front toujours plus haut ;
Il projette si loin ses poreuses racines
Qu'il épuise la mare et les terres voisines
Et que parfois il s'arrête, comme étonné
De son travail muet, profond et acharné.

Mais pour s'épanouir et régner dans sa force,
Ô les luttes qu'il lui fallut subir, l'hiver !
Glaives du vent à travers son écorce.
Cris d'ouragan, rages de l'air,
Givres pareils à quelque âpre limaille,
Toute la haine et toute la bataille,
Et les grêles de l'Est et les neiges du Nord,
Et le gel morne et blanc dont la dent mord,
jusqu'à l'aubier, l'ample écheveau des fibres,
Tout lui fut mal qui tord, douleur qui vibre,
Sans que jamais pourtant
Un seul instant
Se ralentît son énergie
A fermement vouloir que sa vie élargie
Fût plus belle, à chaque printemps.

En octobre, quand l'or triomphe en son feuillage,
Mes pas larges encore, quoique lourds et lassés,
Souvent ont dirigé leur long pèlerinage
Vers cet arbre d'automne et de vent traversé.
Comme un géant brasier de feuilles et de flammes,
Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu,
Il semblait habité par un million d'âmes
Qui doucement chantaient en son branchage creux.
J'allais vers lui les yeux emplis par la lumière,
Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu'au fond de la terre
D'après un mouvement énorme et surhumain ;
Et J'appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu'à mon coeur.

Alors, j'étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J'aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux,
La plaine immense et nue où les nuages passent ;
J'étais armé de fermeté contre le sort,
Mes bras auraient voulu tenir en eux l'espace ;

Mes muscles et mes nerfs rendaient léger mon corps
Et je criais : " La force est sainte.
Il faut que l'homme imprime son empreinte
Tranquillement, sur ses desseins hardis :
Elle est celle qui tient les clefs des paradis
Et dont le large poing en fait tourner les portes ".
Et je baisais le tronc noueux, éperdument,
Et quand le soir se détachait du firmament,
je me perdais, dans la campagne morte,
Marchant droit devant moi, vers n'importe où,
Avec des cris jaillis du fond de mon coeur fou.

(Emile Veraheren)




#3 claricorne

claricorne

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Posté 10 octobre 2008 - 10:23


Trois poèmes du Saule




I



Pas un mot, pas un vent… Rien, mon Saule, n'effeuille
Un si frêle miroir où déjà le jour meurt…
Mais entière et parfaite est la paix qui m'accueille,
Et mes pas semblent faits pour ces lieux sans rumeur.



Te voici, mon bel Arbre, et si doux je les veuille,
T'approcher de ces pas ne m'en fait pas moins peur :
Moire offerte à mes yeux par un ciel couleur feuille,
Trop d'espoir, trop d'amour peuple et hante mon cœur.



Qui ne sait, beau Miroir, que la vie est un leurre ?
Que la mort est légère à qui veut que tout meure ?
Les bois purs de tes bras sont d'un tendre cercueil…



Tu m'as dit bien souvent que tout vient à son heure ;
Mais du mal - mais du bien, je ne sais - que j'effleure
Pas un mot, pas un seul, qui défende le seuil.








II



Me voici devant toi… Découvrant mon histoire…
Me voici découvrant - mon regard dans le tien -
Quels chemins j'ai suivis en longeant l'onde noire,
Quels chemins jusqu'aux bords où la soif me retient…



Me voici devant toi... Libre à toi de m'en croire :
Tant d'amour est en moi que nulle eau n'y peut rien…
J'ai marché tout le jour dans l'espoir moins de boire
Que de perdre en tes bois maint chagrin toujours mien.



Mon pur Saule, aide-moi… Mon bel Arbre de gloire.
S'il est vrai que mon bien m'est trop grand pour le croire,
Mes chagrins sont d'un poids que trop d'ombre entretient :



Aide-moi, d'une branche, à franchir cette eau noire…
Terme pur des chemins dont mes pas font mémoire,
J'ai marché, tout le jour, sans espoir d'autre bien.








III



Ou bien Moire ou miroir… Ou mon Arbre aussi bien...
Plus d'un nom vous convient, composant l'or et l'ombre ;
Et plus d'un vous sait peindre, à la fois clair, et sombre,
Et soignant ou blessant plus d'un cœur - dont le mien...


Ou bien Moire ou miroir… Plus d'un nom vous convient ;
Plus d'un nom qui m'est cher - et mon Saule est du nombre...
Mais un seul, deviné dans vos yeux faits d'eau sombre
Est doré de moissons dont l'été ne sait rien.



Ou bien Moire, ou miroir, ou mon Arbre au besoin :
N'en crois donc point mon cœur m'être lourd à ce point
D'être sourd à ce nom, moi qui suis moins qu'une ombre ;


Mais au moins, d'un regard, donne-moi le moyen
De ne point me noyer dans l'émoi qui m'en vient...
Dans la chair de tes bois -
me voici moi qui sombre.

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Superbes sonnets Gardia.
J'aime les saules et les retrouve totalement dans ces textes et états d'âme...


#4 Gardia

Gardia

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Posté 11 octobre 2008 - 07:11

Quand j'étais enfant,les branches de saule me servaient à franchir les ruisseaux


Que tu m'offres pour commentaire tous ces beaux vers (que je découvre) et d'un tien compatriote en plus ! Merci de tout coeur !

Et cette simple phrase :

"Quand j'étais enfant, les branches de saule me servaient à franchir les ruisseaux" -

est-elle de toi ?
de Verhaeren ? Est-ce le titre du poème ?
Comme elle sonne ! elle chante toute seule


Superbes sonnets Gardia.
J'aime les saules et les retrouve totalement dans ces textes et états d'âme...

Image IPB merci Claire Licorne je suis touchée de ton sentiment
Regarde le dessin, même dépouillés les saules sont émouvants mais ils font un peu mal à prendre dans nos bras

#5 bernard1949

bernard1949

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Posté 11 octobre 2008 - 07:13

Que tu m'offres pour commentaire tous ces beaux vers (que je découvre) et d'un tien compatriote en plus ! Merci de tout coeur !

Et cette simple phrase :

"Quand j'étais enfant, les branches de saule me servaient à franchir les ruisseaux" -

est-elle de toi ?
de Verhaeren ? Est-ce le titre du poème ?
Comme elle sonne ! elle chante toute seule


Oui elle est de moi,Gardia,car c'est vrai,tes magnifiques poèmes me font retourner dans mon passé........

#6 Gardia

Gardia

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Posté 11 octobre 2008 - 07:46

Oui elle est de moi,Gardia,car c'est vrai,tes magnifiques poèmes me font retourner dans mon passé........

elle est d'une beauté vraie. un véritable vers, je la prononce à voix haute.
Je copierai dans un salon un extrait de Degas Danse Dessin de Valéry (un essai en prose) - toute une page en particulier, d'un texte qui lui aussi chante tout seul.
Tu me fais encore un très beau compliment, "les poèmes me font retourner dans mon passé"
Est-ce pour cela que les Grecs disent Mnémosyne - Mémoire - la mère des Muses ?
Le vers (du versus latin) retourne, renverse assurément la langue ordinaire. Il lui donne un relief, une profondeur de temps, une résonance aux antipodes de l'usage inconscient des échanges courants du langage. Mémoire du passé incluse
(Baudelaire j'y pense, définit le génie : l'enfance retrouvée à volonté ! Durant l'enfance les choses nous sont encore nouvelles, vierges, plus fraîches de perception, plus intenses - nous sommes moins abrutis par l'habitude. Nous sommes "neugierig" disent les Allemands, curieux, on peut traduire "avides de neuf, nouveaux-découvrants !" Que disent les Flamands ?
Perception naïve, ingénue, du génie de l'enfance !)

#7 bernard1949

bernard1949

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Posté 11 octobre 2008 - 08:17

elle est d'une beauté vraie. un véritable vers, je la prononce à voix haute.
Je copierai dans un salon un extrait de Degas Danse Dessin de Valéry (un essai en prose) - toute une page en particulier, d'un texte qui lui aussi chante tout seul.
Tu me fais encore un très beau compliment, "les poèmes me font retourner dans mon passé"
Est-ce pour cela que les Grecs disent Mnémosyne - Mémoire - la mère des Muses ?
Le vers (du versus latin) retourne, renverse assurément la langue ordinaire. Il lui donne un relief, une profondeur de temps, une résonance aux antipodes de l'usage inconscient des échanges courants du langage. Mémoire du passé incluse
(Baudelaire j'y pense, définit le génie : l'enfance retrouvée à volonté ! Durant l'enfance les choses nous sont encore nouvelles, vierges, plus fraîches de perception, plus intenses - nous sommes moins abrutis par l'habitude. Nous sommes "neugierig" disent les Allemands, curieux, on peut traduire "avides de neuf, nouveaux-découvrants !" Que disent les Flamands ?
Perception naïve, ingénue, du génie de l'enfance !)



Kinder herinnering(mémoire de l'enfant ou enfance.......)
Perception naive,je ne le pense pas car un enfant ne sait être naif dans ses pensés......

Je dirais plutôt que l'adulte lui est un grand naif qui pense qu'il sait tout,alors qu'il ne sait rien........

Je te renvoies pour cela au slam de "grand corps malade"le maître d'école........lui il est resté un enfant lucide qui parle aux enfants en sachant que eux...ils comprennent
Voir le Fichier : 07Piste7.wma

#8 Gardia

Gardia

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Posté 11 octobre 2008 - 08:42

Kinder herinnering(mémoire de l'enfant ou enfance.......)
Perception naive,je ne le pense pas car un enfant ne sait être naif dans ses pensés......

"Naïf n'est pas un défaut ! Naïf est tout au contraire la qualité de fraîcheur qui manque le plus souvent à l'esprit des adultes !" C'est textuellement ce qu'Olivier Messiaen a répondu au jeune Xénakis, qui avait été choqué parce que le Messiaen après avoir lu sa musique lui avait dit : Vous êtes un naïf
je file voir le grand malade Image IPB (j'espère que ce n'est pas contagieux) :mellow:

#9 bernard1949

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Posté 11 octobre 2008 - 08:58

"Naïf n'est pas un défaut ! Naïf est tout au contraire la qualité de fraîcheur qui manque le plus souvent à l'esprit des adultes !" C'est textuellement ce qu'Olivier Messiaen a répondu au jeune Xénakis, qui avait été choqué parce que le Messiaen après avoir lu sa musique lui avait dit : Vous êtes un naïf
je file voir le grand malade Image IPB (j'espère que ce n'est pas contagieux) :mellow:


Excuses moi Gardia,Naif à deux sens,un bon et un mauvais......

Vois tu je suis un grand naif,et vivre dans un certain monde n'est pas une sinécure pour un poète enfant........alors je préfère l'innocence car celle ci est imperméable à une certaine méchanceté humaine
Le naif lui,vit entres deux mondes ou il en fait son choix de sa naiveté ou pas........
Messian dans ses chants d'oiseau,était aussi un naif,car il se prenait tout comme moi pour un oiseau.
Moi via mes textes,lui dans la musique............mais là,dans le bons sens du terme......

Je peux être naif et méchant dans celle ci,
Je ne peux être innocent comme l'enfant avec la méchanceté.........

Un exemple???
Victorugueux est un naif méchant...........

Comme je sais que tu aimes la poésie,je t'offre ce poème qui n'est pas de Carême,contrairement a ce que l'on dit,mais dont on ne connait l'auteur,j'adore en tant que brabançon ce poème,peu importe qui l'a écrit........car le paysan brabancon était innocent du monde réel

Le paysan brabançon

C'est un homme simple et tranquille,
Un peu de douceur qui s'en va
vers les champs embrumés, là-bas,
Où trois grands arbres se profilent.

Sa bêche brille sur le ciel
Et cet éclair qui se balance
Sur une épaule bien vivante
Semble le rire du réel.

L'homme ne se demande rien.
Son coeur est net comme sa bêche,
Son pas est sûr, son front serein.
Il s'en va dans les hautes herbes

Et regarde tout simplement
Les arbres, le ciel et les champs
Sans même se douter que Dieu
Contemple avec les mêmes yeux
Les collines de son Brabant

#10 Gardia

Gardia

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Posté 12 octobre 2008 - 12:26

Excuses moi Gardia,Naif à deux sens,un bon et un mauvais......



Tu t'excuses de bien faire ! moi je ne sais plus où me cacher

Tous les poèmes que tu m'envoies en cadeau sont beaux (celui ci-dessus) ou étranges (en Flamand ou en belge... genre rap !) ou les deux. J'ai adoré c'est vraiment décalé c'est plus que plaisant, ça sonne un peu faux pour mon oreille mais d'autant plus épicé et savoureux. C'est tout sauf plat !
Je connais quelqu'un qui va adorer au moins autant que moi je lui laisserai le clavier qu'il te réponde lui-même. Il va se prendre au jeu je le sais d'avance et toi tu vas rire !
Je file, merci beaucoup cher Bernard pour cet échange précieux Image IPB

PS Ami des oiseaux est-ce que tu trouves que les corbeaux sont laids comme la plupart des gens trouvent ? Moi pas du tout je t'en reparlerai

#11 bernard1949

bernard1949

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Posté 12 octobre 2008 - 02:11

Tu t'excuses de bien faire ! moi je ne sais plus où me cacher

Tous les poèmes que tu m'envoies en cadeau sont beaux (celui ci-dessus) ou étranges (en Flamand ou en belge... genre rap !) ou les deux. J'ai adoré c'est vraiment décalé c'est plus que plaisant, ça sonne un peu faux pour mon oreille mais d'autant plus épicé et savoureux. C'est tout sauf plat !
Je connais quelqu'un qui va adorer au moins autant que moi je lui laisserai le clavier qu'il te réponde lui-même. Il va se prendre au jeu je le sais d'avance et toi tu vas rire !
Je file, merci beaucoup cher Bernard pour cet échange précieux Image IPB

PS Ami des oiseaux est-ce que tu trouves que les corbeaux sont laids comme la plupart des gens trouvent ? Moi pas du tout je t'en reparlerai


Je suis bloqué à l'écriture en commentaire????

#12 J.G. Mads

J.G. Mads

    J.G. Mads

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  • Une phrase ::Sans haine ni espoir.

Posté 12 octobre 2008 - 06:13

1) Oui nanar... tant que tu n'as pas trouvé la "grande porte", tu n'as droit d'écrire que des commentaires et de publier aucun poème
2) Gardia, c'est n'importe quoi de causer au clodolibris
3) Dans tes trois poèmes Gardia il y a quelques jolies choses, je retiens au moins cette question : "Qui ne sait (...) que la mort est légère à qui veut que tout meure ?"

amitiés

piv.

#13 bernard1949

bernard1949

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Posté 12 octobre 2008 - 06:34

Tu t'excuses de bien faire ! moi je ne sais plus où me cacher

Tous les poèmes que tu m'envoies en cadeau sont beaux (celui ci-dessus) ou étranges (en Flamand ou en belge... genre rap !) ou les deux. J'ai adoré c'est vraiment décalé c'est plus que plaisant, ça sonne un peu faux pour mon oreille mais d'autant plus épicé et savoureux. C'est tout sauf plat !
Je connais quelqu'un qui va adorer au moins autant que moi je lui laisserai le clavier qu'il te réponde lui-même. Il va se prendre au jeu je le sais d'avance et toi tu vas rire !
Je file, merci beaucoup cher Bernard pour cet échange précieux

PS Ami des oiseaux est-ce que tu trouves que les corbeaux sont laids comme la plupart des gens trouvent ? Moi pas du tout je t'en reparlerai


Gardia,

Le chant de tous les oiseaux sont beaux,
Jamais eux ne chante faux,
Même le croaac d'un corbeau,
Est signe de vie qui vaut........
Le chant de l'eau......
Il suffit de les écoutés,
Pour dans la nature y trouvés,
Toute sa beauté........


Le chant de l'eau
L'entendez-vous, l'entendez-vous
Le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,
Sa chanson lisse.

Là-bas,
Le petit bois de cornouillers
Où l'on disait que Mélusine
Jadis, sur un tapis de perles fines,
Au clair de lune, en blancs souliers,
Dansa ;
Le petit bois de cornouillers
Et tous ses hôtes familiers
Et les putois et les fouines
Et les souris et les mulots
Ecoutent
Loin des sentes et loin des routes
Le bruit de l'eau.

Aubes voilées,
Vous étendez en vain,
Dans les vallées,
Vos tissus blêmes,
La rivière,
Sous vos duvets épais, dès le prime matin,
Coule de pierre en pierre
Et murmure quand même.
Si quelquefois, pendant l'été,
Elle tarit sa volupté
D'être sonore et frémissante et fraîche,
C'est que le dur juillet
La hait
Et l'accable et l'assèche.
Mais néanmoins, oui, même alors
En ses anses, sous les broussailles
Elle tressaille
Et se ranime encor,
Quand la belle gardeuse d'oies
Lui livre ingénument la joie
Brusque et rouge de tout son corps.

Oh ! les belles épousailles
De l'eau lucide et de la chair,
Dans le vent et dans l'air,
Sur un lit transparent de mousse et de rocailles ;
Et les baisers multipliés du flot
Sur la nuque et le dos,
Et les courbes et les anneaux
De l'onduleuse chevelure
Ornant les deux seins triomphaux
D'une ample et flexible parure ;
Et les vagues violettes ou roses
Qui se brisent ou tout à coup se juxtaposent
Autour des flancs, autour des reins ;
Et tout là-haut le ciel divin
Qui rit à la santé lumineuse des choses !

La belle fille aux cheveux roux
Pose un pied clair sur les cailloux.
Elle allonge le bras et la hanche et s'inclina
Pour recueillir au bord,
Parmi les lotiers d'or,
La menthe fine ;
Ou bien encor
S'amuse à soulever les pierres
Et provoque la fuite
Droite et subite
Des truites
Au fil luisant de la rivière.

Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche,
Elle s'étend ensuite et rit et se recouche,
Les pieds dans l'eau, mais le torse au soleil ;
Et les oiseaux vifs et vermeils
Volent et volent,
Et l'ombre de leurs ailes
Passe sur elle.

Ainsi fait-elle encor
A l'entour de son corps
Même aux mois chauds
Chanter les flots.
Et ce n'est qu'en septembre
Que sous les branches d'or et d'ambre,
Sa nudité
Ne mire plus dans l'eau sa mobile clarté,
Mais c'est qu'alors sont revenues
Vers notre ciel les lourdes nues
Avec l'averse entre leurs plis
Et que déjà la brume
Du fond des prés et des taillis
S'exhume.

Pluie aux gouttes rondes et claires,
Bulles de joie et de lumière,
Le sinueux ruisseau gaiement vous fait accueil,
Car tout l'automne en deuil
Le jonche en vain de mousse et de feuilles tombées.
Son flot rechante au long des berges recourbées,
Parmi les prés, parmi les bois ;
Chaque caillou que le courant remue
Fait entendre sa voix menue
Comme autrefois ;
Et peut-être que Mélusine,
Quand la lune, à minuit, répand comme à foison
Sur les gazons
Ses perles fines,
S'éveille et lentement décroise ses pieds d'or,
Et, suivant que le flot anime sa cadence,
Danse encore
Et danse.

(Verhaeren)

Et peu importe les vers,le nombre de pieds,
Le coeur est le meilleur qu'il nous sied............
Danse,danse,la valse des mots,
Notre imaginaire est le meilleur contre les maux..........


#14 Gardia

Gardia

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Posté 13 octobre 2008 - 08:47

Gardia, c'est n'importe quoi de causer au clodolibris

amitiés

piv.


tasse té, tu ! si n'as' de besoun de parla, faïré d'óuratòri, qué ci es oun topi, béri, taberlo !
(traduction de mon patois, en gros : tais-toi, que tu es un pas beau ! :P )
n'empêche mis à part BernardImage IPBj'ai l'impression souvent qu'il n'y a que des sysops sur ce forum...
(A moins que ce ne soit ruse suprême. Bernard serait le seul véritable maître du jeu.)

#15 Gardia

Gardia

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Posté 15 octobre 2008 - 06:38

Dans tes trois poèmes Gardia il y a quelques jolies choses, je retiens au moins cette question : "Qui ne sait (...) que la mort est légère à qui veut que tout meure ?"

amitiés

piv.


Merci pour ce que tu aimes ;
Le moment et les circonstances où ces sonnets ont été faits en conditionnent sûrement le contenu, la tonalité - que ta citation résume
Le sentiment de l'auteur sur ses propres textes n'a aucune prééminence sur celui du lecteur
Voici pourtant comment il entend ses trois saules :

Trois poèmes du Saule
études de couleurs phoniques
1er sonnet : rimes terminales masculines féminines - euille/ eur -inversées des quatrains aux tercets, cf. le sonnet en "yx" de Mallarmé
2éme sonnet : rimes a et b - oire / ien - conservées des vers 1 à 14
3éme sonnet ; travail des nasales, on / in - retrouvées à la rime, et des semi-voyelles "oi"

Il s'agit d'un travail parallèle, de délassement, d'un travail de longue haleine portant sur la poésie destinée au théâtre

(Ce que j'aime moi dans ces vers est leur fluidité syntaxique et musicale pas tellement leur melancholia) Image IPB

#16 Gardia

Gardia

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Posté 17 octobre 2008 - 06:15


Le chant de l'eau

L'entendez-vous, l'entendez-vous
Le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,
Sa chanson lisse.
(...)
La belle fille aux cheveux roux
Pose un pied clair sur les cailloux.
(...)
Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche,
Elle s'étend ensuite et rit et se recouche,
Les pieds dans l'eau, mais le torse au soleil ;
Et les oiseaux vifs et vermeils
Volent et volent,
Et l'ombre de leurs ailes
Passe sur elle.
(...)
Et peut-être que Mélusine,
Quand la lune, à minuit, répand comme à foison
Sur les gazons
Ses perles fines,
S'éveille et lentement décroise ses pieds d'or,
(...)

(Verhaeren)


Quand j'étais enfant les branches de saule me servaient à franchir les ruisseaux

(un petit Saule inédit pour toi) :


Je vous sais bien des noms, qu'en vos bois je moissonne...
Quelques-uns faits d'argent... D'autres faits d'ombre et d'or.
J'en sais un cependant qui n'est su de personne
Et pour être caché, qui vous sied mieux encor.



Pour les autres voyez, mon bel Arbre d'automne :
Bien souvent dans mes vers s'en prolonge l'accord ;
Bien souvent leur écho dans mon âme résonne...
Mais celui que je tais vous convient mieux encor.



Lisez-le dans mes yeux, sans que rien vous étonne :
Mon amour vois le doit... Mon amour vous le donne
Ou plutôt vous le rend - sans autre ombre d'effort...



Mais n'ayez nul espoir que ma bouche en résonne :
C'est un nom qu'en secret, des seuls yeux, je vous donne.
Le souci m'est trop grand, d'épargner ce trésor.



#17 bernard1949

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Posté 17 octobre 2008 - 06:49

Quand j'étais enfant les branches de saule me servaient à franchir les ruisseaux

(un petit Saule inédit pour toi) :


Je vous sais bien des noms, qu'en vos bois je moissonne...
Quelques-uns faits d'argent... D'autres faits d'ombre et d'or.
J'en sais un cependant qui n'est su de personne
Et pour être caché, qui vous sied mieux encor.



Pour les autres voyez, mon bel Arbre d'automne :
Bien souvent dans mes vers s'en prolonge l'accord ;
Bien souvent leur écho dans mon âme résonne...
Mais celui que je tais vous convient mieux encor.



Lisez-le dans mes yeux, sans que rien vous étonne :
Mon amour vois le doit... Mon amour vous le donne
Ou plutôt vous le rend - sans autre ombre d'effort...



Mais n'ayez nul espoir que ma bouche en résonne :
C'est un nom qu'en secret, des seuls yeux, je vous donne.
Le souci m'est trop grand, d'épargner ce trésor.


Ce secret,dont tu t'en épargne de m'en faire partage,
Est un véritable trésor de paroles de sages,
C'est trois jolies strophes,dans ma tête y résonne,
Comme une douce musique de bruissement de feuilles d'automne,
Qui doucement,par une petite brise virevolte autour de son pied
Pour créer autour de son sol jonché,un tapis de couleurs orangé,


Image IPB




L'arbre
Tout seul,
Que le berce l'été, que l'agite l'hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.

Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd'hui morts, les yeux
Des aïeules et des aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.
Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;
Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;
Il abritait leur sieste à l'heure de midi
Et son ombre fut douce
A ceux de leurs enfants qui s'aimèrent jadis.

Dès le matin, dans les villages,
D'après qu'il chante ou pleure, on augure du temps ;
Il est dans le secret des violents nuages
Et du soleil qui boude aux horizons latents ;
Il est tout le passé debout sur les champs tristes,
Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s'épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
- Lèvres folles et bras tordus -
Il jette un cri immensément tendu
Vers l'avenir.

Alors, avec des rais de pluie et de lumière,
Il frôle les bourgeons de ses feuilles premières,
Il contracte ses noeuds, il lisse ses rameaux ;
Il assaille le ciel, d'un front toujours plus haut ;
Il projette si loin ses poreuses racines
Qu'il épuise la mare et les terres voisines
Et que parfois il s'arrête, comme étonné
De son travail muet, profond et acharné.

Mais pour s'épanouir et régner dans sa force,
Ô les luttes qu'il lui fallut subir, l'hiver !
Glaives du vent à travers son écorce.
Cris d'ouragan, rages de l'air,
Givres pareils à quelque âpre limaille,
Toute la haine et toute la bataille,
Et les grêles de l'Est et les neiges du Nord,
Et le gel morne et blanc dont la dent mord,
jusqu'à l'aubier, l'ample écheveau des fibres,
Tout lui fut mal qui tord, douleur qui vibre,
Sans que jamais pourtant
Un seul instant
Se ralentît son énergie
A fermement vouloir que sa vie élargie
Fût plus belle, à chaque printemps.

En octobre, quand l'or triomphe en son feuillage,
Mes pas larges encore, quoique lourds et lassés,
Souvent ont dirigé leur long pèlerinage
Vers cet arbre d'automne et de vent traversé.
Comme un géant brasier de feuilles et de flammes,
Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu,
Il semblait habité par un million d'âmes
Qui doucement chantaient en son branchage creux.
J'allais vers lui les yeux emplis par la lumière,
Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu'au fond de la terre
D'après un mouvement énorme et surhumain ;
Et J'appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu'à mon coeur.

Alors, j'étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J'aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux,
La plaine immense et nue où les nuages passent ;
J'étais armé de fermeté contre le sort,
Mes bras auraient voulu tenir en eux l'espace ;

Mes muscles et mes nerfs rendaient léger mon corps
Et je criais : " La force est sainte.
Il faut que l'homme imprime son empreinte
Tranquillement, sur ses desseins hardis :
Elle est celle qui tient les clefs des paradis
Et dont le large poing en fait tourner les portes ".
Et je baisais le tronc noueux, éperdument,
Et quand le soir se détachait du firmament,
je me perdais, dans la campagne morte,
Marchant droit devant moi, vers n'importe où,
Avec des cris jaillis du fond de mon coeur fou.

(Verhaeren)

J'ai replacé une deuxième fois ce poème de Verhaeren,tellement il est magnifique.
Je suis fier d'être Belge,d'être un des ses assidus dans sa lecture,Verhaeren et Carême sont mes maîtres.........

#18 Gardia

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Posté 19 octobre 2008 - 12:48

J'ai replacé une deuxième fois ce poème de Verhaeren, tellement il est magnifique.

ah oui alors. Et ça ?

... Comme une douce musique de bruissement de feuilles d'automne (...)
Pour créer autour de son sol jonché,
un tapis de couleurs orangé
(...)
(Bernard Verpraet)


Belles images couleurs lumières de Verhaeren et de toi, merci Bernard.
Variations encore, sur l'ocre et l'ambre mais les couleurs n'ont plus de nom :


Image IPB

... Plus s'élargit, grandit le disque du couchant,
Plus vers la nuit mes yeux voient d'ombres s'allongeant :
Tout l'Occident ce soir n'est qu'une plaie immense...
(...) (Louis Latourre)

.

#19 Arwen G

Arwen G

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Posté 19 octobre 2008 - 12:30

Puisque le saule est à l'honneur ainsi que Verhaeren, je t'offre moi aussi un poème de ce grand poète et celui-ci ne parle pas seulement d'un arbre mais d'un saule comme toi tu le fais.



Un saule


Ce saule-là je l'aime, comme un homme.
Est-il tordu, troué, souffrant et vieux !
Sont-ils crevés et bossués, les yeux
Que font les nœuds dans son écorce !
Est-il frappé dans sa vigueur et dans sa force !
Est-il misère, est-il ruine,
Avec tous les couteaux du vent dans sa poitrine,
Et, néanmoins, planté au bord
De son fossé d'eau verte et de fleurs d'or,
À travers l'ombre et à travers la mort,
Au fond du sol, mord-il la vie, encor !

Un soir de foudre et de fracas,
Son tronc craqua,
Soudainement, de haut en bas.

Depuis, l'un de ses flancs
Est sec, stérile et blanc ;
Mais l'autre est demeuré gonflé de sève.
Des fleurs, parmi ses crevasses, se lèvent,
Les lichens nains le festonnent d'argent ;
L'arbre est tenace et dur : son feuillage bougeant
Luit au toucher furtif des brises tatillonnes.
L'automne et ses mousses le vermillonnent ;
Son front velu, comme un front de taureau,
Bute, contre les chocs de la tempête ;
Et dans les trous profonds de son vieux corps d'athlète,
Se cache un nid de passereaux.
Matin et soir, même la nuit,
À toute heure je suis allé vers lui ;
Il domine les champs qui l'environnent,
Les sablons gris et les pâles marais ;
Mon rêve, avec un tas de rameaux frais
Et jaillissants, l'exalte et le couronne.
Je l'ai vu maigre et nu, pendant l'hiver,
Poteau de froid, planté sur des routes de neige ;
Je l'ai vu clair et vif, au seuil du printemps vert,
Quand la jeunesse immortelle l'assiège,
Quand des bouquets d'oiseaux fusent vers le soleil ;
Je l'ai vu lourd et harassé, dans la lumière,
Les jours d'été, à l'heure où les grands blés vermeils,
Autour des jardins secs et des closes chaumières,
S'enflent, de loin en loin, comme des torses d'or ;
J'ai admiré sa vie en lutte avec sa mort,
Et je l'entends, ce soir de pluie et de ténèbres,
Crisper ses pieds au sol et bander ses vertèbres
Et défier l'orage, et résister encor.
Si vous voulez savoir où son sort se décide,
C'est tout au loin, là-bas, entre Furne et Coxyde,
Dans un petit chemin de sable clair,
Près des dunes, d'où l'on peut voir dans l'air,
Les batailles perpétuées
Des vents et des nuées
Bondir de l'horizon et saccager la mer.


Émile Verhaeren (1855-1916)


TRES BEAU RETABLE QUE LE TIEN !


#20 Cri

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Posté 21 octobre 2008 - 11:15

Saule au monde.

BELLE COMPO.

#21 Gardia

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Posté 22 octobre 2008 - 10:15



TRES BEAU RETABLE QUE LE TIEN !

très beau rétable que le tien
M'écrit Arwen la très-aimable...
Très beau ce beau nom de "Rétable",
J'en suis très fière il me plaît bien !
Et Verhaeren ... !!!
(je dis plus rien) :)

#22 Gardia

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Posté 04 novembre 2008 - 10:48

Saule au monde.

(ce n'est pas bien grave Image IPB)

je descends jusqu'à vous... Je descends dessous terre
Ces chemins que je sais sans espoir de retour...
Mais vous voir m'est si doux que mourir m'indiffère ;
Et mes pas font moisson

Moins de mort que d'amour

:)




#23 Gardia

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Posté 10 novembre 2008 - 12:47

L'arbre
Tout seul,
Que le berce l'été, que l'agite l'hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.
(...)
(Verhaeren)

ça aussi c'est une leçon de temps pour les dragons non ... Image IPBImage IPBImage IPB

#24 Le Joe

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Posté 10 novembre 2008 - 01:03

ça aussi c'est une leçon de temps pour les dragons non ... Image IPBImage IPBImage IPB



Viens mon petit Schrek :)

#25 Gardia

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Posté 17 novembre 2008 - 10:01

Viens mon petit Schrek :)

ce dragon-là est tout sauf petit
vois ce qu'il a posté hier dimanche

Pour qui sont les sonnets qui sonnaient dans ma tête?

Pour la muse entêtante a qui l'on dit je t'aime


Qu'a peine l'on connait , pour cette femme esthete

pour son coeur qui nous tente autant que l'anathème
Pour qui sont les sonnets qui sonnaient dans ma tête ?

je te le dis franchement, je ne connais rien de mieux fait (de faire, façon, manière-matière, le poieîn grec)




#26 claricorne

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Posté 17 novembre 2008 - 11:23

Je peux aller me rhabiller avec mes petits sonnets moi! :unsure:

#27 Gardia

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Posté 20 novembre 2008 - 11:53

Je peux aller me rhabiller avec mes petits sonnets moi! :unsure:


je vous dois de beaux vers, mon soleil et mon Saule...
Je vous dois de beaux vers, mais hélas ! de plus beaux,
De plus doux, plus soyeux que l'oiseau qui vous frôle,
De plus purs que les miens font chanter vos rameaux...


Votre chant pour rival, vous de qui tout m'enjôle,
Je n'ai plus à chanter... Honte à mes faibles mots !
je vous dois de beaux vers mais non pas le beau rôle :
Bien plus belle et plus fraîche est la voix des rameaux...



Tantôt tendre... Et parfois plus léger, parfois drôle !
Prenne donc la leçon des beautés de mon Saule
Chaque vers que je fais, et chacun de ses mots...


Que je lise au besoin par dessus votre épaule :
Ouvrez-moi les chemins, vous de qui tout m'enjôle,
De ces mots dont les jeux sont légers aux Gémeaux. :)



#28 Théo

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Posté 21 novembre 2008 - 12:13

moi aussi je vais me rhabiller
il y a vraiment de très belles choses ici..

un moment de grâce..
je ne refuse pas

merci

théo

#29 Gardia

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Posté 01 décembre 2008 - 09:32

moi aussi je vais me rhabiller
il y a vraiment de très belles choses ici..

théo


"te rhabiller" pourquoi ?... le temps ?... la météo ?...
Tous tes écrits pourtant te placent au plus haut,
Au plus près du soleil...
Image IPBImage IPBImage IPBImage IPBDénude-toi, Théo
:)

#30 Théo

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Posté 01 décembre 2008 - 09:41

"te rhabiller" pourquoi ?... le temps ?... la météo ?...
Tous tes écrits pourtant te placent au plus haut,
Au plus près du soleil...
Image IPBImage IPBImage IPBImage IPBDénude-toi, Théo
:)


:rolleyes: gardia !!!!!!