J’étais plongé dans mon livre –
Belle, vous n’en sûtes rien –
Mon cœur en a battu, mes tempes résonnèrent.
Belle, vous n’en sûtes rien,
Comme vous passiez près de moi,
Furtive.
L’âcre de la cigarette –
Vos vêtements, votre souffle –
Vous trahit de loin, ma belle,
Et vous n’en sûtes rien.
Annonçant comme un masque froid et révulsant,
Et comme un masque chaleureux et intriguant,
La volupté des amertumes me captive.
Je devinai le sourire
Comme une inflexion des ondes.
Observez-moi, chère insue,
Votre plaisir me parlait
A la chaleur de la peau
Qui, par les airs, me caressait cils et sourcils…
Mais je ne bougeai pas
Et vous ne sûtes rien.
Pour vous, lors je me cachais,
Je m’enchaînais à mes lignes,
Rien que pour vous préserver
L’ivresse de l’insoupçonnée.
Pour que vous n’en sûtes rien.
Puis enfin vous repartîtes,
Et cette âcreté vôtre dans l’air qui s’estompait.
Je vous suivis des narines,
Je regrettai tout déjà ,
Et vous n'en savez rien.
Je vous livre ce soir un quasi premier jet, et je ne sais même pas encore s'il est réussi. De vos réactions, j'attends la petite fibre d'inspiration qui me manque ces mois-ci. Cela dit, comme toujours, je ne m'offusque pas de la critique, je la demande même.