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Vous n'en sûtes rien


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9 réponses à ce sujet

#1 Noctis

Noctis

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Posté 14 octobre 2008 - 10:37

J’étais plongé dans mon livre –
Belle, vous n’en sûtes rien –
Mon cœur en a battu, mes tempes résonnèrent.
Belle, vous n’en sûtes rien,
Comme vous passiez près de moi,
Furtive.

L’âcre de la cigarette –
Vos vêtements, votre souffle –
Vous trahit de loin, ma belle,
Et vous n’en sûtes rien.
Annonçant comme un masque froid et révulsant,
Et comme un masque chaleureux et intriguant,
La volupté des amertumes me captive.

Je devinai le sourire
Comme une inflexion des ondes.
Observez-moi, chère insue,
Votre plaisir me parlait
A la chaleur de la peau
Qui, par les airs, me caressait cils et sourcils…
Mais je ne bougeai pas
Et vous ne sûtes rien.

Pour vous, lors je me cachais,
Je m’enchaînais à mes lignes,
Rien que pour vous préserver
L’ivresse de l’insoupçonnée.
Pour que vous n’en sûtes rien.

Puis enfin vous repartîtes,
Et cette âcreté vôtre dans l’air qui s’estompait.
Je vous suivis des narines,
Je regrettai tout déjà,
Et vous n'en savez rien.





Je vous livre ce soir un quasi premier jet, et je ne sais même pas encore s'il est réussi. De vos réactions, j'attends la petite fibre d'inspiration qui me manque ces mois-ci. Cela dit, comme toujours, je ne m'offusque pas de la critique, je la demande même.

#2 .ds.

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Posté 14 octobre 2008 - 10:43

Je dirais, à ma première lecture que :

"Et vous n’en saviez rien."

Pour le reste, il me semble devoir revenir sur cette élégance...
(hihi)

#3 Noctis

Noctis

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Posté 14 octobre 2008 - 11:20

Mouais, je suis capable de mieux... Enfin j'espère. Les effets usés jusqu'aux os et le final très forcé... Il faudra que je reprenne ou que j'oublie. Tiens d'ailleurs je la supprime cette fin à trois sous.

#4 hirondelle

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Posté 15 octobre 2008 - 05:52

Un bon poème! Voulez-vous le publier à l'harmonie? En tout cas au plaisir de vous lire...
Amitiés,H.

#5 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 15 octobre 2008 - 05:59

Noctis, je vais lire ça cet a-midi et te dire ce que j'en pense, au cas où ça t'intéresse,

Puite

#6 Noctis

Noctis

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Posté 15 octobre 2008 - 08:52

C'est une réflexion intéressante. En l'occurrence le poème s'inscrit dans un cycle où vous/tu est un jeu assez subtil. Le vous évoque la sensualité et justement la distance. Je garde le tu pour exprimer justement l'intimité. Sur ce poème il y a une distance physique entre les personnages. Le vous est donc approprié.

Pour "chère". J'y réfléchirai. C'est vrai que cela peut sonner un peu guindé. Mais c'est une affaire de détails à mes yeux.

#7 claricorne

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Posté 15 octobre 2008 - 01:03

Explosion sensorielle sensuellement subtile...
Heureuse de vous relire
!

#8 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 15 octobre 2008 - 03:14

  • « Mon cÅ“ur en a battu, mes tempes résonnèrent. »: Comment justifies-tu ce passé composé ? Quelle est sa valeur ? A cause de ce temps, en effet, le premier hémistiche se détache salement du reste de la strophe (... d'autant que « en a battu » n'est pas particulièrement euphonique ou heureux).
  • « Annonçant comme un masque froid et révulsant,
    Et comme un masque chaleureux et intriguant,
    La volupté des amertumes me captive. » ça c'est vraiment à chier dans la soupe, pardon.
  • « chère insue » j'adore.
  • « A la chaleur de la peau
    Qui, par les airs, me caressait cils et sourcils… » c'est très très mal dit bachibouzouk.
  • « Pour vous, lors je me cachai,
    Je m’enchaînais à mes lignes,
    Rien que pour vous préserver
    L’ivresse de l’insoupçonnée. » Je ponctuerais plutôt le premier vers ainsi (pour double raison de rythme et de correction) : « Pour vous, lors, je me cachai, »; Ensuite, alors que tu as l'air très concentré sur la conjugaison, je ne comprends pas ton imparfait « m'enchaînais »... ne s'agit-il pas là d'une action d'une durée assez limitée, unique (qui mériterait, donc, le passé simple) ? Les deux vers suivants sont tout simplement bâclés, vagues, inconsistants ou nuls, moi je trouve, hein.
  • « Puis enfin vous repartîtes, » ah ! oh ! ces deux mots l'un derrière l'autre, Puis et Enfin, à cet endroit, dieu que c'est laid, mon dieu que c'est balourdaud ! Il faut les éliminer tous les deux à mon avis le premier vers de la dernière strophe est de trop (il ne faut jamais rien mettre en général avant un vers qui commence par « Et... » sachant que commencer ainsi constitue déjà un écart poétique certain en effet...
  • Et puis enfin c'est mon avis de Povoite, bah !... que vaut-il ?
  • J'aime bien ton poème.


#9 Noctis

Noctis

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Posté 15 octobre 2008 - 07:52

Ah ! Merci Povoite !

Pour les temps : le "a battu" je cherchais à donner une dimension plus extra-temporelle à ce verbe, ou plutôt comme une sorte de 'present perfect' pour les anglophones, c'est-à-dire que le cœur en battrait encore jusque dans le présent (le procédé me permettait de plus d'accentuer le battement du cœur par rapport au reste de la strophe). "Je m'enchaînais" j'y ai réfléchi. Il est évident que par concordance, "je m'enchainai" semble le seul temps approprié. Mais il me semblait intéressant de rompre ce rythme narratif avec un imparfait pour exprimer l'effort intellectuel de ne pas me trahir.
A y repenser, c'est le "je me cachai" qui devrait être à l'imparfait, alors hop je change.


Annonçant comme un masque froid et révulsant,
Et comme un masque chaleureux et intriguant,
La volupté des amertumes me captive.

Pour être honnête, je suis d'accord et j'avais déjà quelques possibilités de remaniement sous le bras, mais rien qui me convainque. En tout cas, ça ne sera pas conservé tel quel.

"Puis enfin" je voulais une respiration. En effet c'est lourd. Je trouverai mieux.
Les "Et" en début de vers sont ma grande passion (surtout s'ils sont inutiles)(mais ça fait partie de ces effets dont j'abuse tellement que ça n'a pas de sens). J'ai l'impression de partir à contretemps, comme si on prenait une bouffée d'air avant de lâcher une tirade, ou un peu comme dans une nouvelle quand le récit débute en cours d'une action (j'ai en tête Bel-Ami (http://fr.wikisource... si ça amuse)).


"Pour vous, lors je me cachai,"
Il y a une vraie césure entre vous et lors. Pour insister 'lourdement' sur le "pour vous".



Mais moins j'ai d'inspiration, plus c'est laborieux, et plus je perds de recul, obsédé par mes petits artifices.

#10 J.G. Mads

J.G. Mads

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Posté 15 octobre 2008 - 08:21

ouiais, tu devrais prendre un truc ou pas, à toi de voir, un de ces jours, pour te relaxer de force et écrire un magnifique poème d'une page en moins de cinq minutes, avec des imperfections qu'il te faudrait corriger à tout berzingue, hihi ; tu devrais essayer ça au moins une fois pour voir (moi ça m'a fait beaucoup de bien pendant un mois : je sais ce que c'est, en effet, de se perdre/noyer dans "l'obsession de ses petits artifices" comme tu dis) ; tu te tortures avec trop de plaisir pour écrire, hein... il faut trouver la discipline de l'instinct... peut-être...

amitiés,

puître.