Au passage du gué
le flot sournois attend
soudain il jaillit
et agrippe le voyageur
par les chevilles
l’homme surpris
vacille résiste se débat tombe
au fil de l’eau apaisée
un corps s’en va
pourquoi ?
que veut le fleuve
serait-il dément
et-ce vengeance
réclame-t-il un tribut
une rançon
l’eau ne veut rien
le fleuve est sans désir
le torrent sans haine
il n’y a pas conjuration
chacun n’a que sa substance
et sacrifie à l’éphémère
Tous regardent passer l’homme
Ventre en l’air
Au gré du flot
attentifs et sévères
ils tiennent la chronique des rives
et comptent les noyés
sur leurs longs doigts d’algues

au passagedu gué
Débuté par l'aubergiste, juin 11 2007 01:11
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