Dans le port de c'te Dame
Y a des marins qui hantent
Des navires ivres à la dérive,
Et des marlins démâtés,
Qui viennent heurter d'un rostre malhabile,
L'insensible écueil maintes fois brusqué,
Tant découvert et recouvert,
Sous d'impulsives marées.
Dans le port de c'te Dame
Y a du mépris altier
Pour le regard qui s'incline,
Et des lèvres mordues,
Dont le rouge sang t'indispose.
Mais jamais la bouche ne dira mot,
Des vertus bafouées,
Des silences qui hurlent,
Et des sirènes, happées par les brumes.
Dans le port de c'te Dame
La paupière qui cligne
En est l'unique phare.
Mais ce fard pâle et sans lumière,
Ne mène souvent qu'à la jetée...
Il est des marins d'eau douce
Qu'i vaut mieux éviter,
Comme la barge idiote
Tournant autour de l'ancre.
Dans le port de c'te Dame
Si d'aventure tu croises
Au près son pavillon,
Que ton mât d'artimon
De haute couleur pavoise.
Car les voiles que tu devras alors affaler,
En dentelles et draps froissés finiront.
Mais jamais plus ne se hisseront...
Et de cela tu devras payer.

DANS LE PORT DE C'TE DAME
Débuté par Tempsdemot, juin 13 2007 06:49
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