Dans l'aube qui respire au matin de pendule
Les ramures des arbres déchirent l'azur
De ma fenêtre givrée je les vois griffer
Ils savent, eux, où est enterré le bébé
Une heure de fourche au temps blafard délaissant
Le café brûle mes lèvres, je suis lassée
Dans le champs d' hiver, là bas germinent les blés
Ils savent, eux, où est enterré le bébé
Rien ne me goûte, rien non plus n'y fait, alors
Mes mains peuvent bien couvrir mon visage vieux
Dans la corbeille des fruits fripés m'ont hélée
Ils savent, eux, où est enterré le bébé
La route au loin serpente et se perd dans la brume
Je suis chemin, je suis déroute, étrangère
Le ciel matriciel englouti ma raison plaie
Je sais bien moi, où j'ai enterré mon bébé