A mes chers disparus
Vous qui accompagnez parfois ma solitude,
Visages du passé qui remontez le temps,
Je voudrais tellement, ne fusse qu'un instant,
Retrouver avec vous nos chères habitudes.
Vous faire partager pour une fois encor
L'éphémère bonheur de ceux qui sont restés.
Le plaisir innocent d'une soirée d'été
Quand se lève au ciel le vaste disque d'or,
Le chant du rossignol doux comme une romance
Ou celui du grillon dans l'ombre des massifs.
Et vous m'écouteriez, silencieux et pensifs,
Le jet d'eau du bassin couvrant mes confidences,
Vous dire à demie voix, modeste réconfort,
Que je n'avais pas su vous aimer assez fort.