Euphuisme
Entre les clématites, ton corps dansait
Les roses déchiraient ta robe en velours
Comme pour réveiller mon désir enfouit
L'abondance égayait ton visage auparavant si terne
Tes cheveux parfumés par les senteurs du jardin anglais
Déployaient leur splendeur sous le soleil gris
Tandis que tes lèvres pourpres laissaient échapper un rire
Ta sensualité tel un éclair d'orage me terrassait
Belle brune rejoint moi derrière la fenêtre
Déploie tes mains sur mon habit de soie
Abandonnons les danses et les roses
Elisa, ton nom résonne encore dans ma tête
Tambourine contre mon crâne comme un désir inavoué
Resplendit une frustration infinie
A chaque heure qui passe je me languis de toi
Le jardin est aujourd'hui mort
Le givre a brulé les dernières roses
J'ai crié ton nom, en vain
Tu as traversé la Manche sans même me dire adieu
Quand te reverrais-je, douce Elisa
Quand entendrais-je ta voix et ses mots précieux
Quand crieras-tu enfin mon nom, dans le brouillard
Je courrai vers toi, t'enlaçant, oubliant l'euphuisme
Que sont les mots si précieux face à l'amour ?
A quoi sert-il d'exprimer son désir à travers le langage ?
Ton nom, à lui seul m'a fait oublié, les livres et les vers
Tes lèvres m'ont appris à aimer, aimer sans un mot.