Lettre I
à Héloïse
Cabine du Capitaine le 10 novembre 1978
A ma chère Héloïse,
Je ne sais pas combien de fois j’ai du relire ta lettre
Et à chaque fois c’est comme une nouvelle fenêtre
Qui s’ouvre pour laisser entre une brise rafraîchissante
Qui transporte ton parfum et cette image ravissante
Qui me tient compagnie sur ce bateau jour et nuit.
A te lire je sens en toi un grand manque
Que même le papier et l’encre
Ne pourraient combler .
Ce papier porte ton odeur comme une empreinte
Et cela te rapproche de moi comme une étreinte.
Une chaleur que réclame mon corps
Quand le vent glacial qui souffle dehors
Me fige et me transperce comme une dague
Et le Nord-Sud comme gondole parmi ces vagues
Se fraye sur un sentier étroit, un chemin
Au milieux de ses monts marins.
Ici il n’y à que deux couleurs : le bleu et le noir
Sauf lorsque nous avons la chance d’avoir
Un beau coucher de soleil dans le dos
Qui peint le ciel comme une aurore boréale.
Maintenant je chéris tout ce qui est beau
Car toutes les belles choses
N’ont d’égale que toi ma rose.
Le vent qui souffle dans les câbles tendu
Me chante une mélodie continue
Au rythme de l’eau qui claque sur la proue
Et l’étrave qui poursuit deux dauphin qui jouent.
Alors je danse sur le pont avec mon vieux public,
Des vagues à la chevelure couleur de coton
Pas toujours animées de bonnes intentions
Mais préfèrent la musique classique.
Ici le temps se résume au lever et coucher du soleil
Séparé par l’appel du cuisinier
Qui nous prépare ses fins gourmets
Et le régal est chaque jour pareil.
Le soir je me sens seul au milieu de nul part
Seul sous le regard de Dieu, la-haut quelque part
Je lui parle de mes fautes pour qu’il les lave encore
Lui demandant toujours d’accoster à un port
Au gré de son bon vouloir et sa bonté de cœur
Car j’ai lu dans les Saintes Ecritures la grande valeur
Que nous, grands pécheurs nous avons à ses yeux.
Je prie aussi pour toi alors garde aussi ta foi
Ne m’envoie pas à la bataille comme Urie
Pour mourir par les mains de l’ennemi
Il y à trop d’amour dans tes yeux
Pour que tu me rendes malheureux.
Je t’aime comme tout au monde
Plus qu’une mère qui met au monde
Je t’aime, je te le rappelle, mais tu dois le savoir.
Ton Capitaine dévoué, Matthieu

Lettre I (reponse)
Débuté par shone, mars 08 2007 02:39
4 réponses à ce sujet
#1
Posté 08 mars 2007 - 02:39
#2
Posté 16 mars 2007 - 06:51
Repliés vers cette lumière Du ciel rouvert, - Si fort, qu'ils crèvent leur culotte, - Et que leur lange blanc tremblotte Au vent d'hiver.
#3
Posté 16 mars 2007 - 07:26
De profundis Domine, suis-je bête !
#4
Posté 17 mars 2007 - 12:54
La race inférieure a tout couvert - le peuple, comme on dit, la raison ; la nation et la science.
#5
Posté 17 décembre 2009 - 08:27
Ô Quelle belle lettre
que vous gardez sur vous
"jour et nuit", secrète
mais qu'ici pour nous, vous avez ouverte ...
que vous gardez sur vous
"jour et nuit", secrète
mais qu'ici pour nous, vous avez ouverte ...