Un faisceau de cables électriques
relient nos coeurs à la matrice.
Ils marchent à son pas mécanique
de tyrannique castratrice.
Des technocrates aux mains pâles
nous consignent en statistiques,
et des courtiers poussent des râles
quand le dow jones devient critique.
Des écrans bleus se font l'écho
de la virtualité du monde,
nous polluent d'images et de mots
jetés sur le marché des ondes.
Qu'est-ce qu'on pèse sur la balance ?
Pas même le poids de nos erreurs.
Autant bouffer nos soupes rances
à nos gamelles de douleurs.
Des enfants blonds en trompe l'oeil
jouent au ballon contre un mur borgne.
Sur le mur je cherche l'écueil,
l'endroit où leurs rêves se cognent.
Mais le mur est lisse et sans faille.
Plus aucun rêve ne l'effleure.
Aucun espoir n'y fait entaille.
Plus personne n'attend son heure.
Que ne revienne la colère,
le temps des cris et de la rage,
du sang qui porte en nos artères
les papillons noirs de l'orage.

Les papillons noirs de l'orage
Débuté par tadjiayt, janv. 20 2009 11:17
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