Malice échevelée !
Malgré les opérations qui se répètent,
Pépé a des calculs aux reins ;
Moi, c'est dans les tifs que ça vient !
Dès le lever ébouriffé du soleil,
Suivant de la lune, la chauve veille,
J'ai mal à la tête.
La faute à ces satanés problèmes de nattes,
Qui me dérangent,
Qui me démangent !
Sans jamais pouvoir y mettre de hâte,
Quand par bonheur, je réussis l'exercice,
Tiré par les cheveux que je lisse,
Si contente est ma gentille maman,
Qu'elle m'en décerne bleu, le ruban !
Ensuite pourtant continue mon calvaire,
Car ne suffisant ma classe élémentaire,
Pour ma chère maîtresse,
(La bien nommée Opotto !),
Qui n'aime les petites filles mal coiffées,
Je n'ai la moindre possibilité,
De me défaire de mes noeuds de détresse !
J'envie parfois tellement chez mes copines,
Le facile panache de kératine,
De leurs queues-de-chevaux !
(Ah ?! L'on dit : de cheval même au pluriel ?
A quoi cela rime donc, mademoiselle ?!)
Mais à ce genre d'attribut pour les garçons,
Trop grande est l'ostentation,
Un attrappe-nigaude à leurs poignets,
Dont je choisis de m'abstenir !
Quant aux couettes de saison, deux fois pires,
Je les trouve désespérément moches.
Jouons frange-jeu, plutôt que de les porter,
Je préfère encore me raser la cloche,
Et me contenter d'un chaud duvet !
Enfin rien ne sert,
Que ma peine en longueur, je dépeigne !
Parce que comme dit Grand-mère
A sa petite teigne,
" En épingles, ne monte cette affaire !
Quitte à se tanner le cuir chevelu,
A force d'aspirations capillaires,
Autant une bonne fois, chignon se crêper,
Au moins après, on n'en parlera plus ! "
