
Le perroquet et le hibou
#1
Posté 01 mars 2009 - 04:59
Jamais dans la forêt on avait entendu
pareil bavard ! Mais ses paroles
n'étant vraiment que fariboles,
son entourage lui ordonna de se taire
ou d'élever le niveau de ses commentaires.
Demander de faire plus court
aux habitués des longs discours,
réclamer le silence, ou seulement des pauses,
à ceux dont le débit jamais ne se repose,
vous savez, n'est guère efficace.
Le défaut est des plus tenaces !
Aussi ce perroquet, sans renoncer au bruit,
s'en fut prendre conseils chez les oiseaux de nuit,
croyant qu'il lui serait possible
d'apprendre des hiboux paisibles
la sagesse, l'esprit, l'à -propos, l'élégance
qui nourriraient enfin sa si belle éloquence.
« Maître Hibou, je veux penser.
Car ce n'est pas tout de causer,
mes voisins de branches souvent me le répètent.
Faîtes-moi devenir philosophe ou poète.
Je vous paierai pour vos leçons.
Allons, hululez, sans façons. »
L'autre roula des yeux, ouvrit un peu le bec,
digne et condescendant comme un gros archevêque,
mais il demeura silencieux.
Le bavard s'attendait à mieux.
Il insista, jacassa, roucoula, chanta,
parla de tout, de rien, sans aucun résultat.
Le rapace resta de marbre,
mystérieux, pensif, sur son arbre.
Un pic-vert voyant la scène conclut en morse,
frappant, dépité, la morale sur l'écorce :
« Ah, nous voilà bien avancés !
Entre un qui parle sans penser,
et l'autre qui pense sans parler ! Quel gâchis !
Y aurait-il si peu de discours réfléchis ?
Allez, causeurs impénitents
et philosophes rebutants,
vous ne servez à rien qu'à agacer le monde !
Il faut bien que le verbe et l'idée se fécondent. »
#2
Invité_souris_*
Posté 01 mars 2009 - 05:18
Ah !! j'aime énormément, merci pour le partage.
Amicalement
Souris
#3
Posté 01 mars 2009 - 05:44
je t'en prie,
si tu veux bien permettre mon indiscrétion:
y'a-t-il quelque parenté
entre Lafontaine et toi ?
bienvenue chère Yanick Nédélec
bibi 2009
#4
Posté 01 mars 2009 - 05:47
Un perroquet avait la langue bien pendue.
Jamais dans la forêt on avait entendu
pareil bavard ! Mais ses paroles
n'étant vraiment que fariboles,
son entourage lui ordonna de se taire
ou d'élever le niveau de ses commentaires.
Demander de faire plus court
aux habitués des longs discours,
réclamer le silence, ou seulement des pauses,
à ceux dont le débit jamais ne se repose,
vous savez, n'est guère efficace.
Le défaut est des plus tenaces !
Aussi ce perroquet, sans renoncer au bruit,
s'en fut prendre conseils chez les oiseaux de nuit,
croyant qu'il lui serait possible
d'apprendre des hiboux paisibles
la sagesse, l'esprit, l'à -propos, l'élégance
qui nourriraient enfin sa si belle éloquence.
« Maître Hibou, je veux penser.
Car ce n'est pas tout de causer,
mes voisins de branches souvent me le répètent.
Faîtes-moi devenir philosophe ou poète.
Je vous paierai pour vos leçons.
Allons, hululez, sans façons. »
L'autre roula des yeux, ouvrit un peu le bec,
digne et condescendant comme un gros archevêque,
mais il demeura silencieux.
Le bavard s'attendait à mieux.
Il insista, jacassa, roucoula, chanta,
parla de tout, de rien, sans aucun résultat.
Le rapace resta de marbre,
mystérieux, pensif, sur son arbre.
Un pic-vert voyant la scène conclut en morse,
frappant, dépité, la morale sur l'écorce :
« Ah, nous voilà bien avancés !
Entre un qui parle sans penser,
et l'autre qui pense sans parler ! Quel gâchis !
Y aurait-il si peu de discours réfléchis ?
Allez, causeurs impénitents
et philosophes rebutants,
vous ne servez à rien qu'à agacer le monde !
Il faut bien que le verbe et l'idée se fécondent. »
Va voir où donner ton cul toi et mon entourage.
Je ne suis pas un perroquet pour t'en dire et les voleurs sont parmis vous.
Mes signatures donnent quoi ?
Sincèrement moi farid khenat.
#5
Posté 01 mars 2009 - 06:32
salut Yanick
je t'en prie,
si tu veux bien permettre mon indiscrétion:
y'a-t-il quelque parenté
entre Lafontaine et toi ?
bienvenue chère Yanick Nédélec
bibi 2009
En fait, La Fontaine est mon père. Mon père spirituel, bien sûr. De ce point de vue, il a eu tant et tant d'enfants ! Nous devrions, poètes observateurs amusés des travers des hommes, être tous demi-frères. Toujours est-il que, délaissant quelque peu ma première vocation d'auteur de théâtre, je me retrouve fabuliste. Et tu peux tout savoir sur mon blog : http://nedelec-fables.over-blog.com .
Cordialement.
#6
Posté 01 mars 2009 - 06:55
Mais aujourd'hui le défi a été relevé, et, nonobstant un hommage au maître - il fallait bien tuer le père, fût-ce avec gentillesse - Yannick NEDELEC se révèle un digne disciple de ce grand de la langue française et, s'enracinant de l'actualité (comme Jean à son époque) utilise de même ces pauvres animaux pour dénoncer nos travers - qui ne semblent d'ailleurs guère avoir changé... si ce n'est empiré !
Bref, un régal pour les yeux et les oreilles, que l'on pourra prolonger avec le livre en sortant du théâtre...
Revue-spectacle.com - Juillet 2007
Bravo cher Yannick MÉDÉLEC !
respectueusement
bibi 2009
#7
Posté 01 mars 2009 - 07:21
Une petite histoire de perroquet:
Un facteur fait sa tournée; il apperçoit un jour sur une barrière une inscription "attention perroquet méchant".
"Chien méchant" d' accord se dit-il, mais là vraiment je ne risque rien.
Il ouvre la barrière et rentre dans le jardin.
Tout d' un coup il entend une voix qui dit "Rex ! attaque !"
Amitiés
#8
Posté 02 mars 2009 - 06:26
Un perroquet avait la langue bien pendue.
Il faut bien que le verbe et l'idée se fécondent. »
cest afreu je pret mon echele flue

#9
Posté 04 juin 2009 - 06:13
#10
Posté 04 juin 2009 - 05:59
Bravo !
Amicalement