
Plaidoyer pour la réhabilitation de la phrase longue
#1
Posté 09 mars 2007 - 12:29
Si j’écris que sous un pareil titre, j'ambitionne de convaincre les lecteurs sur un point qui me tient fort à coeur, j'ai certes bien conscience, en écrivant "lecteurs" au pluriel, de prendre sans doute un bien grand risque, mais quelque soit le degré de ma naïveté, je persisterai à positiver et j’imaginerai donc aborder ce sujet en réelle compagnie plurielle, comptant avec optimisme que les lecteurs seront sans doute au moins deux, peut-être trois si je suis chanceux, à accepter de s'embarquer avec moi, ce dont je les remercie d'avance chaleureusement, assez ignorant que je suis des réels dommages qu'ils pourraient avoir à subir en me suivant en toute confiance dans mes élucubrations parfois lassantes car sans doute d’une répétitivité par trop abusive en pseudo-intello-historico-géographico-philosophico-esthético-et-caetero réflexions personnelles débitées sur un ton parfois pompeux ou sentencieux, peut-être creux voire involontairement prétentieux, ainsi que dans mon amour des belles mais un tantinet fastidieuses phrases longues que je veux m’efforcer de réhabiliter ici avec un abus aussi conscient qu’affiché en quasi provocation, témoignant en cela tout à la fois d’un irrespect des lecteurs immanquablement obligés de s’épuiser à me suivre dans un dédale de syntaxe française alambiquée en labyrinthe à y perdre leur latin et leur donner le tournis, mais également forcés par là même de faire preuve ce faisant d’une très forte motivation et d’une capacité très affirmée à venir à bout de vastes phrases sans points, longues comme des jours sans point, capacité et volonté dont l’auteur n’a jamais douté que lesdits lecteurs les possédassent au plus haut degré, ce en quoi il avait bien raison vu qu’il est encore lu à cette seconde même où il leur fait subir l’insidieuse torture consistant à les noyer dans une logorrhée de mots à leur donner le vertige dont il sait bien, l’infâme et fourbe auteur, qu’une fois pris dans les tourbillons de ce mælström lexical, ils seront condamnés pour survivre à se laisser porter sans tenter de lutter mais avec l’unique et seul raisonnable objectif possible de garder au moins la tête hors de flots aussi impétueux qu'invincibles qui vont irrésistiblement les entraîner soit vert la mort liquide assurée, soit vers des eaux forcément plus calmes de l’existence desquelles ils ne douteront jamais, et dont ils garderont même l’espoir d'y renaître solidement ancré au fond de leurs pensées actuellement toutes entières obnubilées par l’urgence de la survie, doux espoir pour le moment secoué comme vulgaire et bien fragile coque de noix, mais dont ils pensent qu’il leur sera bientôt enfin possible d’être secrètement bercés dès qu’ils pourront flotter sur une onde nettement plus assagie, imaginant même à l’avance, oh…et avec quel délice ! l’instant rêvé où ils leur sera possible de voir poindre à l’horizon de leur malheur un point, d’abord quasi imperceptible, un tout petit point, rien d'un point majuscule, mais tout d'un minuscule, bref, un petit point quand même, mais qu’ils sauront devoir inexorablement grossir au fur et à mesure qu’il se rapprochera d'eux en triomphateur de l’abandon et de la noyade entrevus de si près, un point certes d’interrogation pour le moment encore, mais un point nettement visible l’instant d’après, qui, ils en sont sûrs, ne sera donc pas leur dernier instant, un point maintenant devenu déjà plus net et rassurant, un point où la vague grossissante de leurs espoirs, soudain revenus avec une force et une impétuosité dont ils s’étonneront eux-mêmes qu’il les recelassent encore dans leur cœur et leurs membres avec assez d’énergie salvatrice pour submerger le tumulte qui les emporte, enfle à la mesure du bonheur enfin entrevu quand ils l'avaient cru perdu, un point assurément ami, un point dont ils se sentiront sous peu assez proches pour enfin le reconnaître sans faute, non un point d’eau, certes, dont ils n’ont vraiment que faire au moment où, recrachant les affreuses et liquides tasses dont ils sont écoeurés, ils échappent enfin à l’engloutissement terminal, mais un point de chute, un point d’ancrage, un point d’appui, pour changer, certes pas un point mort à l’instant où ils croient entrevoir la vie se profilant dans le ciel redevenant bleu de leur futuren asséchement garanti, mais un point bien vivant puisqu’ils le voient s’épaissir en se déplaçant à leur rencontre, prenant sa belle forme d’arrondi, un point venant on ne peut plus à point, au point de leur faire oublier toutes leurs angoisses, à ces braves, courageux, certes un peu intrépides genre "on ne les y reprendra plus" mais en tout cas fort méritants lecteurs dont l’audace n’eut d’égal que leur témérité, un point sur le point de se révéler à eux tout à fait maintenant, à tel point qu’à n’en point douter, l’espoir se voit presque aussitôt renforcé de la forte et douce réassurance qui n’est autre que celle de la certitude, au point qu’il leur semble nettement distinguer un magnifique point noir, qui pour leur cœur est un point chaud, oui, c’est sûr maintenant, c’est bien un point définitif, mais oui, c’est évident…point de doute…serait-ce enfin possible ?...alléluia ! c'est certain...c’est bien un point…final !
Ouf ! On leur dira ce qu’on veut, à ces lecteurs tenaces et valeureux qui lisent encore ces lignes, la phrase longue, que c'est beau, mais des fois… « un point…c’est tout ! »
POINT FINAL
.
#2
Posté 09 mars 2007 - 01:46
Pourquioi d'ailleurs
si vos acords, certes
mais il n'en saura pas pour moi
votre monde
est déplorable
#3
Posté 09 mars 2007 - 06:08

#4
Posté 09 mars 2007 - 06:24
ba jai trouve ca pas mal
chuis désolée, mais là, c'est trop long, donc, je m'en vais avec zapi pour rire un peu ^^
#5
Posté 09 mars 2007 - 09:13
IL N'en sauraisêtre autrement
Pourquioi d'ailleurs
si vos acords, certes
mais il n'en saura pas pour moi
Tudieu ! Qu'est-ce que ce volapuk ???
Si vous comprenez ce que vous écrivez là, il est assez normal que vous ne me compreniez pas...
Quand bien même ma phrase serait archi courte !
#6
Posté 09 mars 2007 - 09:52
Il y en a qui paient cher pour ce genre de vertige !
Bien à vous, Paname !
Inti
#7
Posté 09 mars 2007 - 11:50
Plaidoyer pour la réhabilitation de la phrase longue
Si j’écris que sous un pareil titre, j'ambitionne de convaincre les lecteurs sur un point qui me tient fort à coeur, j'ai certes bien conscience, en écrivant "lecteurs" au pluriel, de prendre sans doute un bien grand risque, mais quelque soit le degré de ma naïveté, je persisterai à positiver et j’imaginerai donc aborder ce sujet en réelle compagnie plurielle, comptant avec optimisme que les lecteurs seront sans doute au moins deux, peut-être trois si je suis chanceux, à accepter de s'embarquer avec moi, ce dont je les remercie d'avance chaleureusement, assez ignorant que je suis des réels dommages qu'ils pourraient avoir à subir en me suivant en toute confiance dans mes élucubrations parfois lassantes car sans doute d’une répétitivité par trop abusive en pseudo-intello-historico-géographico-philosophico-esthético-et-caetero réflexions personnelles débitées sur un ton parfois pompeux ou sentencieux, peut-être creux voire involontairement prétentieux, ainsi que dans mon amour des belles mais un tantinet fastidieuses phrases longues que je veux m’efforcer de réhabiliter ici avec un abus aussi conscient qu’affiché en quasi provocation, témoignant en cela tout à la fois d’un irrespect des lecteurs immanquablement obligés de s’épuiser à me suivre dans un dédale de syntaxe française alambiquée en labyrinthe à y perdre leur latin et leur donner le tournis, mais également forcés par là même de faire preuve ce faisant d’une très forte motivation et d’une capacité très affirmée à venir à bout de vastes phrases sans points, longues comme des jours sans point, capacité et volonté dont l’auteur n’a jamais douté que lesdits lecteurs les possédassent au plus haut degré, ce en quoi il avait bien raison vu qu’il est encore lu à cette seconde même où il leur fait subir l’insidieuse torture consistant à les noyer dans une logorrhée de mots à leur donner le vertige dont il sait bien, l’infâme et fourbe auteur, qu’une fois pris dans les tourbillons de ce mælström lexical, ils seront condamnés pour survivre à se laisser porter sans tenter de lutter mais avec l’unique et seul raisonnable objectif possible de garder au moins la tête hors de flots aussi impétueux qu'invincibles qui vont irrésistiblement les entraîner soit vert la mort liquide assurée, soit vers des eaux forcément plus calmes de l’existence desquelles ils ne douteront jamais, et dont ils garderont même l’espoir d'y renaître solidement ancré au fond de leurs pensées actuellement toutes entières obnubilées par l’urgence de la survie, doux espoir pour le moment secoué comme vulgaire et bien fragile coque de noix, mais dont ils pensent qu’il leur sera bientôt enfin possible d’être secrètement bercés dès qu’ils pourront flotter sur une onde nettement plus assagie, imaginant même à l’avance, oh…et avec quel délice ! l’instant rêvé où ils leur sera possible de voir poindre à l’horizon de leur malheur un point, d’abord quasi imperceptible, un tout petit point, rien d'un point majuscule, mais tout d'un minuscule, bref, un petit point quand même, mais qu’ils sauront devoir inexorablement grossir au fur et à mesure qu’il se rapprochera d'eux en triomphateur de l’abandon et de la noyade entrevus de si près, un point certes d’interrogation pour le moment encore, mais un point nettement visible l’instant d’après, qui, ils en sont sûrs, ne sera donc pas leur dernier instant, un point maintenant devenu déjà plus net et rassurant, un point où la vague grossissante de leurs espoirs, soudain revenus avec une force et une impétuosité dont ils s’étonneront eux-mêmes qu’il les recelassent encore dans leur cœur et leurs membres avec assez d’énergie salvatrice pour submerger le tumulte qui les emporte, enfle à la mesure du bonheur enfin entrevu quand ils l'avaient cru perdu, un point assurément ami, un point dont ils se sentiront sous peu assez proches pour enfin le reconnaître sans faute, non un point d’eau, certes, dont ils n’ont vraiment que faire au moment où, recrachant les affreuses et liquides tasses dont ils sont écoeurés, ils échappent enfin à l’engloutissement terminal, mais un point de chute, un point d’ancrage, un point d’appui, pour changer, certes pas un point mort à l’instant où ils croient entrevoir la vie se profilant dans le ciel redevenant bleu de leur futuren asséchement garanti, mais un point bien vivant puisqu’ils le voient s’épaissir en se déplaçant à leur rencontre, prenant sa belle forme d’arrondi, un point venant on ne peut plus à point, au point de leur faire oublier toutes leurs angoisses, à ces braves, courageux, certes un peu intrépides genre "on ne les y reprendra plus" mais en tout cas fort méritants lecteurs dont l’audace n’eut d’égal que leur témérité, un point sur le point de se révéler à eux tout à fait maintenant, à tel point qu’à n’en point douter, l’espoir se voit presque aussitôt renforcé de la forte et douce réassurance qui n’est autre que celle de la certitude, au point qu’il leur semble nettement distinguer un magnifique point noir, qui pour leur cœur est un point chaud, oui, c’est sûr maintenant, c’est bien un point définitif, mais oui, c’est évident…point de doute…serait-ce enfin possible ?...alléluia ! c'est certain...c’est bien un point…final !
Ouf ! On leur dira ce qu’on veut, à ces lecteurs tenaces et valeureux qui lisent encore ces lignes, la phrase longue, que c'est beau, mais des fois… « un point…c’est tout ! »
POINT FINAL
.
Pour faire court,
Je dirai que c'est un peu long...
Mais il est des points
qui peuvent en dire encore plus long,
Tout en coupant court...
Le point de vue sur la longueur
ne serait-il pas une question de patience, ou...d'impatience ?
#8
Posté 09 mars 2007 - 01:26
#9
Posté 09 mars 2007 - 02:33

Artemisia
#10
Posté 09 mars 2007 - 06:07
Sais-tu qu'il existe une association pour la défense et l'usage de l'imparfait du subjonctif ?
On y va ?
Bien à toi,
Paname
#11
Posté 09 mars 2007 - 06:34

#12
Posté 09 mars 2007 - 09:01
ça y est, c'est fait ! sur un blog archive de "Langue sauce piquante" (le retour du fissent prodigue (!)
j'ai trouvé l'assoc. dont on m'avait déjà parlé.
C'est le C R U P S I S ! = Comité pour la Réhabilitation et l'Usage du Passé Simple et de l'Imparfait du Subjonctif...
A toi de voir...J'ai pas le temps d'ouvrir leur site ce soir...j'ai trop peur d'y passer ma nuit !!!
Bye
#13
Posté 16 mars 2007 - 06:52
#14
Posté 16 mars 2007 - 07:10
#15
Posté 16 mars 2007 - 07:27
#16
Posté 16 mars 2007 - 07:37
#17
Posté 16 mars 2007 - 08:05
#18
Posté 16 mars 2007 - 08:06