Aujourd'hui, tous les gens que je croisai avvec un chapeau sur la tête cachaient une parcelle de lumière divine en dessous. Ils avaient des yeux sombres, sans éclats, car toute la lumière était concentrée au sommet de leurs crânes. Ils marchaient lentement et sans but réel, s'arrêtant devant un bureau de tabac, un couloir de bus. Leurs regards toujours dirigés vers le ras du sol, il est impossible que l'un d'entre eux ait pu me voir. Moi, pourtant, je les ai tous vu. Et je les ai tous démasqué, jusqu'au dernier, un petit vieillard noble coincé dans une épaisse écharpe beige, fumeur de pipe, il a fini par s'asseoir sur un banc et peu à peu il croisait et décroisait les jambes, réfléchissant à haute voix derrière ses lunettes. Il a ouvert un journal à la page faits divers. Ensuite, il a tourné les pages et s'est retrouvé nez à nez avec la rubrique nécrologique. Il semblait chercher de ses nouvelles. J'ai du le quitter enfin, car je suis tout le temps en retard sans motif précis pour des rendez-vous assez peu importants.

rapport des marches dans la rue
Débuté par Vivien, mars 12 2009 01:50
3 réponses à ce sujet
#1
Posté 12 mars 2009 - 01:50
#2
Posté 12 mars 2009 - 07:47
Surréaliste et captivant. Dommage qu'il s'en aille si vite, en pirouette.
#3
Posté 13 mars 2009 - 12:38
Les CRS sont des hommes d'action. En bas, sur le boulevard, ils ont garé leurs fourgons dans le couloir des bus et fument en attendant l'heure de la prochaine descente. Moi qui les regarde, qui les domine de ma fenêtre, je fume aussi. Nous fumons tous, des lampadaires aspirant notre fumée. Il y a un dealer, situé dans un rayon de cinq kilomètres, qui ne se doute encore de rien.
#4
Posté 14 mars 2009 - 10:39
j'aime bien aussi