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péril en la demeure


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#1 l'homme à fables

l'homme à fables

    Tlpsien +++

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Posté 28 mars 2009 - 04:28

péril en la demeure


Une maison hantée

Voilà ce que je suis

Des fantômes viennent me hanter

De jour comme de nuit

Oh

Bien sûr

Leur présence

Me laisse clémence

Des jours ou des nuits

Mais toujours

Avec violence

Véhémence

Démence

Ils se terrent

Me sidère

M'attère

M'attaque

Par la panique

Multiple

De mes yeux

De mes jeux

Fréquences préquaires

Solitaires


Un cimetière

De mes pères

De mes mères

Chimères

Voilà ce qui me suit


Si j'étais incompris

Inconnu

Je le suis

Pourtant

Ce jadis maintenant

Me pend au nez

Me prend dans sa toile

Aux noeuds de la vie

Aux tournants d'une girouette

Au ciboire vide

Que j'ai bu de malice

Complice

Avec délice

Avec mes frères

Mes soeurs

Semblables et coupables


Si je n'étais rien

Pas même rien

D'autre

L'autre

Celui

Endormi si longtemps

Dans un étang

Un élan

De plongé

Sous-marine sans souffle


J'ai peine à respirer

Mes membres contractés


Voilà oü je suis

Nulle part

Le néant

Rien

De différent

Sous le ciel intouchable

Né octobre

Sous les nuages maculés

Rouges noirs pourpres

C'est selon

Les saisons

Les humeurs

De mes idyles malignes

Statiques

Collantes collantes

Épuisantes

Exaltantes


Mes fenêtres n'ont plus de rideaux

Ma toiture prend l'eau

Trempé jusqu'à L'os

Trompé trop précoce


Une maison sans fondations

Non

Fondée sur un piquet

Un tuteur

La peur


Convaincre les revenants

Fantômes bien pesants

En y pensant bien

Éjectant le mal

Pansant les plaies

Non par plaisir

Puis souffrir

Se souvenir

Oublier

Consumer

Marcher sur les mains

La tête à l'abri

L'ouverture vers le sol

À l'envers

De travers

Rien de nouveau pas de soleil

Sauf peut-être

Voilà ce peut-être

Aucune certitude

Que

L'amertume face au bitume

Peinturé pour les passants

De belles couleurs

Bien belles

Si belles

Si

Je pouvais les contempler

Les suivres

Avancer

Déménager

Quitter cette maison aimant

Détestée

De toutes parts

De toutes pores

Sauf peut-être

La part cosmique du cerveau

Possédée par tous

Moi

Et les autres

Moi

Et l'autre

Celui

Porté disparu dans un étang

Il y a de ça longtemps


Si j'allais à la pêche

Les fantômes sur l'hameçon

La barque timide

Les arbres aux aguets

L'écorce confuse

Les courants menaçants

Les nuages ombrageux

Les fonds périlleux

Oui

Si j'allais à la pêche

Peut-être

Encore ce peut-être

Peut-être lui-même

Un fantôme


Quel bourbier mes amis


Si j'étais un pêcheur

La canne à la main

Petits yeux tout sereins


Mais je suis

Un inconnu

Pourquoi

Comment

Pour qui

Pour quand


À présent

Quelques questions s'imposent

S'opposent

Un autre combat

Le prix les appâts

Une maison désuète

126 choses discrètes

Voilà

Le début de la fin

Un nageur une rivière

Un étang trop petit

Une maison engloutie


La fôret se désiste

Les doutes subsistes

Importants

je crois


Trouvé

Sur la berge quelque peu égaré

Un homme sans âge

Dans une cage

Le cadenas de côté

La porte grande ouverte

Sur les terres absolues

Prochainement conquises

Nourritures exquises


Quelque part

Sûrement un lopin de terre

Un modeste chalet

Se laissera construire simplement

Prêt à acceuillir

Assimiler

Les échos du passé


Voilà

Je suis le début

Contracteur défricheur

Traversant les frontières

À la recherche

De qui

De quoi

Comment

Maintenant

Muni

Pour les intempéries de vêtements

D'une tête de conquérant

Pieds nus sur les cailloux

Plus jamais à genoux


Michel Pepin