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éril en la demeureUne maison hantée
Voilà ce que je suis
Des fantômes viennent me hanter
De jour comme de nuit
Oh
Bien sûr
Leur présence
Me laisse clémence
Des jours ou des nuits
Mais toujours
Avec violence
Véhémence
Démence
Ils se terrent
Me sidère
M'attère
M'attaque
Par la panique
Multiple
De mes yeux
De mes jeux
Fréquences préquaires
Solitaires
Un cimetière
De mes pères
De mes mères
Chimères
Voilà ce qui me suit
Si j'étais incompris
Inconnu
Je le suis
Pourtant
Ce jadis maintenant
Me pend au nez
Me prend dans sa toile
Aux noeuds de la vie
Aux tournants d'une girouette
Au ciboire vide
Que j'ai bu de malice
Complice
Avec délice
Avec mes frères
Mes soeurs
Semblables et coupables
Si je n'étais rien
Pas même rien
D'autre
L'autre
Celui
Endormi si longtemps
Dans un étang
Un élan
De plongé
Sous-marine sans souffle
J'ai peine à respirer
Mes membres contractés
Voilà oü je suis
Nulle part
Le néant
Rien
De différent
Sous le ciel intouchable
Né octobre
Sous les nuages maculés
Rouges noirs pourpres
C'est selon
Les saisons
Les humeurs
De mes idyles malignes
Statiques
Collantes collantes
Épuisantes
Exaltantes
Mes fenêtres n'ont plus de rideaux
Ma toiture prend l'eau
Trempé jusqu'à L'os
Trompé trop précoce
Une maison sans fondations
Non
Fondée sur un piquet
Un tuteur
La peur
Convaincre les revenants
Fantômes bien pesants
En y pensant bien
Éjectant le mal
Pansant les plaies
Non par plaisir
Puis souffrir
Se souvenir
Oublier
Consumer
Marcher sur les mains
La tête à l'abri
L'ouverture vers le sol
À l'envers
De travers
Rien de nouveau pas de soleil
Sauf peut-être
Voilà ce peut-être
Aucune certitude
Que
L'amertume face au bitume
Peinturé pour les passants
De belles couleurs
Bien belles
Si belles
Si
Je pouvais les contempler
Les suivres
Avancer
Déménager
Quitter cette maison aimant
Détestée
De toutes parts
De toutes pores
Sauf peut-être
La part cosmique du cerveau
Possédée par tous
Moi
Et les autres
Moi
Et l'autre
Celui
Porté disparu dans un étang
Il y a de ça longtemps
Si j'allais à la pêche
Les fantômes sur l'hameçon
La barque timide
Les arbres aux aguets
L'écorce confuse
Les courants menaçants
Les nuages ombrageux
Les fonds périlleux
Oui
Si j'allais à la pêche
Peut-être
Encore ce peut-être
Peut-être lui-même
Un fantôme
Quel bourbier mes amis
Si j'étais un pêcheur
La canne à la main
Petits yeux tout sereins
Mais je suis
Un inconnu
Pourquoi
Comment
Pour qui
Pour quand
À présent
Quelques questions s'imposent
S'opposent
Un autre combat
Le prix les appâts
Une maison désuète
126 choses discrètes
VoilÃ
Le début de la fin
Un nageur une rivière
Un étang trop petit
Une maison engloutie
La fôret se désiste
Les doutes subsistes
Importants
je crois
Trouvé
Sur la berge quelque peu égaré
Un homme sans âge
Dans une cage
Le cadenas de côté
La porte grande ouverte
Sur les terres absolues
Prochainement conquises
Nourritures exquises
Quelque part
Sûrement un lopin de terre
Un modeste chalet
Se laissera construire simplement
Prêt à acceuillir
Assimiler
Les échos du passé
VoilÃ
Je suis le début
Contracteur défricheur
Traversant les frontières
À la recherche
De qui
De quoi
Comment
Maintenant
Muni
Pour les intempéries de vêtements
D'une tête de conquérant
Pieds nus sur les cailloux
Plus jamais à genoux
Michel Pepin