La dernière fois que j'ai vu les étoiles elles ont soulevé ma peau comme on soulève un drap
comme un étendard
elles ont secoué la vie la vue
l'attente
les caractères
et les torsions
le moindre meurtre
ou mensonge
la plus petite insomnie
La dernière fois que j'ai vu les étoiles j'ai tellement craché qu'à la fin ma salive ressemblait à quelque chose de sublime
comme une femme sublime qui quitte ses vêtements
par exemple des traces de lumière,
des taches de café
par terre
et sur les murs, caprice de gitan
c'était le retour des grands reliefs
sur la carte ils ont un peu la forme d'une mer à sec
sur la carte il reste des miettes de ce qui n'a pas germé
des horizons des OMBRES qui ne crèveront jamais.
qui ne crèveront jamais le sol pour y cacher leurs écrits
avec l'élégance d'un chef
LE SOUFFLE VIENT APRÈS
La lune vient
L'haleine
Ne connaît que
L'amour
La dernière fois que j'ai arraché une fleur il suffisait d'observer la courbe de mon dos pour comprendre qu'une promesse ne peut briser qu'une seule vertèbre à la fois
une seule côte
et qu'il est inutile de murmurer
La dernière fois j'ai compté les secondes
très doucement les jours les mois le nombre de marches avant le sommet
j'ai compté mais aucune langue ne me venait
un mot
un fil
peut servir de chaîne de toile ou de lien
de remède à la nudité
Je ne sais pas si les silences, les bruits, les craquements ou les pleurs méritent d'être nommés
mais la nuit porte en elle un fardeau qui nous traverse à peine.

La nuit je mords
Débuté par Lux, avril 17 2009 08:07
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