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[sylvain11]

quand je pense à ma jeunesse, j'ai un grand vide dans le corps, comment ai-je pu perdre autant de joie de vivre, remplacée par de la graisse, comment avoir encore envie de plaire, je suis enfoncé dans une habitude de ne pas me réjouire, du matin au soir, une suite désordonnée de gestes qui sont imposés par la vie en société d'aujourd'hui, je serais né en 1500, je n'aurais pas eu à prendre le train tous les matins, le train train quotidien, assis en face de gens que je ne connais pas et pourtant ils sont assis à une distance de salon, une tasse de thé, non, il ne faut pas leur parler, qui sont-ils, je ne parle pas aux étrangers, il faut tracer sa route tout seul, n'avoir confiance qu'en soi, alors on se rétracte comme la pomme qu'on laisse trop longtemps sans la toucher, manque d'amour tout simplement, toucher l'autre au coeur, envoyer un message facile à comprendre, mais l'être humain se perd en questions essentielles, style, qui suis-je, dans quel état gère ai-je rangé mon pot de confiture à bien étaler pour cacher les trous de la tranche de pain, idiotie, la confiture passe dans les trous, voilà comment se passe une vie, des trous d'air qui font tomber les vieux, les jeunes eux rebondissent, mais sans savoir où, vieillesse si tu pouvais, jeunesse si tu savais, heureusement les cons y'en a partout, des jeunes, des vieux, des femmes et des hérissons, y'a longtemps que ça existe et ça va durer encore longtemps, jusqu'au dernier homme, vieux ou jeune, le corps flétri, passage sans niveau, mer sans eau, beurre sans pain, sapin sans noel, bordel sans maison close, du sang quoi, bon sang ne saurait mentir, ha la connerie humaine, elle est grande et elle passe de génération en génération, des corps, des corps, décor de théatre