Les îles
j'irai revoir un jour les îles fortunées
a mes rêves d'enfant, je les ai amarrées.
le ciel de l'orient éclaboussait la mer
et le soleil brûlant faisait exulter l'air.
je voyais des bateaux se glisser lentement
chargés de fruits, de fleurs et de miroitements.
dans mes rêves d'enfant, je les ai amarrés
a des poteaux dorés le long de quais marbrés.
des bouffées de chaleur se plaquaient sur l'arène
près des blanches maisons, près des fraîches fontaines.
chargée de fruits, de fleurs et de miroitements
la mer comme un grand lac clapotait doucement.
les fruits pendaient au bois de tous les arbres verts;
où les oiseaux sifflaient en mélodieux experts
près des blanches maisons, près des fraîches fontaines..
le vallon bourdonnait d'ivresses souveraines.
quand venait le matin, il naissait dans la paix;
dans les rues éblouis, les habitants dansaient,
les oiseaux célébraient en mélodieux experts
les ardentes couleurs qui créaient l'univers.
le soir tombait sans heurt en mon âme sereine,
et la douce soirée de senteurs était pleine.
dans les rues attiédies les habitants chantaient
ou, dans l'ombre enlacée des arbres, ils rêvaient.
puis le soleil ayant vendangé l'occident,
s'en allait préparer les recommencements.
même la douce nuit de senteurs était pleine
et sa solennité consolait toute peine.
Souvenir d'un Ami poète! l'abbé. J.Marie