Aller au contenu

Photo

On a offert le monde à l'absurde.


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 madamepanda

madamepanda

    Tlpsien +

  • Membre
  • PipPip
  • 25 messages

Posté 28 avril 2009 - 03:37

On a offert le monde à l'absurde. Je l'ai vu. Le pauvre monde avait l'air résigné à l'union, bien qu'il ne montrait pas grand chose de par ses expressions faciales. Et j'étais loin aussi, oui. Il y avait un autel en haut d'une pyramide en préfabriqué sur lequel on a étendu son corps nu. J'étais en bas et oui trop loin pour savoir s'il était homme ou femme mais on disait qu'il était jeune, très jeune, que c'était une jeune fille ou un jeune garçon. Etait-il vierge ? Je ne sais pas. Autour de moi on se voilait la face, on pleurait, on déchirait ses vêtements et l'on s'arrachait la barbe. On entendait rien du monde, pas un cri, pas une plainte. L'absurde portait un masque de fer et de plastique, l'absurde était un prêtre colossal qui brandissait un poignard ses deux mains serrés autour. L'absurde hurlait. C'était bien l'absurde. L'absurde hurle et le monde est silencieux. Quel regard le monde devait porter sur le prêtre ! Sans doute quelque chose comme la compassion même. On pourra témoigner, oui, nous étions tous là. On pourra témoigner qu'il n'a pas bronché. Qu'il a subit avec courage le coup que lui porta l'absurde. On pourra témoigner, oui, on pourra tous témoigner que pas une goutte de sang ne sortit du monde. L'absurde avait prévu une sorte de canal pour que le sang circule, et que tous le voit, et que tous y baigne et y boivent le sang du monde. Mais le monde, je ne sais pas comment il fit, il ne lâcha rien, nada. Il devait avoir une technique yoga secrète, qui lui permettrait de bloquer ses artères ou de statufier son coeur. En somme le monde resta digne mais il mourut tout de même. Et nous mourumes tous. Hormis l'absurde. Nous étions ses esclaves, et maintenant il n'a plus personne. Il comptait sur le sacrifice du monde pour faire plus encore absurdemment. Il a réussi. Et nous sommes tous morts.