Modus vivendi
Elle m’a fait une fleur
Au lever d’un somme
Ce temps non loin
Quand l’artisane
Fit son nid de faveurs
Sur ma couche tzigane
En savantes menées
Ses mirettes d’écueils
Mon libre arbitre
Ont fait valser
Me montrèrent
L’enchère des mots
Et comme une intime
Je l’ai chevauchée de folle sorte
Mes nuits marchandées
Contre mes insomnies
Et pour lui rester fidèle
Je me fis violence
La durée d’un bonheur
Trouvé au hasard
Alors que je sentis l’égérie
Enivrer ma froidure
D’où jaillit l’ardeur
De mes vers à découvert
Sans trop savoir
La portée du temps
À charrier les passions
J’ai perdu le fil
D’un non désinvolte
Parmi certains pleurs
D’une miss fauve
Quittée là au terminus
De trop d’intempérance
La rose toute de griffes
Sa robe écorchée
Comme une saumonée
À la ligne on blesse
Combien le vif
Des veilles sans pardon
Ce mal me fit
Me faussa l’aisance
À perdre mes idées
Qui se jouent de moi
Et me balancent
Des charades sans indice
Au feuilleton ainsi mortes
Muette muse ma plume tarie
Que de tournures endormies
Aux confins de mon ris
L’Oxyfée d’un geste d’écume
Castra l’ocre de mon flot
Puis l’aphasie des jours plats
Ma verve s’est abîmée
Alors que les pages
Se froissent au moindre blanc
Comme on chavire
Au tournant de la noce
L’instant d’y succomber
Je ne cesse d’injurier ce vide
Où j’échafaude le complot
De renverser la traîtresse
Comme un kamikaze
À la mort résolu
Pour un écoinçon de ciel
Au fond je sais
Que c’est un lourd tribut
Lorsque surgit la trame
Une suite se profile
Et là survient l’imagerie
Que je ne sais contenir
Autrement qu’enflamé
Un caprice de première fraîcheur
De mon jardin en mal de rosée
D’où émerge le drageon
À l’invasion de l’aube
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