Incarnée, je ne fais rien que me déplacer vers l'avenir
en une suite de mouvements flous et désarticulés.
Mes contours faits, défaits, défaits aussitôt que faits sont mobiles
j'en arrive à me demander si ils ont une inscription réelle
ou s'ils ne sont que le tremblement d'une brume de chaleur.
Désincarnée, je me suis réfugiée derrière les mots,
j'ai reflué dans l'ombre de leurs sarcènes plantés en terre.
Ils s'érigent devant mon corps, minéraux et fixes, granit,
je les utilise comme un Bernard l'Ermite, je m'en vêts,
je les parasite et voilà qu'ils deviennent mon vrai corps,
qu'ils m'offrent une seconde peau, qu'ils se substituent à ma chair,
à mon absence d'épaisseur,
qu'ils me confèrent
une ossature.

Incarnée.
Débuté par Patricia Laranco, mai 27 2009 05:37
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