MEMOIRE
Jai laissé quelque chose denfance, là derrière. Promis, ce nest que ça que je voudrais récupérer. Quelques années que je suis passé sans voir et qui manquent à mon bagage à présent. Quelque chose dadolescence que je navais pas reconnu, et dont jaurai besoin pour accepter mon âge. Laccepter oui : le vivre en tant que tel. Non, je nai pas vingt ans. Je ne les aurai pas, et jamais, si je ne vais pas chercher maintenant ce quelque chose dune vie passée qui manque à ma mémoire. Non, je nai pas vingt ans car pas de souvenirs pour attester quelques vingt ans de vie.
* * *
« Mais cest banal aussi mourir »
O combien vivre est banal, en effet !
O comprenez, je vous supplie de le comprendre, que le banal est immense parfois
O si le banal nest rien
alors ma plume vole
et ma feuille… vole
Et déjà de ne les plus apercevoir mes yeux perdent la vue
O si banal nest rien comme je pleurerais
jusquà renier ma naissance et ma vie
Si banal nest rien comme tout est limpide
comme tout est blanc
comme le néant
* * *
SANS PRETENTION DE MOTS
De quoi me parles-tu quand tu parles de rêves ?
Est-ce à moi que tu parles ?
Est-ce à celui dont toi tu rêves ?
Jai peur que dans le ciel de nos idées
Les deux êtres qui volent
Et se regardent
Si cest bien de nos bras quils ont pris leur envol
Et que cest bien sur eux
Quils reviennent toujours se poser
Jai peur quils ne soient que nos esprits envolés
Nos curs ailés
Deux êtres qui ne peuvent que dans les airs saimer
* * *
TENTALE
Y croirai-je encore longtemps
Quun jour je boirai de cette eau
Y verrai-je encore souvent
Les joues que transpercent mes os
Pourquoi mavoir offert autant
* * *
Une fois de plus, je ne sais pas si je ne comprends pas, ou si je ne veux pas comprendre. Son parfum ne ma pas encore quitté, que déjà il se mêle aux larmes. Mon Dieu, est-ce contre toi que je me perds ? Je sais comme toi que non.
Textes anciens, livres lus, tous les mots parcourus : laissez-moi !
Tant bien que mal, jessaie de ne pas les laisser menchaîner. Alors que je regarde en-moi ce que je crois toujours quil reste de virginité, que je voudrais trouver le blanc de lorigine ou le bleu de lAzur, tout ce que je rencontre vient dailleurs, tout nest que mots cent, mille fois lus - ou comme lus. Les façons de le dire qui mempêchent de dire… Les métaphores qui camouflent lesprit… Lencre qui coule à flots, déjà, alors je nai pas la plume en main…
* * *
CONDITION HUMAINE
Aigreur et jalousie : attention. Jenvie je hais, je méprise et convoite à lenvi. Et toujours : femme ! ou presque. Est-ce Eve encore ? Diable je crois pourtant que la modernité… Mon c.. ! Le fruit de la connaissance ! Ô douce tentation ! Comme la chute est enivrante... Comme la chute est belle…
* * *